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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (649)

3e mandat de Macky Sall : C’est ‘’Hubris tout entier à sa proie attachée’’

 

Exit le faux suspense entretenu à demi-mot par le président Macky Sall au sujet de ses intentions de briguer un 3e mandat.

 

 

En effet, samedi dernier, au cours d’une réunion avec les élus de la coalition de partis au pouvoir, il a été on ne peut plus clair : ‘’J’avais prévu de faire compter mon mandat de 2012, mais ils (les gens) m’ont dit d’enlever cette disposition transitoire car ce mandat est hors de portée de la disposition… c’est très clair. Mais ils (les opposants) nous disent que nul ne peut faire 2 mandats consécutifs et consort.’’ Ils ne savent même pas qu’il y a quelque chose qui précède ce ‘’nul’’ ne peut faire 2 mandats consécutifs. Si j’avais suivi ces gens-là, j’allais déclarer ma candidature depuis très longtemps’’.

 

 

Une déclaration qui vient comme pour enfoncer une porte ouverte depuis sa rencontre avec la diaspora sénégalaise vivant à Paris au cours de laquelle il avait annoncé qu’il prendrait une décision qui ‘’nous engagerait sur le chemin de la victoire en 2024’’. On sait maintenant que le ‘’nous‘’ lâché à cette occasion, est à la fois un ‘’nous’’ de majesté mais aussi celui qui unit le président sortant à sa coalition Benno Bokk Yakaar dont sont partie intégrante les plus de 500 élus qu’il a rencontrés ce 1er juillet.

 

Ces 2 déclarations de Macky Sall devant des partisans de sa coalition à Paris et à Dakar ont absolument défloré le contenu de son allocution solennelle annoncée, attendue et enfin promise pour ce lundi à 20 heures TU. A moins d’un improbable retournement de situation, l’enfant prodige de Fatick devrait, dans son adresse à la nation, s’attacher à expliciter les raisons pour lesquelles il est candidat à sa propre succession.

 

 

De fait, méthodiquement, par approche successive, lui et son camp ont tué tout suspense avant l’allocution de ce soir. Car, concomitamment aux débats des assises du Dialogue national, tenus du 31 mai au 23 juin, des élus locaux avaient initié une pétition soutenant la candidature de Macky Sall pour un 3e mandat. Elle a réuni 512 signatures favorables sur 604 potentiels, soit 85% de oui. Cela a sans nul doute conforté la décision des participants au Dialogue national, qui ont proposé de laisser au Conseil constitutionnel la décision de valider ou non cette probable candidature de Macky Sall. Plus lourde encore dans la balance des sympathisants du 3e mandat, cette initiative d’hommes religieux sous le leadership du cheick Serigne Moustafa Mbacké de Touba qui indique avoir réussi à ‘’enrôler 444 chefs religieux appartenant à toutes les familles religieuses du Sénégal pour exiger une candidature de Macky Sall en 2024… plus apte à préserver les valeurs sénégalaises’’. Quand on connaît le poids des confréries religieuses au Sénégal, cette seconde pétition vaut son pesant de captation des faveurs de l’opinion publique et un gros pavé dans la marre du débat pour ou contre un 3e mandat de Macky Sall.

 

 

Du reste, c’est comme si sa décision déjà prise est actée par le Conseil constitutionnel et qu’il se met déjà dans la peau du candidat qui galvanise ses partisans à battre campagne hic et nunc. En effet, face aux élus locaux de sa coalition, il a littéralement déclaré : ‘’Sachez que c’est nous qui dominons. Je vous demande donc d’aller sur le terrain et de travailler (pour préparer la présidentielle de 2024)’’. Quand s’y ajoute le ‘’nous avons bien travaillé… je prendrai une décision qui nous engagera sur le chemin de la victoire en 2024’’, il y a là comme une tentation pour Macky Sall, après ses pèlerinages à Touba et à La Mecque, de mettre en avant une relation ontologique de lui au pouvoir au risque d’y laisser transparaître un ‘’Hubris (1) tout entier à sa proie attachée’’.

 

La Rédaction

 

(1) Hubris (ou hybris) traduit du grec par « démesure » est une notion qui dans la Grèce antique renvoie à des attitudes excessives : passion, orgueil, outrage, crime, transgression.

 

  

 

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34 morts à Namsiguia:Tabaski ensanglantée au Burkina

La viande de mouton, si savoureuse, avait pourtant un goût particulièrement fade cette année.

Alors que les fidèles musulmans étaient à la recherche du mouton du sacrifice, une tragédie, une nouvelle, est survenue le lundi 26 juin 2023 à Namsiguia, province du Bam.

Un convoi de ravitaillement de retour de Djibo a en effet été la cible d’une attaque terroriste qui a fait, selon le communiqué officiel de l’armée, 34 morts (31 militaires et 3 VDP), une vingtaine de blessés et une dizaine de disparus. Côté ennemi, c’est une quarantaine de terroristes qui ont été abattus lors de la riposte.

On croise les doigts pour que certains des blessés ne succombent pas à leur tour et que dans les opérations de ratissage qui se sont ensuivies, on ne découvre pas d’autres corps de nos vaillants combattants, toutes choses qui pourraient alourdir ce bilan déjà insupportable.

Il faut croire que le tronçon Kongoussi-Djibo, long de 96 km, est devenu la route de l’enfer, car de Bourzanga à Mentao en passant par Gaskindé, nombre de drames s’y sont déroulés, curieusement dans des circonstances parfois similaires. 

Certes, il n’y a pas de bravoure qui tienne pour le plus valeureux des combattants s’il est surpris, mais on ne peut pas manquer de se poser des questions. 

Ce carnage a lieu, en effet, alors que des moyens colossaux, de l’aveu même des gouvernants, ont été injectés dans l’acquisition de matériel, de la simple kalach aux drones Bayraktar TB2 en passant par les hélicoptères de combat et autres.

A cela s’ajoutent le recrutement massif de VDP nationaux et communaux, la réarticulation du dispositif sécuritaire pour un meilleur maillage du territoire, sans oublier le renseignement qui serait plus efficient, tant et si bien que certains affirmaient même que « la peur a changé de camp » parce que nos FDS ne cessaient de monter en puissance.

Il est vrai que dans cette sale guerre, nous avons enregistré beaucoup de succès dont on ne parle pas toujours, mais à l’évidence, notre cuirasse, qu’on pensait maintenant solide, a toujours de sérieux défauts qu’il faudra vite colmater.

Sans être des polémologues avertis, on peut se demander en effet comment avec nos drones et nos vecteurs aériens on n’a pas pu sécuriser comme il fallait le trajet retour du convoi avant même qu’il ne prenne la route.

On imagine que si on a assisté à une telle hécatombe, c’est que les combats, violents, ont duré un certain temps. Quid donc de l’indispensable appui aérien en pareille circonstance ?

Le drame de Namsiguia survient alors qu’il y a comme une recrudescence des attaques terroristes dans certaines localités. Le même jour, une trentaine de VDP sont tombés par exemple dans l’attaque du village de Noaka, dans le Sanmatenga.

Bien sûr, personne ne se fait d’illusions : le risque zéro n’existe pas et c’est presque sûr que nous allons continuer à compter encore et encore nos morts. 

Mais on garde espoir que le sang versé de nos martyrs servira de ciment à l’indispensable cohésion et à l’union de tous les fils et filles du Burkina, sans lesquelles le bout du tunnel restera une ligne d’horizon qui s’éloigne un peu plus chaque fois qu’on semble s’en approcher.

 

Hugues Richard Sama

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’Rébellion’’ du groupe Wagner en Russie : Avertissement sans frais pour leurs clients africains

 

Chacun y va de son commentaire sur le mouvement d’humeur du groupe paramilitaire russe Wagner de vendredi dernier. Révolte, rébellion, coup de bluff ou jeu de marionnettes entre Poutine et Prigojine ? L’un pour tester la fiabilité et la fidélité de son dispositif de sécurité intérieure ou de sûreté d’Etat ? L’autre pour se décharger d’une nébuleuse, le groupe Wagner, dont les excroissances tentaculaires ont fini par en faire une armée dans l’armée russe, pour ne pas dire un Etat dans l’Etat ? Toutes les hypothèses sont permises.

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Nigeria: Ces cercueils navigants continuent de semer la mort

En partant célébrer un mariage dans l’Etat du Niger, à l’ouest du Nigeria, ils étaient loin d’imaginer que la noce sera finalement endeuillée pendant le voyage du retour. L’embarcation où avait pris place quelque 260 personnes a chaviré lundi 12 juin 2023 alors qu’elle voguait vers l’Etat de Kwara dans le centre-nord du pays.

Bilan pour le moment provisoire, 106 morts et de nombreux disparus dont les chances de survie au fil des heures se réduisent comme peau de chagrin.

Ce n’est hélas pas la première fois que ce genre de drames se produit non seulement au Nigeria mais un peu partout en Afrique.

Pas plus tard que le mois passé, dans l’Etat de Sokoto, une quinzaine d’enfants qui étaient allés chercher du bois ont péri dans le naufrage de leur embarcation et une vingtaine d’autres sont toujours portés disparus. En décembre dernier le naufrage d’un navire dans une rivière en crue de l’Etat d’Anambra avait fait 76 morts

Sans monter à Mathusalem, en décembre 2021, c’était 29 personnes, en majorité des enfants, qui succombaient au naufrage d’un navire surchargé.

Ici comme là, les mêmes causes produisent les mêmes effets : surcharge des navires, non-respect des consignes de sécurité, le tout aggravé par l’état déplorable de ces vieux rafiots qui sont bien souvent de véritables cercueils navigants.

Que ce soit sur terre, sur les flots ou dans les airs, en Afrique, on est coutumier de ce genre de choses où on ruse avec tout, espérant qu’une main providentielle viendra nous sauver. Et les torts sont partagés entre les usagers qui prennent le risque d’embarquer dans ce genre de mouroirs, les propriétaires qui ne mettent pas tout en œuvre pour la sécurité et la sûreté de leurs passagers et enfin la puissance publique qui ne se donne pas les moyens de faire respecter ses propres réglementations. Une situation que le nouveau président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a du reste reconnu, promettant d’avoir la main ferme.

Reste à savoir dans ce géant au pied d’argile qu’est le Nigeria ce que ces promesses présidentielles valent vraiment. Une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler de ces tragédies qui endeuillent régulièrement des familles qui n’ont bien souvent que leurs yeux pour pleurer.

 

 

Hugues Richard Sama

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Sénégal : Après les émeutes, la guerre de la com

 

Une semaine sans violence ! Le Sénégal retrouve ses esprits dans une timide reprise des activités courantes. Vendredi dernier, le ministère de la Communication a annoncé le rétablissement des réseaux sociaux, tandis que le gouvernement au grand complet a pu tenir un Conseil des ministres à l’issue duquel le président Macky Sall s’exprimait pour la première fois sur les graves émeutes qui ont affecté le pays fin mai et début juin. A cette occasion, il a regretté ces ‘’graves violences’’, qu’il a qualifiées d’attaques contre les institutions et la nation sénégalaises, et demandé des ‘’enquêtes immédiates et systématiques.’’

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Sénégal : Macky Sall ou l’art l’autodestruction

Le président Macky Sall a annoncé hier jeudi qu’il s’adresserait aux Sénégalais à la fin du dialogue national. Après sa visite au chef des Mourides lundi dernier pour, dit-il, lui réserver la primeur de ‘’grandes décisions qu’il va prendre très prochainement’’, cette annonce d’une adresse à la nation peut s’analyser comme partie intégrante de la stratégie du camp présidentiel pour reprendre la main dans un Sénégal sous haute tension politique depuis 20 bons mois.

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