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Incendie imprimerie Banque de France: Chamalières brûle, le débat sur le CFA s’enflamme

Chamalières ! Cette grande station thermale  du Puy-de-Dôme en France, encore inconnue en Afrique il y a quelques années de cela, nous est désormais familière. Et pour cette raison : c’est dans cette petite commune d’un peu plus de 20 000 habitants située au centre de l’Hexagone que se trouve l’imprimerie de la Banque de France qui fabrique environ 2,5 milliards de billets par an, notamment l’euro et de nombreuses autres devises, parmi lesquelles le franc CFA.

Chamalières est donc forcément au centre de la polémique qui agite la zone franc en Afrique où une certaine opinion réclame à cor et à cri le divorce monétaire d’avec la France pour une véritable indépendance économique et financière.

Quand l’imprimerie de Chamalières brûle, c’est le débat sur  le franc CFA qui s’enflamme  sur les réseaux sociaux comme on l’a vu hier dans nos différents pays.

Ce mercredi 9 février 2022 en effet, un incendie dont l’origine n’est pas encore connue  s’est déclaré au service «origination» de la Banque de France où se trouve l’ordination qui  conçoit les billets.

Parti de ce labo de design de billets, le feu s’est propagé très rapidement. Mais fort heureusement, l’atelier de production n’a pas été touché, et il n’y a pas eu de victimes, tout juste quelques dizaines de personnes incommodées par la fumée dont quatre ont été transportées au CHU le plus proche. Autant dire que les conséquences de ce sinistre, si elles existent vraiment, sont infimes.

Voici donc que ce qui n’aurait été qu’un banal fait divers digne de la rubrique des chiens écrasés des journaux est devenu un véritable problème de politique monétaire qui remet au goût du jour le débat sur l’avenir du franc CFA.

Tout le monde y est allé de ses conjectures, certaines thèses complotistes y voyant même presque un incendie provoqué lié à l’avenir du franc CFA et à la naissance de l’ECO, quand d’autres, à l’esprit particulièrement imaginatifs, pensent que ce pourrait être dû aux bisbilles politico-diplomatiques qui secouent l’axe Paris-Bamako.

Certes, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la banque démission de l’UEMOA, est réputée être le plus grand client de Chamalières hors zone euro et pourrait donc perdre gros en cas de rupture, mais de là à voir le diable partout, il y a certainement un pas qu’il faut se garder de franchir.

S’il est légitime que les pays africains veuillent battre monnaie, signe d’une certaine indépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance tutélaire dont l’image est particulièrement écornée dans nos pays, le débat qui se mène maintenant depuis quelques années est plus politico-idéologique que véritablement économique et monétaire. Des considérations dont il faut tenir compte sans doute sans penser pour autant que c’est parce que nous aurions notre clou que le développement tant attendu viendrait ipso facto comme par un coup de baguette magique.

Il faut du reste, selon les spécialistes, faire le distinguo entre la création d'une monnaie, qui est un acte politique, et sa fabrication, qui obéit plus à des préoccupations technologiques liées à la sécurité, à la sûreté, etc.

Ce n'est donc pas parce que nous aurions en toute indépendance notre propre monnaie, qu'elle s'appelle ECO ou autre, qu'on l'imprimerait à Kalgondin (Ouagadougou), à Yopougon (Abidjan), à la Médina (Dakar) ou à Harobanda (Niamey). Si ce n'est pas à Chamalières, il y a toutes les chances que ce soit à Londres, à Munich ou ailleurs. La preuve, selon certaines estimations, est que ce sont en tout 43 pays africains qui impriment leur monnaie hors du continent.

 

Hugues Richard Sama

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Avènement du MPSR : La profession de foi de Paul-Henri Damiba

 

Même s’il était présent sur les images de la télévision nationale du Burkina le lundi 24 janvier 2022 en fin de journée, il avait laissé le soin au jeune capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo d’annoncer la prise du pouvoir par les militaires et l’avènement du MPSR, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. Cette fois, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba  a pris la parole publiquement lui-même.

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Sanctions de la CEDEAO contre le Mali: L’UAS interpelle le Président du Faso

Les gestes de solidarités émanent de toutes parts pour soutenir le Mali, confronté à des sanctions jugées «inhumaines» de la CEDEAO et de l’UEMOA. Dans la présente déclaration, l’Unité d’action syndicale (UAS) dénonce une politique de «deux poids deux mesures» et en appelle au Président du Faso sur les conséquences de ces sanctions sur la situation sécuritaire du Burkina.

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Procès Floribert Chebeya: L’impossible traçage de la chaîne criminelle

Qu’est-ce qu’ils croyaient donc les parties civiles dans l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ? Que Joseph Kabila serait traîné à la barre juste parce qu’ils l’ont souhaité ?

Hier, 19 janvier 2022, la Haute cour militaire de la République démocratique du Congo (RDC) a rendu sa décision dans l’affaire du double meurtre du défenseur des droits de l’homme et de son chauffeur.

Il s’agissait notamment pour la justice militaire de dire si elle acceptait d’entendre de nombreuses personnalités citées par un témoin clé dans l’affaire, le major Paul Mwilambwe. A l’époque des faits, il était  en charge de la sécurité des bureaux de l'inspection générale de la police nationale et affirme avoir tout vu sur les caméras de vidéosurveillance. Parmi les huiles citées par celui qui est également poursuivi dans le dossier, l’ancien président Joseph Kabila, l’ancien auditeur général des FARDC, Joseph Ponde, et le général John Numbi, ci-devant inspecteur général de la police nationale, aujourd’hui en fuite.

Il n’aura fallu que quelques minutes pour que le juge qui préside la Chambre rejette la requête, sans avoir pris la peine de donner d’amples détails sur les motivations de sa décision. Cela, en vertu de l’article 249 du Code de justice militaire qui lui reconnaît le pouvoir discrétionnaire de décider de la comparution de tel ou tel témoin cité.

En réalité, cette décision ne surprend guère. «Petit Kabila», ne l’oublions pas, qui a concédé à quitter le pouvoir à l’issue de «petits arrangements à l’africaine», pour reprendre la méchante formule de Jean-Yves Le Drian, jouit d’une double immunité de sénateur à vie et surtout d’ancien chef d’Etat qui le prémunit de toute comparution judiciaire.

Avec cette fin de non-recevoir, il sera donc difficile de «tracer la chaîne criminelle», selon l’expression de Rostin Manketa, le directeur exécutif de l’ONG «La Voix des sans voix» dont Chebeya était l’emblématique patron.

En rappel, le défenseur des droits de l’homme avait été convoqué le 1er juin 2010 à l’inspection générale de la police, alors dirigée par John Numbi. Son corps sans vie est retrouvé le lendemain dans sa voiture. La dépouille de son chauffeur ne sera, elle, jamais retrouvée.

Accusé d’être le commanditaire du double assassinat, le général Numbi n’a jamais été poursuivi dans cette affaire. Il avait comparu en tant que témoin au procès en première instance, en 2011, mais n’avait pas été appelé à la barre lors du procès en appel en 2015, qui a condamné à quinze ans de prison le colonel Daniel Mukalay. En première instance, trois policiers avaient en outre déjà été acquittés et trois autres, en fuite, condamnés à mort par contumace.

Mais suite à de nombreuses révélations de policiers fugitifs, de nombreuses voix se sont élevées pour demander la réouverture du procès.

Plus de 10 ans après, la soif de justice des défenseurs des droits de l’homme et des familles des deux suppliciés n’est toujours pas assouvie, et on se demande si elle le sera un jour.

Tout au plus avec le présent procès, va-t-on assister à une forme de justice sans vérité.

Mais faut-il s’en étonner outre mesure vu que le successeur de Kabila lui-même affirmait dès sa prise de fonction ne pas vouloir « fouiner dans le passé »?

Une chose est sûre, la culpabilité du général John Numbi avec qui Floribert Chebeya avait rendez-vous ce jour fatidique ne fait pas l’ombre d’un doute. Reste à savoir si l’ancien patron de la police a agi de son propre chef ou, comme le pensent beaucoup, il a reçu des ordres d’en haut.

 

Hugues Richard Sama

 

 

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Match Tunisie/Mali: Janny Sikazwe a-t-il sifflé la fin de sa carrière ?

On savait déjà qu’en raison de la nouvelle vague qui déferle sur l’Afrique et le monde, la Covid-19 serait l’un des arbitres, sinon le principal, de la CAN 2021 qui se joue depuis le 9 janvier dernier au Cameroun, tant presque chaque sélection à son lot de joueurs testés positifs, et donc forfaits.

Passe encore que ce soient les «coiffeurs» qui usent leur fond de culotte sur le banc de touche, mais que ce soient des titulaires indiscutables qui le fassent rend l’équation compliquée pour les sélectionneurs.

Mais les vrais maîtres du jeu, c’est les hommes en noir qui, par leurs décisions, peuvent sceller le sort d’un match. On en a eu encore la preuve hier lors du match Tunisie/Mali qui s’est joué au stade de Limbé.

Cette rencontre du groupe F s’est soldée par le score d’un but à zéro en faveur des Aigles du Mali. Mais qui sait si l’issue de la partie n’aurait pas été autre si elle était allée à son terme.

Sans qu’on sache en effet trop pourquoi, l’arbitre zambien Janny Sikazwe a sifflé la fin de la confrontation à la 85e  minute, et c’était pour récidiver à la 89e, grignotant ainsi une minute de temps réglementaire, sans compter les arrêts de jeu. L’un dans l’autre, c’est peut-être 5 minutes qui sont passées à  la trappe.

Devant cette situation complètement ubuesque qui va  entrer dans les annales du football africain, la CAF a finalement décidé de faire appel au 4e assistant pour terminer la partie une quarantaine de minutes plus tard et alors que les joueurs étaient déjà entrés dans les vestiaires. Mais les Aigles de Carthage ont refusé de revenir sur la pelouse. Et on peut les comprendre.

Rarement on aura vu arbitre aussi étourdi et brouillon, à moins que le juge du jeu n’ait eu en sa possession un «chrono de cuisine», comme qui dirait, au temps assez élastique.

L’incident d’hier constitue la première grosse bourde arbitrale de cette 33e CAN, en attendant d’autres qui ne manqueront pas de survenir malgré le recours pour la première fois dans la compétition à l’assistance vidéo.

Que des «Sifflets» commettent des erreurs et même des fautes techniques d’arbitrage aux conséquences plus ou moins graves, on le voit sur tous les terrains du monde, mais le cas Sikazwe est suffisamment exceptionnel pour ne pas interroger. Pour lui, c’est sûr, la CAN est terminée. Et c’est à se demander s’il n’a pas sifflé la fin de sa carrière.

Il faut d’ailleurs croire que le sieur Sikazwe  est poursuivi par une certaine guigne, dans la mesure où ce n’est pas la première fois qu’il fait parler de lui en mal.

On se rappelle en effet que le Zambien avait été suspendu  en novembre 2018 pour des soupçons de corruption après un match entre l’Espérance sportive de Tunis et le Club  Desportivo Primeiro de Agosto. Il avait beau avoir été blanchi  par la suite, il y a comme un halo de suspicions qui l’entoure toujours.

Cela dit, que serait une CAN sans ces petits et grands ratés, ces sorties de piste qui alimentent bien des années après la chronique du plus important tournoi sportif du continent.

Qui ne se souvient pas par exemple du carton rouge injuste brandi contre l’attaquant des Etalons Jonathan Pitroipa en demi-finale de la CAN 2013. Une erreur qui sera réparée par la CAF.

Mais il faut bien plus que ça pour doucher l’enthousiasme des joueurs et des millions d’amoureux du ballon rond à travers le continent.

 

Hugues Richard Sama 

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Retour de Dadis Camara en Guinée: Pourvu que la justice ne soit pas sacrifiée sur l’autel de la réconciliation

Cette fois-ci, c’était donc la bonne. Après plusieurs tentatives infructueuses, Moussa Dadis Camara ; qui n’avait fait qu’un aller-retour en 2013 à N’Zérékoré pour les obsèques de sa mère, est enfin rentré  au bercail.

L’ancien chef de la junte guinéenne était en exil au Burkina après sa chute et la tentative d’assassinat dont il a été victime le 3 décembre 2009 au camp militaire Koundara. Blessé à la tête et au cou par son aide de camp et chef de la garde présidentielle, «Toumba» Diakité, le truculent capitaine, dont les frasques tenaient en haleine ses compatriotes et toute la sous-région, avait été évacué à Rabat le lendemain. Après son séjour médical au Maroc et alors qu’il pensait rentrer au pays, son avion avait été dérouté vers le Burkina. C’était  le début d’une décennie d’exil qui n’a pris fin qu’hier mercredi 22 décembre 2021.

Comme s’il se présentait toujours comme le messie venu sauver la Guinée du naufrage  comme en 2008, celui qui s’est converti au catholicisme en 2010 durant son exil ouagalais et a pris le prénom de Moïse est apparu à genoux sur le tarmac de l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry, la Bible dans une main, le Coran dans l’autre. A moins que ce ne soit déjà pour lui une manière de demander pardon au peuple.

Son retour  a été rendu possible par le président de la transition, Mahamady Doumbouya, qui, fin novembre, avait ouvert la porte à cette éventualité.

Dadis a d’ailleurs été précédé en Guinée par le général Sékouba Konaté, celui qui fut son ministre de la Défense et a tenu les rênes du pays après son exil. Le numéro 2 du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) était rentré en précurseur samedi dernier par la route en provenance de Bamako, comme s’il venait ouvrir la voie à son ancien patron.

Maintenant qu’ils sont tous les deux là, le procès du massacre du 28 septembre 2009 pourrait recevoir un coup d’accélérateur.

Ce jour-là, dans le stade éponyme, plus de 150 manifestants qui protestaient contre une éventuelle candidature du capitaine Dadis Camara à la présidentielle  ont été tués et une centaine de femmes et de jeunes filles violées.

Si le général Sékouba Konaté n’a pas été formellement inculpé dans ce dossier, ce n’est pas le cas de Dadis que beaucoup de victimes attendent de pied ferme. Peu avant son retour, la Cour pénale internationale (CPI) était passée comme pour mettre la pression, donnant même un ultimatum de trois mois à la justice guinéenne pour démarrer le procès, sous peine de se saisir de l’affaire.

On ne connaît pas la clause secrète de ces retours, mais le colonel Doumbouya a déja déclaré publiquement qu’il ne s’agissait pas d’une entrave à la procédure judiciaire. Pour sa part, Moussa Dadis Camara s’est dit disposé à se mettre au service de la justice de son pays.

Les deux prestigieux exilés ont donc de bonnes raisons de s’inquiéter, particulièrement Dadis, car ce pourrait être un piège qui se referme sur lui, à moins que, pour l’impératif de réconciliation nationale et d’apaisement qui sous-tend ces come-back, le problème ne soit résolu politiquement et que les victimes du 28 septembre soient sacrifiées sur l’autel de la concorde nationale.

 

Hugues Richard Sama

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Réouverture des frontières : Statu quo à Yendéré

 

9 mars 2020. Le Burkina enregistre son premier cas de Covid-19. Face à la propagation du virus, le 21 mars 2020, le gouvernement burkinabè, à l’instar de nombreux autres pays africains et du monde, annonce la fermeture des frontières terrestres et ferroviaires. Depuis, indicible est le calvaire des populations se rendant en Côte d’Ivoire ou de retour dans leur patrie, lesquelles sont obligées de prendre  des voies de contournement des barrières de contrôle et des pistes dangereuses avec leurs corollaires d’accidents de motos ou de tricycles entraînant parfois mort d’homme. Certains voyageurs ont tout risqué pour atteindre leur destination. Puis le gouvernement a annoncé le 17 novembre passé la réouverture desdites frontières à compter du 1er décembre 2021. Malgré cette réouverture à la frontière de Yendéré, la Côte d’Ivoire n’ayant pas suivi le mouvement, c’est le statu quo dans le calvaire des voyageurs, peut-on dire, avec une morosité du trafic sur le corridor de la RN7, le 4 décembre dernier.

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Sanctions CEDEAO contre le Mali : Pilule amère à l’efficacité incertaine

 

La brouille, ou tout au moins les incompréhensions, entre la CEDEAO et le Mali persiste à propos du retour de ce pays à une vie constitutionnelle normale. Et plus l’échéance du 28 février 2022 date butoir donnée par la CEDEAO au Mali pour organiser des élections se rapproche, plus la tension monte. Ainsi, après l’expulsion de son ambassadeur accrédité à Bamako le 25 octobre dernier, la CEDEAO, outre les protestations d’usage, avait annoncé des sanctions ciblées contre les autorités de la transition et leurs proches lors de son sommet extraordinaire du 7 novembre 2021 à Accra.

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Gares anarchiques dans la ville de Ouagadougou : Et si on arrêtait de danser ce kafoulmayé ?

 

Vous vous rappelez certainement ces «gares kafoulmayé» évoquées par Simon Compaoré du temps où il était maire de la ville de Ouaga. C’était bien avant son «Yada Yada» et son «Hakuna Matata». Le fertile concepteur de formules chocs, à l’époque maire de la ville de Ouagadougou», faisait allusion à un rythme des années 60 passé de mode depuis et dont le principal chantre était le chanteur congolais Tabu Ley, alias Seigneur Rochereau. 

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