Au pouvoir depuis 1979, ce qui en fait le plus ancien chef d’Etat en exercice dans le monde, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pourrait se représenter pour un 6e mandat à la prochaine présidentielle prévue en novembre prochain, à moins qu’il ne transmette la couronne de Malabo à son fils, dans la pure tradition dynastique qui a cours en Afrique centrale. Face au quasi-parti unique que constitue le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), une seule vraie formation d’opposition autorisée est la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS). Pas facile donc d’être opposant dans ce riche Etat pétrolier d’Afrique centrale de quelque 1,5 million d’habitants. C’est pourtant la voie qu’a choisie Filiberto Obama Esono, un étudiant en journalisme dont le désir fou est de voir un changement s’opérer à la tête de son pays.
Arrêté à plusieurs reprises, torturé, balloté de pays en pays, il a réussi à s’évader d’un camp militaire et, après un long périple, a passé la frontière burkinabè en août dernier. Mais contrairement à Ulysse, heureux d’avoir fait un long voyage, le fugitif fait grise mine : on lui dénierait le droit d’obtenir le statut de réfugié. En attendant que cet oiseau migrateur par contrainte sache s’il va se fixer au Burkina ou s’il va s’envoler vers un autre nid, il a bien voulu nous conter son histoire le 13 septembre 2022.