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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (649)

Dissolution du FNDC: Les dirigeants, l’autre mal de la Guinée ?

Le couperet de Mamadi Doumbouya est tombé, gnac ! Implacable ! Le gouvernement guinéen a annoncé hier mardi 9 août 2022, la dissolution du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile. Une décision motivée suivant un arrêté daté la veille par le fait que le FNDC organise des manifestations armées sur la voie publique, et sapparente à un groupe de combat ou à une milice privée.

Le réquisitoire est sans appel : « Leur mode opératoire, se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de lordre. Des actions qui mettent en péril lunité nationale ».

Nouveau tour de vis liberticide donc du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), pour qui dailleurs le FNDC serait illégal, puisque ne figurant pas parmi les ONG dûment reconnues par les autorités compétentes.

Cest pourtant ces mêmes manifestants déclarés aujourdhui illégaux qui ont mâché le travail et déroulé le tapis rouge qui mène au palais de Sékhoutoureya. Le FNDC qui soppose à la junte depuis plusieurs mois, faut-il le rappeler en effet, a été en première ligne dans les manifestations de rue souvent réprimées, contre le troisième mandat de lex-président Alpha Condé. Une vague contestataire sur laquelle le solide gaillard de 42 années a surfé pour semparer du pouvoir.

Mais ce qui lui a paru dabord comme une œuvre de salubrité politique va très vite se révéler comme un cauchemar pour les Guinéens, dans la mesure où sous prétexte de remettre le pays sur les rails de la démocratie et du développement, Doumbouya semble vouloir transformer la Guinée en un goulag à ciel ouvert, où toutes les voix discordantes doivent être muselées : interdiction de manifester, arrestation et embastillement de citoyens dont le seul crime est de crier le désaccord sur la conduite de la Transition, et les répressions violentes qui ont entraîné de nombreux morts. Dernier exemple en date, les manifestations organisées les 28 et 29 juillet 2022 par le FNDC. Manifestations interdites par les autorités, et au cours desquelles cinq personnes ont été tuées.

Doumbouya veut donc régner en paix et dans le silence, fut-il de cimetière. Il tient à ses 39 mois de transition, ce que la CEDEAO nest pas près de lui accorder.

Une chose est de dissoudre une coalition de partis, de syndicats et dOSC qui dénonce le manque de réponse à ses demandes dun « dialogue crédible » sur la transition vers un pouvoir civil, une autre est dempêcher les Guinéens de battre le pavé. Sauf bien sûr à utiliser largument que les « transitaires » préfèrent de loin, celui de la force, au risque de multiplier les cadavres et de rendre la situation sociopolitique encore plus inextricable et plus incertaine.

On pensait avoir tout vu avec Moussa Dadis Camara, une espèce de bouffon pathétique avec ses « Dadis show », et voici quon découvre un colonel gros-bras, un ex-élément de la Légion étrangère française, qui veut diriger le pays comme un camp militaire.

Cest à croire que nos dirigeants sont la malédiction de nos pays, après celle des ressources naturelles dont ils foisonnent pourtant, mais dont ils nont jamais su ou pu en profiter.

D. Evariste Ouédraogo

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Présidentielle au Kenya: Le pays retient encore son souffle

Une élection a lieu et les Kényans tremblent de nouveau.

Dans un pays habitué aux crises pré et postélectorales, les veilles, jours et lendemains de scrutins sont des moments de vives angoisses et les votes présidentiel, législatives, locales qui souvrent aujourdhui mardi 9 août 2022 n’échappent, hélas pas à cette sinistre règle.

Plus que le nom du successeur du  président sortant, Uhuru Kenyatta, cest plutôt  le climat sociopolitique postélectoral que redoutent bien dobservateurs de la scène politique kényane.

Sans pour autant jouer aux cassandres, reconnaissons que même si la météo électorale nannonce pas forcément une bourrasque sociopolitique force est de reconnaître quelle ne présage pas non plus des temps calmes à lissue de la course vers la Kenya State House.

Sur les starting-blocks, quatre candidats, dont deux se disputeront véritablement le fauteuil présidentiel : Raila Odinga, 77 ans, le Poulidor politique qui, après quatre tentatives infructueuses, tient enfin une sacrée occasion de décrocher le pompon.  A ses trousses, William Ruto, 55 ans, vice-président de Kenyatta, aujourdhui en disgrâce.

En effet, en vertu dun accord de réconciliation signé en mars 2018, le chef de lEtat sortant a apporté son soutien à lopposant historique, Raila Odinga, au détriment de son vice-président, William Ruto.  

Ce retournement de situation, quoique cocasse, na pas manqué  dapporter son pesant de virulence dans une campagne électorale jugée certes globalement apaisée mais émaillée de petits meurtres entre adversaires.  

En attestent les torrents dintox et dinfox, de vidéos trafiquées, de faux sondages et last but not least de considérations ethniques via les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Tik-tok, obligés à un moment de faire le nettoyage.  

Une atmosphère à couper au couteau qui fait remonter en souvenir la grave crise postélectorale de 2007-2008 qui a fait plus dun millier de morts et des dizaines de milliers de déplacés. Une débauche de violence dont l’écho est parvenu à la Haye avec la poursuite par la CPI du président Kenyatta et de son vice-président  pour « crime contre lhumanité ».

Que nous réserve à son tour la présidentielle daujourdhui qui intervient, il faut le rappeler,  cinq ans après lannulation de  celle daoût 2017 reprise en octobre pour fraudes ?

Bien malin qui saura répondre à cette question. Mais il est impératif que les Kényans  travaillent à exorciser les vieux démons de la violence politique. Ce dautant plus que le pays est déjà en proie à des attaques terroristes dont la plus mémorable reste à nos jours le massacre d’étudiants au campus de luniversité de Garissa avec près de 150 tués.

 

Alain Saint Robespierre       

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Grâce présidentielle pour Gbagbo : Le glaive de la justice s’éloigne définitivement pour le Woody

 

«Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo. J’ai également demandé qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rentes viagères».

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Mali-Côte d’Ivoire : La guerre des communiqués est déclarée

Le Mali attaque, la Côte d’Ivoire riposte. 24 heures après le communiqué n°034 du gouvernement de la transition malienne sur l’arrestation de présumés mercenaires ivoiriens à l’aéroport Modibo Keïta Senou de Bamako, le gouvernement ivoirien et les autorités ivoiriennes ont réagi, cela à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité décidée par le président Alassane Ouattara.

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