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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (649)

Etat-major de la gendarmerie nationale: Attention à ne pas ouvrir la boîte de… Pandore

Nouvelle valse de bérets. Le président de la Transition a signé en effet le mercredi 4 octobre 2023 une série de décrets nommant de nouveaux chefs militaires.

Parmi les promus, on notera surtout le lieutenant-colonel Kouagri Natama, qui remplace le lieutenant-colonel Evrard Somda à la tête de l’état-major de la gendarmerie nationale.

Depuis que le terrorisme s’est installé au Burkina, de Roch Marc Christian Kaboré à Ibrahim Traoré en passant par Paul-Henri Sandaogo Damiba, le changement des premiers responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS) se produit à une cadence particulièrement soutenue.

Ce qui vient de s’opérer n’a donc rien d’extraordinaire en soi, d’autant plus d’ailleurs que cela relève des prérogatives régaliennes du chef suprême des armées, qui peut décider à tout moment d’effectuer un jeu de chaises musicales pour de meilleurs résultats et plus d’efficacité.

Cela dit, les nominations actuelles interviennent au moment où l’actualité nationale est toujours dominée par le coup d’Etat qui aurait été tué dans l’œuf, selon les autorités, et qui n’a certainement pas fini de révéler tous ses tenants et ses aboutissants.

Parmi les officiers arrêtés dans le cadre de cette affaire, figurent notamment le commandant de la légion spéciale de gendarmerie, le lieutenant-colonel Cheick Hamza Ouattara, et le numéro 2 de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie (USIGN), le capitaine Christophe Maïga.

Au-delà des deux incriminés, c’est toute la gendarmerie en tant qu’institution qui était au cœur du tumulte, sur fond d’intox et d’informations difficilement vérifiables sur les réseaux sociaux. Certains n’ont  d’ailleurs pas hésité à mettre en doute la loyauté de la maréchaussée, pourtant réputée légaliste et loyaliste, quand pour d’autres, le désormais ci-devant CEMGN aurait quelque part lâché ses hommes pour protéger sa propre tête. Des rumeurs faisaient également cas de  velléités de dissolution du corps, ce qui a obligé le chef de l’Etat à les démentir au cours de l’interview télévisée qu’il a accordée à l’occasion  du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.  Et pas plus tard qu’il y a quelques jours, on entendait Evrard Somda, dans un audio, défendre le bilan des pandores dans la lutte contre le terrorisme et appeler ses hommes à la sérénité et à faire confiance à la justice.

C’est  donc dans un contexte particulièrement pollué qu’intervient le débarquement de celui qui était en poste depuis environ 20 mois.

A vrai dire, entre Evrard, qui avait été nommé par Damiba et les capitaines du MPSR 2, le courant semblait plutôt alternatif et s’il avait conservé son poste jusque-là, il y a de fortes chances que cela ait tenu plus du mariage de raison que de la fusion amoureuse. Le divorce est donc consommé et la question de l’avenir immédiat de l’ancien CEMGN se pose désormais. Mais qu’il ait été sur la sellette ou pas, il n’est pas le premier et ne sera pas non plus le dernier à avoir été débarqué, surtout en ces temps troubles où tous sont assis sur des sièges éjectables.

Ce qu’il faut espérer, c’est que ce turnover au sein de la gendarmerie et de l’armée d’une manière générale soit source de plus de cohésion et d’efficience dans la lutte contre le terrorisme.

 

Hugues Richard Sama

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Denis Mukwege, candidat à la présidentielle en RDC : Pari risqué pour un Nobel de la paix

On le savait habité par la tentation sans qu’on sache quand est-ce qu’il effectuera le grand saut.

C’est que, depuis quelques mois, une rumeur persistante faisait déjà état d’une éventuelle candidature du gynécologue de renommée mondiale, Denis Mukwege, à la présidentielle congolaise de décembre 2023.

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Le général Tchiani sur Télé Sahel : Symboles, paradigmes et poncifs souverainistes à volonté

 

La fin du mois de septembre a vu les nouveaux alliés des Etats du Sahel occuper de plus belle les manchettes des médias. Entre les échéances électorales repoussées au Mali, la commémoration de l’an I du MPSR 2 au Burkina et la grande interview du général Tchiani accordée à la télévision nationale du Niger, ils continuent de faire les choux gras de l’actualité. Et l’auditoire ne leur fait pas défaut !

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78e Assemblée générale de l’ONU : Bassolma Bazié dit ses « gbè » aux « Blancs »

 

Il l’avait promis, il l’a fait : « Nous allons incessamment aller au niveau international. Parce que quand on parle au Burkina, on croit que c’est parce qu’on est assis dans notre propre quartier qu’on parle. Nous allons porter la voix du président du pays en son nom. On va aller dans leur propre terroir, aux Etats-Unis et en Europe. On va leur dire ça face à face. »

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Incidents sécuritaires au Mali: Et pourtant tout baigne !

 

 

7 septembre. Le bateau « Tombouctou », qui fait la liaison régulière Mopti-Gao, essuie des tirs de roquette. Bilan : une cinquantaine de civils tués et plusieurs blessés enregistrés.

9 septembre. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) affirment avoir abattu un avion de l’armée malienne. Le crash est consécutif à des « problèmes techniques », assure pour sa part Bamako

12 septembre. Après d’intenses combats, les groupes armés du Nord revendiquent la prise de la ville garnison de Bourem. Information démentie dans la soirée par l’armée malienne  qui indique dans un communiqué avoir repoussé une attaque complexe ayant impliqué des voitures piégées et qui a fait 10 morts dans les rangs des FAMA et 46 dans le camp des « terroristes ».

C’est donc une semaine assez folle qu’a vécue le nord du Mali, qui est en passe de s’embraser comme en 2012, avec l’enterrement de fait des accords d’Alger et la recrudescence des attaques terroristes.

On est bien loin de la vulgate officielle qui ne cesse de claironner la montée en puissance de l’armée malienne. Mais la vérité est tout autre.

Malgré la présence des mercenaires de Wagner, la situation globale du pays ne s’est pas améliorée de manière considérable, bien au contraire.

Ce qui n’empêche pas les autorités de la Transition, sur fond de propagande, de vouloir aller guerroyer au Niger pour soutenir, dans une espèce de solidarité inter-putschistes, le général Abourahmane Tchiani et ses hommes qui ont renversé le 30 septembre dernier le président Mohamed Bazoum.

Voici en effet des gens qui n’arrivent pas à ramener la paix et la sécurité dans leur pays d’où est parti le terrorisme au Sahel, mais qui trouvent le moyen d’aller aider d’autres militaires qui ont préféré le confort douillet du palais présidentiel au champ de bataille. C’est à se demander où on va. 

Et pendant ce temps, le locataire qui est censé avoir signé un contrat de bail à durée déterminée sur la colline de Koulouba semble en train de troquer petit à petit le treillis des forces spéciales contre le boubou et le bonnet d’un présidentiable.

Après l’adoption d’une nouvelle Constitution en juin dernier, taillée sur mesure, tout porte à croire qu’Assimi Goïta est en train de dérouler à lui-même le tapis rouge qui mène vers la légalisation et la légitimation de son pouvoir  acquis par la force des armes.

Et gare à ceux qui osent lui rappeler ses engagements pris, notamment avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ! Jusque-là considéré comme un fervent soutien de la Transition, Adama Ben Diarra, dit « Ben Le Cerveau », acteur de la société civile malienne, est en effet embastillé depuis le 4 septembre dernier pour « atteinte au crédit de l’Etat ». Le seul crime du chef du mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts : avoir invité le chef de l’Etat à respecter le calendrier de la Transition qui prévoit une élection présidentielle en février 2024.

 

La Rédaction

 

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Révision des tarifs : La SONABEL cherche 10 milliards « avec torche »

Le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon-Pierre Boussim, et son homologue de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, étaient face à la presse dans l’après-midi du mardi 12 septembre 2023. Le premier pour éclairer la lanterne de l’opinion sur un décret et un rapport pris lors du Conseil des ministres du 6 septembre dernier, relatifs à son département, et le second pour réagir à quelques sujets d’actualité. Le ministre des Mines a notamment expliqué que les réformes de tarif annoncées, qui devraient permettre à la nationale de l’électricité de s’en tirer avec 10 milliards de FCFA, ne concerneraient pas le citoyen lambda mais plutôt les gros consommateurs d’énergie.

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Gabon: Drôle d’Archange pour veiller sur la Transition

C’est un Archange qui a atterri le mardi 5 septembre 2023 à Libreville. Mandaté par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le président centrafricain est venu prendre le pouls de la situation sociopolitique au Gabon, suite au coup d’Etat qui a renversé Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier.

Sitôt le putsch consommé, l’organisation sous-régionale a suspendu le pays de ses instances et exigé le retour à une vie constitutionnelle normale dans un bref délai.

C’est pour s’assurer que son message a été bien entendu que son missus dominicus est arrivé dans la capitale gabonaise où il a notamment rencontré le chef de la Transition, le général Brice Oligui Nguéma, le président déchu, Ali Bongo, ainsi que l’opposant Albert Ondo Ossa qui revendique la victoire à la dernière présidentielle.

Le choix du médiateur interroge à plus d’un titre. Voici en effet un chef d’Etat qui est arrivé au pouvoir et s’est maintenu à l’issue d’élections problématiques en raison de la situation sécuritaire que traverse la Centrafrique depuis plus d’une décennie, qui est en train d’épuiser ses deux mandats et qui n’a pas trouvé mieux que de tripatouiller la Constitution pour jouer les prolongations.  

La nouvelle loi fondamentale adoptée par référendum le 30 juillet 2023 ouvre la voie à un pouvoir ad vitam aeternam pour celui qui était censé venir consolider la démocratie, restaurer la paix, mais, qui pour tout programme de gouvernement, ne songe qu’à pousser des racines sur le fauteuil présidentiel avec le soutien des mercenaires russes de Wagner à qui il a pratiquement vendu tout le pays à coups de concessions minières et autres. Il règne ainsi pratiquement sur Bangui et ses environs sans prise avec l’ensemble du territoire. Et c’est ce drôle d’oiseau qu’on envoie pour veiller sur une Transition qui vient à la suite du règne interminable des Bongo père et fils. 

Quelle leçon de vertu démocratique peut-il enseigner aux Gabonais qui rêvent aujourd’hui d’un nouveau départ ? Autant dire que le casting de la CEEAC pose problème.

Le souci est que dans cette Afrique centrale, un oiseau rare qui serait un bon exemple est presque introuvable. Entre un Paul Biya qui compte 40 ans de règne, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui est au pouvoir depuis 1979, Denis Sassou-Nguesso qui a dirigé une première fois le Congo entre 1979 et 1992 et est de retour aux affaires depuis 1997, le Tchadien Mahamat Idriss Déby qui vient de succéder à son père Idriss Déby Itno dans la plus pure tradition monarchique et les « petits arrangements à l’africaine » qui ont conduit Félix Tshisekedi au pouvoir, personne ne peut faire la leçon à l’autre.

Pour ainsi dire, Faustin-Archange Touadéra est presque un pis-aller, c’est-à-dire une solution à laquelle on se résout faute de mieux.

Hélas pour la CEEAC, hélas pour le Gabon et les Gabonais qui devront eux-mêmes trouver les ressources nécessaires pour une véritable renaissance démocratique et pour une meilleure gouvernance.

 

Hugues Richard Sama

 

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