Menu
Commentons l"évènement

Commentons l"évènement (139)

Guinée équatoriale : Quand les Obiang se battent

 

C’est la télévision d’Etat équato-guinéenne qui en a fait l’annonce : Ruslan Obiang Sue a été arrêté et est en résidence surveillée. Si son prénom ne dit pas grand-chose au commun des mortels, son patronyme en revanche laisse entrevoir qu’il s’agit d’un éminent membre du clan Obiang, avec à sa tête le père Teodoro Obiang Nguema Mbasgo, qui règne sur la destinée des Equato-Guinéens depuis - excusez du peu -1979. Mais le plus ahurissant dans l’affaire est que l’intéressé a été interpellé sur ordre direct de son frère, Teodorin, qui n’est autre que le vice-président du pays, et, on est en Afrique, dauphin putatif de son père qui règne sur un petit émirat pétrolier.

En savoir plus...

Procès attaque de Grand-Bassam: Les «petites mains» à la barre

C’était un paisible dimanche, comme c’est souvent le cas sur cette station balnéaire située à 40 km d’Abidjan. Malheureusement, le doux farniente des touristes et des habitants de la localité va se transformer en cauchemar en plein midi. Alors que beaucoup profitaient de la vue sur les terrasses des nombreux établissements qui bordent le rivage, trois terroristes venant de la mer ont  débarqué sur la plage et on commencé à tirer sur tout ce qui bougeait jusqu’à ce que les forces spéciales ivoiriennes, arrivées 45 minutes plus tard, ne les neutralisent. Entre-temps, ils auront eu le temps de laisser sur le carreau 22 cadavres, à savoir 19 civils et 3 militaires.

C’était la première épreuve du feu pour la Côte d’Ivoire et la première extension du péril terroriste vers la côte.  

Six ans après, le temps est à la justice. Le procès de l’attaque de Grand-Bassam  s’est en effet ouvert hier, 30 novembre 2022, devant le tribunal criminel d’Abidjan.

Dans le box, seulement 4 accusés sur les 18 personnes poursuivies, notamment pour «assassinats», «actes terroristes» et «détention illégale d’armes». Les principaux suspects sont toujours en fuite ou détenus dans les geôles maliennes à l’image  de Mimi Ould Baba, considéré comme le commanditaire de l’attaque.

Tout au long de ce procès, les fantômes des suppliciés qui réclament justice vont hanter le prétoire et sans doute que les dépositions des rescapés et autres témoins permettront d'apporter un peu de lumière sur cette sombre journée dominicale qui continue de tourmenter bien des esprits.

On pourrait dire que les accusés, même si ce ne sont que les «petites mains» qui sont la barre, eux au moins,  ont la chance de bénéficier d’un procès équitable,  une chance qu’ils n’ont malheureusement pas laissée à leurs victimes, abattues froidement pour d’obscures raisons.

 

Six ans après le drame, le cancer qui rongeait depuis le «Sahelistan» a progressivement gagné toute la côte atlantique,  notamment le Togo et le Bénin, où les attaques sont de plus en plus récurrentes.

En Côte d’Ivoire par contre, certes depuis le drame de Grand-Bassam, le pays a fait encore l’objet de plusieurs attaques contre les forces de défense et de sécurité à la frontière burkinabè où il y avait des velléités de sanctuarisation, mais tout semble indiquer que les autorités ivoiriennes sont parvenues jusque-là à contenir le danger, même si en la matière  le risque zéro n’existe pas.

En tout état de cause, qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire, du Bénin ou du Togo, aucun Etat pris isolément ne pourra résoudre ce problème qui est devenu un phénomène sous-régional. Hors la mutualisation des moyens, que ce soit en termes de logistique ou de renseignements, il n’y a pas de salut.

Malheureusement, force est de reconnaître que les rangs ne sont pas vraiment serrés dans la lutte contre le terrorisme avec l’expérience du G5 Sahel qui a connu le sort qu’on sait et l’Initiative d’Accra, qui vient de tenir un sommet dans la capitale ghanéenne ; mais là aussi, il y a des voix discordantes comme celles du Burkina qui semblent poser problème. Espérons néanmoins  que les différents Etats prennent conscience de la nécessité de se serrer les coudes pour faire face à l’ennemi commun.

 

Hugues Richard Sama

En savoir plus...

Initiative d’Accra: Gare au syndrome du G5 Sahel !

Il aura fallu 5 ans après sa création pour que l’Initiative d’Accra commence à prendre forme.

Créée en septembre 2017 et regroupant le Ghana, le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Burkina et trois pays observateurs, à savoir le Mali, le Niger et le Nigeria, cette institution vise à mutualiser les efforts des Etats pour mener une lutte efficace contre l’expansion du terrorisme dans le Sahel et dans le Golfe de Guinée. Un vœu pieux jusque-là, d’autant plus qu’on n’avait encore rien vu de concret sur le terrain, à l’exception quelques opérations ponctuelles.

Les choses sont en train désormais d’aller dans le bon sens. En effet, à l’issue d’un sommet tenu le 22 novembre 2022 dans la capitale ghanéenne, les pays membres se sont engagés à mobiliser dans un délai d’un mois 2 000 soldats de la force conjointe qui doit, à terme, compter 10 000 éléments.

Mais comme c’est souvent le cas pour les organisations panafricaines, ce qui risque de manquer le plus, c’est le nerf de la guerre. On estime à 550 millions de dollars la somme nécessaire pour mettre la machine en route. Où trouver une telle somme ? Plusieurs pistes ont été évoquées. D’abord celle des bailleurs de fonds, avec notamment l’Union européenne dont le président du Conseil, Charles Michel, était à Accra ; l’Union africaine (UA); la Grande-Bretagne et la CEDEAO.

Le hic avec ces «généreux donateurs» est que leurs engagements ne sont pas toujours suivis d’effets.

Reste la piste endogène, tout aussi aléatoire quand on sait que les Etats africains sont impécunieux au point de ne pouvoir contribuer à la vie des organisations qu’ils ont eux-mêmes créées. Sur ce point, le Premier ministre burkinabè Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a proposé le prélèvement d’une somme sur la vente de certains produits comme l’or, le café, le cacao et le coton afin de financer cette task force qui sera basée à Tamale, au Ghana, mais dont le dispositif de renseignement sera installé au Burkina.

Ira-t-on aller vers la voie de Me Kyélem ? En tout cas le vibrionnant chef du gouvernement burkinabè a tout de suite indiqué que si les décisions prises lors du dernier conclave n’étaient pas suivies de résultats tangibles sur le terrain, le Burkina en tirerait toutes les conséquences ; une façon de dire que son pays se réservait le droit de se retirer du forum.

Il faut en tout cas espérer que cette armée ouest-africaine  verra le jour pour au moins endiguer le déferlement vers la côte, même si le cas du G5 Sahel n’incite pas à l’optimisme.

On se rappelle en effet que cette idée généreuse au départ était morte de sa belle mort et enterrée suite aux difficultés de financement et aux incompréhensions entre Etats membres. Mais c’est surtout le retrait du Mali de l’organisation  qui aura signé son acte de décès.

Pour le cas de la force multinationale de l’Initiative d’Accra, le pays de Modibo Keita n’a même pas pris la peine d’assister à sa naissance : le fauteuil réservé au Mali est resté en effet désespérément vide durant le sommet.

Au Burkina, une polémique a suivi l’annonce de la création  de succès de ce que d’aucuns considèrent déjà comme un «G5 Sahel bis». Alors que certains internautes se sont indignés de ce qu’ils considèrent comme le  déploiement de  soldats étrangers sur le territoire burkinabè, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué dans lequel il assure qu’«il n’a jamais été question de déployer des troupes étrangères sur le sol burkinabè».

En réalité, selon nos informations, les 2 000 éléments dont il est question sont des soldats burkinabè prépositionnés au Burkina et mis à la disposition du quartier général de la force conjointe qui est basé à Tamale. Il en sera de même en principe dans tous les Etats signataires.

Mais quelle que soit la formule, l’essentiel est que l’Initiave puisse apporter un plus à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région.

 

Hugues Richard Sama

En savoir plus...

Mondial 2022 : Tartufferie sportive

 

Rarement compétition internationale sportive, particulièrement la coupe du monde de football, aura été précédée de grosses polémiques comme celles qui ont cours actuellement. Polémique sur la maltraitance des ouvriers immigrés, véritable  « chair à béton » qui ont vécu dans des conditions exécrables proches de l’esclavage et péri par dizaines, voire par centaines selon certaines sources, pour faire sortir de terre les différentes infrastructures devant abriter le tournoi.

En savoir plus...

Présidentielle en Guinée équatoriale : Quand l’insatiable Obiang va-t-il s’arrêter ?

 

Ce vendredi à 24h, heure de Malabo (UTC+2), sera close la campagne pour les élections générales en Guinée équatoriale, prévues pour le dimanche 20 novembre 2022. Environ 500 000 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le président de la république, les membres des 2 chambres du Parlement et les conseils municipaux.

En savoir plus...

Procès sur le massacre du 28-Septembre : Toumba, un clown au prétoire

 

Voilà plus d’un mois que dure en Guinée le procès sur le massacre des centaines de manifestants, en majorité des femmes, en 2009. Plusieurs des 11 militaires accusés d’assassinats, de complicité d’assassinats et de crimes contre l’humanité sont déjà passés à la barre sans que, pour autant, les Guinéens connaissent le fin mot de l’histoire, à savoir pourquoi le 28 septembre 2009, alors que des milliers de personnes étaient réunies au stade éponyme pour manifester pacifiquement leur désapprobation de la conduite de la transition par le capitaine Moussa Dadis Camara, l’horreur s’y est produite. 156 personnes seront tuées ou portées disparues, torturées ou violées. La Guinée en porte toujours les stigmates indélébiles, matérialisés par les ossements découverts dans des fosses communes, des séquelles psychologiques et la lenteur judiciaire sur plus d’une décennie.

En savoir plus...

Assises nationales au Burkina : Pourvu que ça ne tourne pas en remake des expériences passées

Deux semaines après la révolution de palais au sein du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a conduit à la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri S. Damiba, son tombeur a convoqué ‘’les Forces vives de la nation’’ en conclave.

En savoir plus...

Affaire 46 soldats ivoiriens à Bamako :Chronique d’une libération avortée

 

Rendez-vous manqué au bord de la Lagune Ebrié. En effet, la date du samedi 8 octobre 2022 était annoncée comme celle de la libération de 46 soldats ivoiriens toujours détenus à Bamako, accusés, depuis le 10 juillet dernier, de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

En savoir plus...
S'abonner à ce flux RSS