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Organisation Bac 2014 : Un échec «recto-verso avec intercalaire»

Que de cafouillage dans l’organisation du premier diplôme universitaire, qui conserve encore son mythe ici ou ailleurs ! Un parent d’élève, exaspéré, l’a même dit : «Si on devait noter les organisateurs eux-mêmes, c’est sûr qu’ils auraient zéro !» (Cf L’Observateur paalga du mardi 24 juin 2014).

 

 

Rarement en effet on aura vu un tel désordre dans le déroulement de l’examen du Bac. Jugez-en vous-mêmes :

 

 

 

- ouverture malencontreuse d’une enveloppe de sujet d’économie et organisation des entreprises avant la date en série G2 ;

 

 

 

- programmation d’épreuves… hors programme en Sciences de la vie et de la terre (SVT) en C et en études de cas en H ;

 

 

 

- questions hors programmes en SVT au bac D.

 

Une situation qui a obligé à la reprise des matières concernées en G2, H et C.

 

Bien sûr, ce n’est pas la première fois que des épreuves sont reprises mais quand on entend le directeur de l’Office du bac, Constant Sawadogo, dire que «les erreurs dans les sujets sont nées en même temps que le bac» et que la reprise ne relève pas de la fraude mais de «réaménagements techniques prévus», on ne peut s’empêcher de lui rétorquer qu’il s’agit là d’une excuse trop facile qui ne saurait absoudre les organisateurs du bac 2014. Et si on veut le prendre au mot, doit-on comprendre que tout comme les «réaménagements techniques», les erreurs étaient également prévues ?

 

En réalité, le cru 2014 du bac est à l’image de l’éducation au Burkina Faso qui croule sous mille et un problèmes au nombre desquels :

 

- une année académique sans tête ni queue et un blanchiment technique loin de faire voir la vie en rose dans nos universités publiques ;

 

- des expérimentations parfois hasardeuses, là où la rigueur devrait pourtant être le maître-mot, telles que le continuum éducatif, qui touche le pré-scolaire, le primaire et le secondaire, ou même l’introduction de la tablette électronique à l’école ;

 

- un enseignement primaire qui ressemble parfois à de l’alphabétisation formelle plus qu’à autre chose.

 

Si on y ajoute les effectifs pléthoriques, l’insuffisance du personnel enseignant et d’infrastructures scolaires… on a alors cette détestable impression qu’on fait plus dans le rafistolage que dans la recherche de solutions globales, structurelles et pérennes. Tout se passe comme si nos dirigeants ignoraient que sans éducation, il n’y a point de développement encore moins d’émergence pour emprunter au programme du président du Faso.

 

Plus que jamais, il faut situer les responsabilités dans cette organisation scandaleuse du Bac et que les responsables aient l’honnêteté de reconnaître qu’ils se sont fourvoyés au lieu de se cacher derrière des explications frêles et fragiles. Si nous devions délibérer sur cette infecte cuvée 2014, nous dirions «échec recto-verso» avec mention «indignation du jury».

 

 

 

Hyacinthe Sanou

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