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CCRP : Une mauvaise réponse à un vrai problème” (Tahirou Barry, président du PAREN ) (Tahirou Barry, président du parti) Spécial

En 1999, le professeur Laurent Bado, que l’on ne présente plus à l’opinion nationale, portait sur les fonts baptismaux le Parti de la renaissance nationale (PAREN). Mais depuis quelque temps, le grand moralisateur, après des fortunes diverses sur le terrain politique, a cédé le gouvernail du navire à une jeune génération de militants avant de disparaître des écrans radars de la vie politique.Cette année, le PAREN célèbre le douzième anniversaire de sa création. Pour la circonstance, nous avons rencontré, samedi 15 octobre 2011, son président actuel, Tahirou Barry, un jeune homme de moins de 40 ans à la tête du parti seulement depuis juin 2010.

Entretien.

Après  12 ans d’existence, de  quel bilan  le PAREN peut-il se prévaloir ?

• Le PAREN a d'abord été créé pour deux objectifs :

Premièrement, c'est de prévenir le peuple sur les périls qui le guettent ; deuxièmement, c'est de proposer  au peuple une voie originale de développement. C'est-à-dire aller vers le développement en nous fondant sur nos valeurs dominantes, positives. Donc pour réussir, il fallait nécessairement s'investir à fond dans le travail d'éveil, d'information, et de sensibilisation des populations. Et c'est dans cette tâche que le parti s'est investi, avec force, dans un style particulier,  un langage direct qui choque souvent les consciences.

Vous avez vu qu'en 2005, notre candidat à la présidentielle, Laurent Bado, a prédi l'enfer au peuple. Ce n'est pas parce qu'il est fou, mais ce qu'il avait dit se fondait sur des réalités concrètes. Avec une population constituée environ  de 49% de jeunes de moins de 15 ans, et qui s’accroît chaque année depuis 1998 de 350 000 habitants, il est clair que lorsqu'on tergiverse sur les politiques à mener pour aller vers l'émergence, c'est le péril qui nous attend. C’est donc au vu de ces ingrédients que le PAREN, jusqu'aujourd'hui, avertit le peuple sur les risques potentiels qui le guettent, si on ne fait rien pour changer notre situation économique et sociale. Et c'est toujours dans cette vision que nous évoluons quotidiennement.

Est-ce que vous avez le sentiment que le peuple a été réceptif à votre travail de conscientisation ?

• Il y a un changement qui est perceptible, mais je me dis qu'il y a encore beaucoup à faire, parce que l'œuvre d'éducation du peuple est une activité permanente. Il faut quand même avouer que souvent je suis peiné d'entendre certaines choses. Quand je vois des citoyens qui me disent : "J'aime bien votre parti, je veux y adhérer, mais je ne peux pas parce que tout simplement mes parents sont tous militants du parti au pouvoir", cela me fait de la peine. Je dis à ces jeunes d'interroger leurs parents : "Quel avenir ils voudraient leur bâtir dans un pays sans avenir ? dans un pays où il n'y a aucune politique sérieuse qui est menée pour sortir du sous-développement ?" Je suis aussi choqué lorsque certaines personnes me demandent ce qu'elles "gagneraient en militant dans un parti d'opposition ?" .

Cela veut dire que quelque part, le travail qui est à faire est encore important, parce que tant que l'immense majorité de la population ne prendra pas conscience que sa situation économique et sociale est fortement liée aux politiques qui sont menées, tant qu'elle ne comprendra pas qu'à ce sujet, elle dispose d'un pouvoir redoutable qui est le pouvoir de sanction dans l'urne, notre politique, notre système démocratique sera toujours un leurre. C'est pourquoi le PAREN s'investira toujours dans cette tâche de responsabilisation du citoyen et d'éducation du peuple.

Mais en termes de nombre de sièges au parlement et au sein des conseils municipaux, quel est le poids politique du PAREN ?

• Le PAREN, dès sa première participation aux élections législatives en 2002, a engrangé quatre sièges de député. Vous avez vu comment trois des quatre députés ont quitté le "navire du PAREN" pour se mettre à la remorque du pouvoir. Cela a beaucoup fragilisé notre parti. Et la conséquence immédiate, c'est le résultat d'un député que nous avons obtenu en 2007. Je ne parlerai pas des résultats catastrophiques que nous avons eus lors des élections municipales. Mais tout cela nous sert de leçons. Nous allons essayer de tirer des enseignements de nos échecs pour nous trouver une stratégie qui permettra de survivre dans l'environnement politique.

On sait que le Père-fondateur de cette formation politique, Laurent Bado, est connu pour être le théoricien du "Tercérisme" ? Que revêt cette notion et est-elle l'idéologie qui guide votre projet de société ?

• Le "Tercérisme" n'est seulement qu'une voie intermédiaire entre le capitalisme et le socialisme. C'est en réalité le "grégarisme africain" qui concilie et réconcilie la liberté et la solidarité, qui tente d'unir l'individu et le groupe sans les confondre, qui les distingue sans les séparer. Et c'est cela qui se manifeste dans toutes les réformes qui figurent dans notre projet de société. Aujourd'hui, le PAREN se prévaut d'un programme de développement intégré, cohérent avec une dynamique interne. Nous sommes conscients que la politique, ce sont les idées et qu'aujourd'hui, dans l'environnement des 163 partis existant au Burkina Faso,  il est fondamental pour chaque citoyen de prendre connaissance de chaque projet de société afin de faire un choix conséquent. C'est à partir de là que nous pourrons dire que notre démocratie a atteint un certain niveau de maturité.

Depuis qu’il a quitté la direction du parti, Laurent Bado a disparu des écrans radars. Que devient-il et quel rôle joue-t-il aujourd’hui au PAREN ?

• Le Père-fondateur s'est quelque peu retiré de la scène politique pour rédiger son ouvrage qu'il a intitulé "Mon amère expérience politique". Mais quelquefois, nous partons vers lui pour avoir son avis sur les grandes questions, l'actualité nationale et internationale. En dehors de cela, il n'a pas un autre rôle dans le parti.

Il parle d'"amère expérience politique", serait-ce là le résultat d’un dépit politique ou d’un sentiment d’échec ?

• Il faut reconnaître que Laurent Bado a été beaucoup éprouvé par cette fameuse affaire des 30 millions. Malgré toutes les explications qu'il a données, malgré sa bonne foi dans cette affaire, il a été fortement ébranlé par les critiques qui ont été formulées contre sa personne. A travers l'ouvrage qu'il prépare, il entend faire des témoignages assez exceptionnels, afin d'amener le peuple à comprendre la réalité sur ce qui s'est passé.

Et faut-il s'attendre à un déballage ?

• Forcément.

Quand  pourra-t-on trouver ce livre sur la place publique ?

• C'est probable que ce document paraisse au premier trimestre de l'année 2012.

Contrairement à 2005 où le PAREN a pris part à la présidentielle, en 2010, le parti n'a pas participé à cette élection majeure ? Qu'est-ce qui peut expliquer cette absence ?

Pour la présidentielle de 2010, le PAREN a été confronté à un grand dilemme. Fallait-il participer à l'élection pour faire la promotion de ses idéaux, pour présenter au peuple son projet politique, ou tout simplement s'abstenir pour ne pas cautionner une mascarade en vue?

A ce sujet, nous avons mené de grands débats, nous nous sommes ouverts à l'éclairage des acteurs de l'interne et de ceux de la société civile. C’est  après toutes ces consultations que nous avons pris la décision de nous retirer, au regard du processus chaotique d'organisation de ces élections. Vous avez vu tout le cafouillage qui a entouré l'élaboration et la distribution sélective des CNIB. Vous avez vu également que la liste des inscrits a été érigée en fichier électoral. Alors que cette liste devrait faire l'objet d'un croisement avec les données de l'ONI afin d’extraire tous ceux qui ne remplissaient pas les conditions pour participer au scrutin. Cela n'a pas été le cas. Vous avez vu également que nous avons assisté à un tripatouillage de l'article 53 du code électoral. Tout cela donc a été géré dans un contexte dominé par le débat sur la modification de l'article 37. Nous nous sommes alors dit que tout a été manigancé pour que Blaise Compaoré réussisse un raz de marée afin que les résultats puissent être brandis par le régime comme étant la preuve de l'adhésion du peuple au projet de modification de l'article 37. Par conséquent, tous ceux qui ont accompagné Blaise pendant les élections ne devraient plus, en principe, avoir un argument pour s'opposer à ce projet d'assassinat de la clause limitative. Voilà donc autant de raisons qui nous ont amenés à nous retirer de ce processus pour ne pas participer à l'étranglement de notre démocratie.

Donc vous voulez dire que tous ceux qui ont participé à l'élection de 2010, sont disqualifiés dans la lutte contre la modification de l'article 37 ?

• A mon humble avis, quand on mène une campagne électorale, c'est pour proposer au peuple toutes les réformes qu'on entend promouvoir. Par conséquent, si vous êtes battus dans les urnes, cela suppose que le peuple a rejeté votre projet de société.

Ce que vous dites ici relève quand même d’une déduction simpliste.

• Nous nous sommes basés sur les règles élémentaires de la démocratie qui voudraient que quand on participe à une élection, c'est pour proposer au peuple un certain nombre d'idées à mettre en œuvre. Et si à l'issue d'une consultation électorale, vous n'êtes pas élu,  cela voudrait dire tout simplement que vos propositions n'ont pas été acceptées par le peuple. Donc naturellement, vous devez en tirer toutes les leçons, toutes les conséquences. Seulement, ce qui peut constituer une excuse à tous ceux qui ont accompagné Blaise Compaoré à cette élection-là, c'est le fait que le scrutin se soit déroulé à l'issue d'un processus chaotique, totalement dévoyé par, notamment, la forte implication de la chefferie coutumière, l'instrumentalisation de l'administration, l'utilisation des moyens de l'Etat pour mener la campagne, et le clientélisme politique. Sans compter le jeu sournois des opérateurs économiques, la corruption et la fraude électorale. Tous ces facteurs n’ont pas favorisé une véritable expression  de la volonté réelle du peuple dans les urnes. Et c'est ce qui peut constituer une excuse pour tous ceux qui ont participé à ces élections.

Bientôt, en 2012, il y aura  les élections  législatives et  locales couplées. Est-ce qu'on peut s'attendre à une participation du PAREN ?

• Si le projet de la biométrie est retenu, il est clair que le PAREN participera à ces élections.

Comment alors  préparez-vous ces prochaines échéances électorales ?

• La stratégie du PAREN consistera à mettre sur ses listes des personnes de haute moralité, des hommes et des femmes intègres qui ont à cœur de se mettre au service de la nation. Nous n’avons pas besoin de militants qui viennent pour se servir et non servir les autres ni de ceux qui viendront pour se mettre à la charge du parti au lieu de prendre en charge les missions déterminées. Sur ce plan, nous allons être très regardants sur la qualité de nos listes de candidature.

Pour les élections couplées à venir, la CENI demande 40 milliards de FCFA dont 30 pour l'établissement de la carte biométrique. Votre commentaire sur ce budget ?

• Moi je considère que la démocratie n'a pas de prix. Si la biométrie doit permettre de viabiliser le processus, je pense qu'elle est la bienvenue et que cela va contribuer à crédibiliser le scrutin et à susciter l’émergence d’institutions fortes, représentatives et efficaces. Du reste, à ma connaissance, on parle plutôt de 23 milliards pour la biométrie. Et le PAREN estime que si on veut véritablement assainir le jeu démocratique, si on veut apaiser les réformes politiques dans notre pays, c’est le prix à payer pour la paix.

Pour certains, le problème de l'opposition burkinabè, qui n'arrive toujours pas à poser l'alternance, est plus dû à ses faiblesses internes qu'au processus électoral que vous dénonciez plus haut ?

• Il faut reconnaître qu'aujourd'hui les partis politiques ne se prévalent pas d'une doctrine, d'un projet de société, d'un programme de gouvernement, quantifiable, mesurable et contrôlable. Aujourd'hui, créer un parti politique ne consiste pas à venir étaler des vœux pieux. Il faut plutôt montrer ce qu'on envisage de faire, et dire pourquoi et comment les partis d'opposition, dans leur immense majorité, pèchent à ce niveau. Mais il appartiendra au peuple d'ouvrir l'œil et le bon, de faire des choix conséquents, de ne pas se laisser entraîner dans ce jeu qui consiste à ramener la compétition politique à une simple compétition des moyens. Sinon  c’est clair que les partis comme le PAREN vont mourir à petit feu, parce qu’ils ne sont pas soutenus. Ils souffrent cruellement d'un manque de moyens matériels et financiers.

Quelle lecture faites-vous de la récente crise qui a secoué le Burkina ?

• La crise que notre pays a connue est la conséquence d'une rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés. C'est une crise de légitimité de nos institutions. Le peuple ne croit plus aux institutions républicaines qui ont fait la preuve de leur incapacité à faire face aux préoccupations des citoyens. Vous avez une justice qui est aux ordres, avec des juges acquis, pour parler comme l'ex-ministre de la Justice. Vous avez un parlement qui a tous les traits d'une chambre d'enregistrement de la volonté de l'Exécutif qui est en panne d'imaginations. A un moment donné, le peuple s'est senti oublié dans toutes les politiques qui étaient menées, avec un chef d'Etat qui donnait l'impression, au sommet de son trône, de contempler dans l'indifférence et l'insouciance, la souffrance de ses concitoyens. Voilà pourquoi il y a eu toute cette agitation.

Avec d’autres partis de l’opposition, le PAREN a appelé au cours d’un meeting, à la démission de Blaise Compaoré. D’aucuns disent que vous avez voulu par là profiter d’une crise sociale pour régler des comptes politiques.

• J'avoue que je suis surpris par ceux qui ne comprennent pas pourquoi nous avons demandé la démission de Blaise Compaoré en son temps. Ils évoquent la légalité parce que Blaise Compaoré a été élu en 2010. Moi, je m'interroge :  la légalité a-t-elle un sens si elle n'est pas induite par un minimum de légitimité ? Je vous dis que Blaise Compaoré a été élu par 1 300 000 électeurs sur un potentiel de 7 500 000 à l'issue d'un processus électoral chaotique. Alors, de quelle légitimité peut-il se prévaloir pour mener à bien ses réformes ?

N’empêche, votre appel  semble n'avoir pas eu d’écho favorable auprès des citoyens puisque le meeting a été un échec retentissant au point de vue mobilisation. N'est-ce pas la preuve ici que la contestation ne visait pas la légitimité du président Compaoré ?

• Après le meeting, nous avons essayé de comprendre ce qui s'est passé. Et nous nous sommes dit que l'échec de la mobilisation était plutôt dû à une certaine précipitation parce que l'organisation a été faite en moins de 4 jours, avec juste 2 ou 3 organes de presse qui ont contribué à diffuser le message. Nous pensons plutôt que l'échec est lié à une mauvaise organisation du meeting. Et à ce titre, nous avons tiré toutes les conséquences.

Dans le cadre de cette crise, le pouvoir a proposé des voies de solution, notamment avec la mise en place du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Mais une bonne partie de l'opposition, dont le PAREN,  refuse de siéger à cette instance.

• Au PAREN, nous disons que le CCRP est une mauvaise réponse à un vrai problème. Oui, il faut des réformes au Burkina. Mais la manière dont les choses se sont opérées n’est pas de nature à favoriser l'adhésion de tous les acteurs de la classe politique nationale. Il y a trois problèmes principaux qui ont été soulevés.

Le premier, c'est le cadre : celui-ci n’est ni neutre, ni consensuel. Par conséquent, pas crédible avec son rattachement au gouvernement. Il aurait fallu que ce soit une forte personnalité neutre, intègre et crédible qui puisse conduire, de façon autonome, les réformes. On l'a vu avec le Collège de sages. Ce Collège était constitué d'acteurs assez crédibles. Et les résultats qui en sont issus ont été acceptés par toute la classe politique. Le Mali l'a fait, je ne vois pas pourquoi au Burkina on s'est entêté à aller vers une procédure qui a été déterminée de façon unilatérale.

Ce qui met en évidence la mauvaise foi du régime actuel, c'est le fait qu'il ait tenu à mener ces réflexions en violant la loi, notamment sur le statut de l'opposition.

Deuxièmement, il s'agit du contenu, parce que tout portait à croire, au regard des débats déterminés en son temps, que l'objectif, c'était de modifier l'article 37. Nous nous sommes dit qu'avant de nous engager vers un tel processus, il fallait que le gouvernement prenne l'engagement de ne pas remettre en cause le principe de la clause limitative du mandat présidentiel.

Enfin, troisièmement, on ne savait pas quel sera le sort des recommandations qui seront arrêtées au regard du fait qu'on nous a fait comprendre que le Cadre était purement consultatif. Donc sans valeur contraignante sur le gouvernement. Il aurait fallu que les recommandations aient une forme d'avis conforme auprès du gouvernement afin de rassurer tous les acteurs.

Vous savez, toutes ces réserves de l'opposition se justifient tout simplement par le fait qu'après tant de confiances trahies, après tant d'engagements non tenus, il faut trouver un mécanisme qui rassure tous les acteurs pour qu'on aille sereinement vers des réformes qui vont enrichir notre gouvernance démocratique.

Mais pour certains, l'opposition aurait dû entrer pour défendre sa position, quitte à claquer la porte après avec preuves à l’appui de la "mauvaise volonté du gouvernement".

• Il ne servait à rien de rentrer, alors que les règles étaient fixées de façon unilatérale.

Quelles sont les activités prévues à l'occasion de ce 12e anniversaire ?

• A l'occasion du 12e anniversaire, le PAREN a décidé de faire une grande introspection, de mener des réflexions portant, entre autres,  sur la situation de notre parti et sur celle de notre nation. Il sera question d'interroger le parti sur ses échecs, ses succès, ses stratégies, ses moyens d'action, sur sa vision. Chercher à comprendre pourquoi un parti comme le PAREN, malgré la force de ses idées, malgré la pertinence de ses idéaux, reste toujours incompris de la grande masse. Pourquoi le PAREN, malgré la grandeur de sa vision, reste peu ou pas soutenu.

Au plan national, nous chercherons à comprendre l'Etat de la nation burkinabè : d'où venons-nous ? où sommes-nous ? et où allons-nous ? Tout cela va se mener dans le cadre de grandes conférences qui seront organisées dans six régions au Burkina Faso. Et elles seront animées par le fondateur du parti, Laurent Bado. Cela débutera à Ouagadougou, ce samedi 22 octobre 2011, à partir de 15h au Comptoir burkinabè des chargeurs (CBC). Ensuite, nous irons à Gaoua le 28 octobre, nous ferons Banfora et Bobo-Dioulasso, le 29 octobre. Et enfin, Dédougou et Réo le 30 octobre 2011.

Voilà deux ans que vous êtes à la tête du parti. Comment ça se passe vu votre jeune âge ?

• Il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que diriger un parti, de surcroît, un parti d'opposition, n'est pas une sinécure. C'est une grosse responsabilité qui pèse sur mes belles épaules et cela est rendu davantage difficile par l'absence de moyens. Mais quelque part, je suis à l'aise lorsque je vais vers la jeunesse dans les «grins de thé», dans les maquis, dans les soirées culturelles pour échanger, discuter avec elle, sur les problèmes qui la concernent. Mais j'avoue que ce n'est pas du tout aisé dans l'environnement actuel, marqué par une mauvaise compréhension des missions d'un parti politique.

Avez-vous un appel particulier à lancer dans le cadre de ce 12e anniversaire ?

J'invite tous les militants et sympathisants du PAREN à se mobiliser pour la réussite de nos grandes conférences qui commencent, je le répète, ce samedi 22 octobre à 15h au CBC. Quant aux autres citoyens aimant la vérité et leur patrie qui hésitent encore à s'investir dans l'action politique, je leur dis que la politique est le moyen privilégié pour réaliser le bien commun, servir les autres et se rendre utile. C'est un sacerdoce et même un devoir religieux que de se préoccuper du devenir de la cité commune. Le prophète Mohammed de l'islam nous rappelle que le meilleur d'entre nous est celui qui est utile à sa communauté. L'Eglise proclame également que la politique est la forme suprême de la charité. On ne doit pas laisser la politique aux mains des sans-foi ni loi si on ne veut pas que le pays se précipite dans les abîmes de la déchéance.
En cette période sensible de notre histoire, le PAREN a besoin du soutien des personnes de cœur et de raison pour réussir son projet titanesque de rénovation de notre cité et de réhabilitation de nos valeurs fondamentales. Sans ce sursaut salvateur des gens de bien, l'échec est programmé, car je soutiens avec feu Norbert Zongo que le pire n'est pas la méchanceté des gens mauvais mais  le silence des justes.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 19 octobre 2011 21:23

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