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Retrouvailles Tshisekedi-Kamerhe: Même si ça tangue, le tango continue

Chaudes poignées de main et accolades : ils se sont retrouvés comme s’il ne s’étaient jamais quittés.

Cela fait pourtant deux bonnes années que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ne s’étaient plus rencontrés, précisément depuis avril 2020 où  ce dernier a été arrêté puis jugé pour corruption et détournement de fonds publics portant sur un montant de 50 millions de dollars dans l’affaire dite des «100 jours», du nom des  travaux d’urgence initiés par le chef de l’Etat au début de son mandat.

A l’issue d’un procès que d’aucuns avaient qualifié de politique, le président de l’Union  pour la nation congolaise (UNC), qui était le directeur de cabinet du chef de l’Etat, avait été condamné à 20 ans de prison. Il avait vu sa peine réduite en appel à 13 ans de travaux forcés en juin 2021. L’on pensait alors que cette sentence était synonyme de mort politique pour l’enfant terrible de Bukavu mais voilà que contre toute attente, celui qui fut l’un des principaux alliés de «Fatshi» dans la conquête du palais présidentiel est blanchi en seconde instance par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, qui justifie sa décision par le manque de preuves. Un manque de preuve qui n’avait pourtant pas empêché sa condamnation initiale.

Mais les Congolais n’étaient pas au bout de leur surprise, puisque moins d’une semaine après son élargissement, l’ancien pensionnaire de la prison de Makala a retrouvé celui qui était censé être son bourreau le mardi 28 juin dernier. Un tête-à-tête  de deux heures dont pas grand-chose n’a vraiment fuité si ce ne sont les propos de circonstance  de celui qui a été reçu. Il a notamment fait cas de sa «joie de retrouver un partenaire politique. Quelle que soit l’épreuve qu’on endure, cette épreuve doit être en dessous de ce qu’on est déterminé à donner à la nation, à la patrie, à la communauté. C’est en cela que nous allons gagner».

Il s’agirait donc de renforcer le partenariat entre l’UNC et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Comme quoi même si ça tangue, le tango entre les deux alliés continue.

 

Ces retrouvailles sont aussi la preuve qu’en politique, il faut vraiment jamais dire jamais.

Certes, il n’est pas encore question, du moins officiellement, de la présidentielle de 2023, mais on peut difficilement penser qu’ils ont juste devisé de la pluie et du beau temps autour d’un «Soso ya mwamba», ce plat national congolais fait de poulet fumé préparé dans une sauce aux arachides grillées et à la tomate, sans évoquer ce rendez-vous majeur.

Le successeur de Joseph Kabila, qui n’a jamais fait mystère de son intention de rebeloter malgré un bilan jusque-là maigrichon, a sans doute de nouveau besoin des services du fin manœuvrier que serait Vital Kamerhe pour renouveler son bail au palais de la Nation. Et ce dernier, dont la vie politique a été mise entre parenthèses pendant deux ans, a tout autant besoin de son ancien allié pour exister et, qui sait, se mettre en réserve de la République pour l’après-Tshisekedi. N’était-ce pas d’ailleurs ce qu’avait prévu leur pacte originel, la coalition «CACH», qui avait propulsé Tshisekedi au faîte du pouvoir à l’issue de «petits arrangements à l’africaine», pour reprendre la méchante formule de Jean-Yves Le Drian?

 

Hugues Richard Sama

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Opposition sénégalaise : Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes !

 

L’opposition sénégalaise aurait voulu lancer une précampagne des législatives haute  en couleur  qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. En un peu moins de 2 mois de ce scrutin aux grands enjeux, elle a fait une revue de troupes à Dakar à l’appel des ténors de la coalition Yewwi Askan Wi : Ousmane Sonko, Barthélemy Dias et Kalifa Sall.

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Visite Philippe en RDC: Et si on sortait de cette trop grande susceptibilité mémorielle?

«Philippe au Congo». Rassurez-vous, ce n’est pas le titre d’un album de Tintin, le célèbre journaliste reporter,  aventurier d’Hergé, mais ça pourrait être la chronique du séjour de six jours qu’effectue depuis le 7 juin 2022 le roi des Belges en RDC. Une visite qui a lieu 12 ans après celle de son père, Albert II.

Philippe, qui séjourne dans le pays en compagnie de son épouse, la reine Mathilde, de membres du gouvernement et du Premier ministre, Alexander De Croo, a décoré un ancien combattant, Albert Kunyuku, cent ans mais encore bon pied bon œil, et restitué un masque géant au musée national de la RDC.

Le 7e roi des Belges s’est ensuite adressé au Parlement réuni au palais du Peuple à Kinshasa. Il a notamment exprimé son «plus profond regret pour le régime colonial marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme» avant d’appeler les deux pays à écrire une nouvelle page de leur histoire.

Ceux qui attendaient des excuses formelles en sont donc pour leurs frais. Le souverain belge, contrairement à ce que certains Congolais espéraient, n’est pas en effet allé plus loin que les simples regrets qu’il avait déjà exprimés par écrit il y a deux ans au sujet des méfaits de la colonisation.

Il faut reconnaître que son ancêtre Léopold II avait fait de ce vaste territoire de 2,3 millions de kilomètres carrés sa possession personnelle dont il usait et abusait à souhait des  immenses richesses pendant que les Congolais pataugeaient dans une misère crasse. Une férule dont le point d’orgue aura sans doute été l’assassinat crapuleux de Patrice Lumumba le 17 janvier 1961 de concert avec les Américains. Comble de la férocité, le corps du premier Premier ministre du pays sera dissous dans de l’acide et il ne reste plus de lui qu’une relique, une dent, emportée par un  policier belge qui a participé à son assassinat, et qui devrait être restituée bientôt à sa famille.

Philippe bat donc sa coulpe au nom de tous ses prédécesseurs et de tous ses compatriotes, même s’il faudra bien plus qu’une simple repentance pour rasséréner les relations entre les deux Etats que les brûlures de leur histoire commune séparent toujours.       

Pourquoi faudrait-il d’ailleurs qu’on exige toujours des excuses plates et pardons comme si on se complaisait à regarder éternellement dans le rétroviseur au lieu de se focaliser sur le futur, comme c’est également le cas du Rwanda vis-à-vis de la France au sujet du génocide de 1994 ou encore de l’Algérie vis-à-vis de la même France pour le fait colonial et la guerre d’indépendance?

Certes, il faut toujours regarder dans notre passé, proche ou lointain, pour mieux envisager l’avenir, mais il faut se garder de se barricader dans cette susceptibilité mémorielle, pour ne pas dire dans cette «rente mémorielle», ainsi que l’avait affirmé Emmanuel Macron aux dirigeants algériens.

On a même souvent l’impression qu’une telle attitude nous exonère  de notre propre responsabilité.

Qu’a fait justement le Zaïre d’abord, la RDC ensuite depuis que le pays a acquis son indépendance formelle pour construire une véritable société de progrès au bénéfice de tous? Pas grand-chose en réalité. Bien au contraire, à la prédation des colons a suivi celle des dirigeants, particulièrement de Mobutu,  une sorte de Léopold II noir, qui lui aussi a régné sans partage sur le pays, dont il a accaparé les faramineuses richesses. Et les Kabila père et fils n’ont pas fait mieux.

 

Hugues Richard Sama

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Tournée Olaf Scholz au Sénégal et au Niger : Quand l’aigle allemand plane au-dessus du Sahel

Pour sa première tournée en Afrique depuis son élection à la chancellerie fédérale d’Allemagne le 8 décembre 2021, Olaf Scholz a choisi de se rendre respectivement au Sénégal, au Niger puis en Afrique du Sud. Une série de visites dont l’agenda est frappé du double sceau  économique et militaire.

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Retrait du Mali: Mohamed Bazoum signe l’acte de décès du G5 Sahel

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, a une réputation bien établie de franc-parleur qui ne fait pas toujours dans les circonlocutions ni le langage diplomatiques. Ce qui peut étonner d’ailleurs, l’homme ayant été deux fois ministre des Affaires étrangères de son pays, respectivement de 1995 à 1996 puis de 2011 à 2015. Le fait d’être devenu premier magistrat du Niger n’a rien changé à ce trait de   caractère. Combien de fois n’a- t-il pas en effet tiré à boulets rouges sur les autorités maliennes au regard de l’évolution sociopolitique du pays, marquée par les deux coups d’Etat successifs d’Assimi Goïta?

MB, comme on l’appelle, a remis le couvert ces derniers jours . A la faveur d’une longue interview accordée au journal français La Croix, il a d’abord regretté l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest, une mauvaise chose pour toute la sous-région. « Si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane», a déploré le successeur de Mahamadou Issoufou avant de déclarer sans ambages qu’avec le récent retrait du Mali de l’organisation, le G5 Sahel était mort. Le décès de la task force était en réalité constaté par de nombreux observateurs de la scène sociopolitique ouest-africaine. Le président nigérien vient juste d’en signer officiellement l’acte de décès.

Créée en 2014 pour mutualiser les moyens, à la fois humains, logistiques et en renseignement, de même que pour mieux coordonner la lutte contre les terroristes dans le Sahelistan, l’organisation  a toujours été, hélas, un avorton qui ne parvenait pas à marcher,  à plus forte raison à monter en puissance comme l’espéraient ses géniteurs. Et quelque part, c’est le coup de grâce que vient de lui donner le Mali.

Mécontent que certains Etats lui dénient son tour de passage de la présidence en exercice, à cause du double putsch d’Assimi Goïta, Bamako a en effet décidé le 15 mai dernier de quitter le G5 Sahel ainsi que toutes ses instances. A coup sûr,  ce sont les djihadistes de tous poils qui doivent applaudir à tout rompre, dans la mesure où le départ du partenaire malien va jouer sérieusement sur les capacités, déjà limitées, qu’avait cette coalition.

Cela dit, on peut reprocher  à Assimi Goïta et à la junte malienne de se lancer dans une fuite en avant, voyant des ennemis extérieurs et intérieurs partout,  comme s’ils étaient frappés du syndrome de la persécution, mais on doit aussi avoir l’honnêteté de reconnaître que sur ce coup-ci, ils ont un peu raison.

Rien, dans les textes du G5 Sahel, ne prescrit en effet l’exclusion d’un Etat membre en raison de sa situation à domicile. D’ailleurs,  putschiste pour putschiste,  en quoi Assimi Goïta est plus putschiste que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba du Burkina ou le Tchadien Mahamat Idriss Déby, qui a perpétré un coup d’Etat constitutionnel pour succéder à son père à la mort de ce dernier en avril 2021? Il y a donc comme un deux poids deux mesures qui conforte Bamako dans sa conviction qu’il y a des forces obscures, la France pour ne pas la nommer, qui tirent les ficelles en sous-main. Cela dit,  que par dépit le Mali soit  parti, il pourrait aussi subir l’effet boomerang de sa décision, tant les sorts des pays membres de la force conjointe, notamment le Mali, le Burkina et le Niger, sont  entremêlés.

 

Hugues Richard Sama

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Expulsion correspondante TV5 d'une manifestation: Mais pour qui se prend Kemi Seba ?

 

Il est de retour au Burkina, le guignol du panafricanisme, prétendument anti-français ! Kemi Seba, puisque c’est lui qu’il s’agit, l’activiste, plus polémiste que véritable lanceur d’alertes pour défendre les intérêts des peuples africains, fait à nouveau  son cinéma dans la capitale du cinéma africain.

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Expansion terroriste vers le Golfe de Guinée: Le Togo à l’épreuve du feu

La première fois n’était donc qu’un petit échauffement en attendant le vrai carnage.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021, le Togo avait subi sa première attaque terroriste à Sanloaga, dans le nord du pays. L’incursion avait été, heureusement, repoussée par les forces de défense et de sécurité, qui reçurent plus tard des mains du président Faure Gnassingbé la Croix de vaillance.

Cette fois-ci, elles auront eu moins de chance. Dans la nuit du 10 au 11 mai 2022, un poste avancé du dispositif de l’opération Koundjouari, situé à Kpékpakandi, a fait  l’objet d’une violente attaque terroriste menée par un groupe d’individus lourdement armés non encore identifiés. L’assaut aurait été mené par une soixantaine de terroristes venus à moto.

Bilan officiel fourni par le ministère togolais de la Sécurité et de la Protection civile: 8 morts et 13 blessés.

Coup de feu après coup de feu, la sombre prophétie du patron des renseignements extérieurs français, Bernard Emié, est donc en train de se réaliser. Le directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) prédisait en effet au début de l’année 2021 que depuis le Sahel où il a pris pied, le terrorisme est en train de se frayer un passage vers le Golfe de Guinée.

Ces nouvelles routes des multinationales du Mal ont d’abord été tracées en Côte d’Ivoire où, depuis l’attentat de Grand-Bassam le 13 mars 2016 qui a fait 19 morts, les attaques se sont multipliées, d’autant plus rapidement que le pays est adossé au Mali et au Burkina.

Après la terre d’Houphouët, c’est le Bénin qui, à son tour, s’est retrouvé dans la ligne de mire des pseudo-djihadistes dans les parcs de la Pendjari et du W, frontaliers du Burkina et du Niger. Et voilà que c’est maintenant le Togo!

La menace est d’ailleurs si grande que dans le dispositif de réarticulation de Barkhane, contrainte de quitter les sables mouvants du Mali, faute de pouvoir cohabiter avec les mercenaires de Wagner, la France a prévu de mettre un accent sur les pays côtiers.

L’heure est, du reste, plus que jamais à la mutualisation des moyens, notamment de renseignements, dans la sous-région.

L’attaque de Kpékpakandi survient  après une rencontre des chefs d’état-major des pays de la CEDEAO tenue les 5 et 6 mai derniers  au Ghana, seul îlot de quiétude jusqu’à présent dans cet océan tourmenté ; même si on est enclin à se demander jusqu’à quand cette exception ghanéenne va durer.

Il est vrai que les frontières sud et sud-ouest du Burkina, adossées au pays de Kwame Nkrumah, sont jusque-là relativement épargnées par la pieuvre tentaculaire, mais on ne sait jamais à quel moment elle va frapper.

Ce qui vient d’arriver au Togo devrait d’ailleurs être l’occasion de remettre au goût du jour le projet d’élargissement du G5 aux pays du Golfe de Guinée, qui sentent le souffle de la pieuvre se rapprocher. Encore faut-il que le G5 Sahel, qui n’a jamais pu vraiment faire la preuve de son utilité, sorte de l’état de mort cérébrale dans lequel il est plongé depuis sa naissance !

 

Hugues Richard Sama

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Poursuites judiciaires contre Alpha Condé et 26 autres: Purge à Conakry

On comprend mieux pourquoi à la fin de son séjour médical aux Emirats arabes unis, où il avait été évacué le 17 janvier 2022, Alpha Condé renâclait à retourner au bercail comme c’était convenu. Sans doute sentait-il depuis Abu Dhabi l’épée du légionnaire Doumbouya planer sur sa tête et qui a fini immanquablement par tomber.

26 jours seulement après son retour, l’ancien président guinéen, renversé le 5 septembre 2021 par le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, se retrouve en effet dans le collimateur de la justice guinéenne.

Hier mercredi 4 mai 2022, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a annoncé que des poursuites judiciaires étaient engagées contre lui et 26 anciens hauts responsables politico-judiciaires sous sa présidence. Certains d’entre eux sont déjà en détention pour des faits présumés de corruption, de détournement de deniers publics et de blanchiment.

On y retrouve l’ancien chef du gouvernement, Ibrahima Kassory Fofana, d’anciens ministres parmi lesquels le Dr Mohamed Diané, Alpha Ibrahima Keira, Albert Damantang Camara, Ibrahima Kalil Kaba, Tibou Kamara et Kiridi Bangoura.

Au nombre des personnes visées au sein de l’appareil judiciaire et sécuritaire, on compte l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, les anciens présidents du Parlement Claude Kaury Kondiano et Amadou Damaro Camara, ainsi que le général Ansoumane Camara, le chef  de la police à l’époque.

C’est une kyrielle de chefs d’accusation qui pèsent sur le groupe des 27 à qui il est reproché des faits présumés de :

- atteinte volontaire à la vie humaine, notamment le meurtre, assassinat et complicité de meurtre et d'assassinat ;

- atteinte involontaire à la vie et complicité d'atteinte involontaire à la vie et complicité ;

- atteinte à la personne constituée par les disparitions forcées, détention, enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté et complicité ;

- atteinte volontaire à l'intégrité physique ou psychique de la personne, torture ou traitements cruels inhumains ou dégradants et complicité ;

- coups, blessures et violence volontaire et complicité ;

- atteinte involontaire à l'intégrité de la personne, menaces de mort et voie de fait et complicité ;

- agressions sexuelles et attentat à la pudeur, notamment le viol, et la complicité ;

- mise en danger de la personne ou risques causés à autrui et complicité;

 - atteinte aux libertés de la personne, notamment l'enlèvement, la séquestration et complicité ;

- atteinte à l'économie nationale et complicité.

On reproche particulièrement à l’ancien locataire du palais de Sékhoutouréya les violences qui ont émaillé sa marche forcée pour un 3e mandat, notamment la répression brutale qui s’est abattue contre ceux qui voulaient faire pièce à ses velléités monarchiques.

L’ancien opposant jadis porté aux nues a, il est vrai, marché sur des dizaines de cadavres pour assouvir son ambition, et c’est ce qui le rattrape aujourd’hui.

Ces poursuites judiciaires par voie de dénonciation ont été rendues possibles grâce notamment à des photos et vidéos fournies par Amnesty international, Human rights watch et le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile qui s’était formé pour contrecarrer le dessein du professeur Alpha Condé.

Peut-on vraiment plaindre celui qui, contre tout bon sens et toute raison, a voulu s’accrocher au fauteuil présidentiel telle une moule à son rocher alors même que l’histoire lui tendait les bras?

Premier président de ce pays à avoir été véritablement démocratiquement élu, il avait l’occasion, à 83 ans, de passer démocratiquement la main à son successeur élu pour ancrer définitivement la démocratie dans les mœurs guinéennes. Hélas !

Si l’ancien opposant historique n’est donc pas un homme à plaindre, on ne devrait pas pour autant oublier que le chef de la junte actuelle était, au moment des faits, le patron des Forces spéciales, bichonné par celui qui l’a littéralement fabriqué et promu. A ce titre, il n’est pas à exclure que le lieutenant-colonel Doumbouya ait pris une part active dans la sanglante répression des démocrates guinéens.

Autant dire que ce procès, s’il a lieu un jour, pourrait être aussi le sien car on ne voit pas trop comment il pourrait se dédouaner de toute responsabilité.

Voilà d’ailleurs quelqu’un à qui la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) demandait un chronogramme en vain depuis 8 mois et qui vient de proposer finalement une transition de 39 mois tout en ouvrant un dossier aussi lourd au lieu de se consacrer à l’essentiel : le retour dans un délai acceptable à l’ordre constitutionnel normal.

Allez-y d’ailleurs savoir si ce n’est pas un écran de fumée agité pour distraire ses compatriotes et la communauté internationale.

 

Hugues Richard Sama

 

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Mort Idriss Déby : Un an et de nombreuses interrogations

Foi de ses proches, c’est de cette façon que le militaire qu’il était  resté dans l’âme a toujours voulu mourir. Au combat. De ce point de vue, on peut dire que son vœu a été exaucé. Quand ce jour 17 avril 2021, alors que les rebelles du Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT) qui ambitionnait marcher sur Ndjaména gagnaient du terrain, il montait au front sabre au clair il était cependant loin d’imaginer qu’il reviendrait les deux pieds devant.

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