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Attaques terroriste EMGA : PROFANATION

Ils sont revenus, et en plein jour cette fois-ci. Comme pour montrer qu’ils n’ont peur de rien ni de personne. Tels d’affreux geckos et de vilaines souris qui vous narguent dans votre propre salle de séjour et contre lesquels vous avez  essayé tous les insecticides sans en venir à bout, ils s’en donnent à cœur joie comme pour mieux nous faire prendre conscience de notre impuissance. Vendredi 2 mars 2018 alors que les fidèles musulmans s’apprêtaient pour la prière hebdomadaire, des terroristes abusivement appelés djihadistes ont de nouveau frappé le Burkina au cœur.

L’état-major général des armées (EMGA) et l’ambassade de France au Burkina ont en effet été attaqués simultanément,  faisant au total et selon le bilan officiel huit morts dont sept éléments de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) tandis que huit assaillants étaient tués. Un drame qui porte la signature, paraphée en lettres de sang, du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui a revendiqué les assassinats ; perpétrés en guise de représailles suite à l’opération menée le 14 février 2018 par Barkhane au Nord-Mali au cours de laquelle une vingtaine d’hommes d’Iyad Ag Ghali ont été tués ou capturés. Le GSIM, né de la fusion de plusieurs groupuscules sahéliens, fête ainsi dans le sang sa première année d’existence et montre plus que jamais son emprise sur le Faso puisque déjà, en janvier 2016, c’est une de ses  composantes, Al Mourabitoune du « Borgne » Mokhtar bel Mokhtar, qui avait assumé la boucherie du Cappuccino.

Depuis que la bête immonde a mis les pieds  en 2015 dans cette « patrie des hommes intègres », particulièrement depuis les carnages du Cappuccino – Splendid le 15 janvier 2016 (une trentaine de morts) et du Café Istanbul le 13 août 2017 (une vingtaine de morts), on savait qu’il fallait apprendre à vivre avec ; à l’image de tant de pays pris entre les serres de la multinationale du terrorisme. Mais ce qui vient de se passer dépasse l’entendement pour trois raisons principales :

- primo parce que c’était, comme indiqué plus haut, en pleine journée, preuve s’il en est que les renégats, particulièrement culottés, ne se cachent même plus, attendant d’agir avec la complicité des ténèbres ; 

- deuxio le mode opératoire, car si jusque-là on a assisté à des attaques au fusil d’assaut suivies de prise d’otages, ce coup-ci, ils sont passés, si on ose dire, à la vitesse supérieure puisque  c’est à la voiture piégée (une Nissan Almera, semble-t-il) et à l’explosif qu’ils ont recouru ;

- tertio, et c’est de loin le plus important et le plus grave, les cibles visées, car en s’en prenant à l’EMGA (où les mesures de sécurité avaient pourtant été renforcées ces derniers temps) et à la représentation diplomatique française à Ouagadougou, il s’en sont pris à des symboles forts, des sanctuaires qu’on pensait inviolables, et pourtant profanés. Cruelle désillusion.

Mais passé le temps de la colère, de l’indignation et des incantations chaque fois ressassées devant ces actes « ignobles, abjects, lâches, barbares », appelez-les comme il vous plaira, on ne peut quand même que s’interroger et nourrir de légitimes inquiétudes quand le cœur de l’armée burkinabè est touché avec une facilité aussi déconcertante. Ceux qui tentent de banaliser l’événement au prétexte que l’état-major n’est pas une caserne au sens propre mais une simple administration, soit-elle militaire, ont tort.  C’est quand même un centre névralgique qui abrite une partie de la crème de l’armée, où des décisions importantes sont prises et où des documents sensibles se trouvent. Alors qu’on arrête de nous parler d’administration, car ce n’est pas n’importe quel service public. Si la vermine, qui vient nous rappeler qu’elle peut frapper où et quand elle veut, peut profaner aussi facilement un sanctuaire comme l’état-major, quoi de plus normal qu’après avoir testé sa capacité,  elle ait tenté de forcer un barrage samedi nuit à Ouaga 2000 ? Il ne reste plus maintenant  qu’un de ces quatre matins, un camion fou, façon Promenade des Anglais à Nice,  fonce sur Kosyam. Et ce n’est certainement pas en pratiquant la politique de l’autruche qu’on viendra à bout de l’hydre sahélienne qui sévit sans pitié.

On tombe davantage des nues quand le porte-parole du gouvernement ose sur France 24 la comparaison avec l’attaque du Pentagone, oubliant que là-bas, ce n’est pas une voiturette qui a forcé l’entrée, mais le ciel qui leur est tombé sur la tête le 11 septembre 2011. On s’inquiète davantage quand on apprend qu’une réunion du G5 Sahel se tenait au même moment à l’état-major, et si les participants n’avaient pas changé de salle entre-temps, ça aurait été encore plus catastrophique, car la haute hiérarchie militaire aurait pu être décimée. Osons alors  la question qui fâche : se pourrait-il donc qu’il y ait quelque complicité interne à quelque niveau que ce soit ? Nos FDS sont-elles infiltrées ?     

Une chose est sûre, le Burkina est devenu la cible préférée des terroristes qui ne viennent pas forcément d’ailleurs comme on a tendance à le croire mais sont secrétés par les cellules dormantes du cru qui peuvent se réveiller à tout moment de la plus sanglante des manières. La faute à des FDS dépassées par les événements dont certains éléments refusent même d’être affectés au Sahel ? La désintégration du système de renseignement qui se serait effondré en même temps que le régime Compaoré et que les nouvelles autorités peinent visiblement à reconstituer efficacement ? La dissolution de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle même si, toute unité d’élite qu’elle était, elle n’avait pas vocation à combattre des terroristes mais était plutôt vouée à la protection d’un homme et de son régime ? Tout au plus peut-on soutenir qu’en pactisant avec le diable et ses diablotins, Blaise et Diendéré nous prémunissaient à bien des égards contre ce fléau des temps modernes, quitte à entretenir des liaisons dangereuses par essence.

Le président du Faso semble avoir en tout cas ses coupables tout désignés. On ne sait pas si son texte a été enregistré avant la revendication des attaques, mais dans son énième message du genre qui sonne comme un aveu d’impuissance, il a en effet martelé que « rien, absolument rien , ne peut justifier un tel acharnement aveugle contre l’Etat burkinabè, ses institutions et les valeureuses populations… ni la quête du pouvoir, ni la cupidité, ni la vengeance, ni aucune valeur philosophique ou spirituelle, autant que la recherche effrénée de la gloire et des honneurs ne peuvent justifier de telles forfaitures ». Et d’ajouter que « chacun de nous doit assumer son rôle et son passé ». A qui donc peut-il bien faire allusion ? Suivez son regard !

 

La Rédaction      

Dernière modification lelundi, 05 mars 2018 22:27

Commentaires   

0 #6 le Faso 05-03-2018 10:48
Fadaises!!!
En réaction d'attaques contre leurs membres au Mali.
Le Mali a un Etat Major des Armées
Au Mali, il y'a une Ambassade de France
Pourquoi, venir au Burkina pour des choses qui se sont passées au Mali???
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0 #5 Jonassan 05-03-2018 09:27
Belle analyse soutenue par belle mélodie. A la question fondamentale que vous nous avez laissée, je répondrai par une question : pourquoi la quasi-totalité des assaillants étaient burkinabé? ceci expliquerait peut-être cela.
Le peuple ne peut pas compter exclusivement sur le gouvernement noyauté à qui on a extorqué ses revenus par les revendications salariales et à qui on clame haut et fort qu'il doit couper les ponts avec l'ex-colonisateur.
Le peuple doit s'unir donc au-delà de la politique pour se défendre. Maintenant que tout est clair, que c'est eux ou nous, ce serait bête que ce peuple insoumis s'offre en holocauste, poings et mains liés à ces profanateurs qui veulent que nous les adorons, qui veulent être dieu à la place de Dieu. Le peuple peut au moins et doit se débarrasser des traîtres en son sein et de la traîtrise qui veut ronger son coeur.
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0 #4 Kanzim 05-03-2018 01:06
Le Burkina a une approche trop parcellaire, sinon uni-sectorielle de la Sécurité plutôt que d’en avoir une vision holistique qui certes considère l’art de la guerre, mais aussi tout ce qui dans la vie quotidienne, peut permettre à l’ennemi de déclencher des actes de guerre, contre la nation. La famine par exemple, peut être favorable à des troubles internes eux-mêmes inspirateurs d’attaque extérieure, de type classique ou terroriste, ou disons simplement asymétrique pour parler comme les apprentis- spécialistes en polémologie, situationnistes et opportunistes comme la plupart des politiciens burkinabè. Donc, les mauvais intrants agricoles sont favorables à la famine elle-même favorable à la génération du mécontentement lequel constitue un ferment du terrorisme. Les routes aussi sont des déterminants potentiels de l’attaque terroriste, n’en déplaise à la glose des intellectuels sclérosés quelque part dans le cerveau. Et à chaque fois que nous autres Kanzim nous voulons en parler, on nous traite d’aigris ? Nous avons beau dénoncer le danger lié au laxisme face au devoir de vigilance et de contrôle, que des tarés intellectuels répliquent par des insanités du genre « on gère, on contrôle la situation ». Comment peut-on par exemple, laisser un maquis s’installer juste derrière un Etat-major Général des Armées ? Comme peut-on laisser des travailleuses du sexe exercer leur commerce sur une voie qui o sur un camp de gendarmerie et sur l’Etat-major de la gendarmerie ? Quel secret une installation militaire peut-elle cacher si on peut s’y approcher de si près quand on veut ? Au niveau des transports c’est la même chose : des camons remorques, transportant du carburant ou du gaz circulent en tout leu et à toute heure de la journée et en cas de panne, ils s’arrêtent comme ils veulent et où ils le veulent. On peut y cacher des explosifs, faire tout sauter et semer ainsi la confusion et la débandade, ce qui permet d’accomplir son action diabolique et il n’y a rien. Ceux qui connaissent la guérilla urbaine ou la guerre populaire en savent quelque chose. Et que dire des marchés et Yaar bondés de camions et de marchandises, de Sankariaré à Rood woo ? C’est vrai que le dénominateur commun des ministres chargés des transports c’est d’accorder de l’importance au look extérieur, à la démarche, à la coiffure et au sourire circonstanciel et ce depuis plus d’une décennie d’ailleurs. Et que dire des taximen ? Il y en a qui utilisent le gaz, et qui déclarent qu’ils l’utiliseront toujours et, l’appui par des syndicats jaunes ne justifie pas l’insolence de ces taximen : ce qui est en cause, c’est plutôt la mollesse et l’incompétence des ministères concernés comme celui du commerce, de la sécurité et surtout du transport managés depuis longtemps, par des mannequins. Or, un taxi à gaz est une aubaine pour le malfaiteur. Pour finir, un autre cas illustrant le manque de sérieux des autorités en matière de lutte contre les narco terroristes : il s’agit du port de la tenue militaire. De soi-disant artistes, surtout les soi-disant rastas par des cheveux plus longs que l’intelligence, portent allégrement le treillis et il y en a même qui saluent par le geste militaire. J’ai suivi à la TNB des vendeurs et empoisonneurs de jeunes par l’alcool qui conditionnaient l’accès à leurs soirées par le port du treillis. Or le port universel de treillis est un danger pour la sécurité et ceux qui en sont chargés. Brave Badaye FAYAMA, ce vénéré Chef militaire difficile à oublier. Sous lui, l’interdiction du port du treillis par n’importe qui qui ne soit point militaire était respectée. Et gare au va-nu-pieds qui ne le retiendrait pas. Aujourd’hui, la pagaille et le laxisme ont fait du Burkina un capharnaüm, dont beaucoup tirent profit
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0 #3 Sidzabda 04-03-2018 23:30
On peut bien polémiquer sur cette attaque du vendredi 02 mars 2018, mais moi je pointe un doigt accusateur sur moi-même, sur toi, sur lui, oui en un mot sur cette population qui a facilité et magnifié cette attaque en ne dénonçant aucun suspect qu’il a vu dans son quartier, qu’il a hébergé ou qu’il a nourri. Tant que nous ne cessons pas de nous voiler la face en dénonçant ces fous de DIEU on va encore vivre des attaques similaires
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0 #2 Sidzabda 04-03-2018 23:00
Messieurs de la Rédaction, le chef de l'Etat n'est pas né de la dernière pluie et s'il dit que c'est un mâle, c'est qu'il attrapé les testicules? l'attaque a été revendiquée par un groupe dont le chef de bande séjournait dans nos villas huppées de Ouaga 2000, mangeaient et se déplaçait aux frais des princes du moment. maintenant, qu'il ne peut même plus humer l'air de Ouaga encore moins manger ses poulets bicyclettes, pendant que ses amis et compagnons d'hier sont en prison ou hors des frontières, que reste-t-il à faire pour saper le morale des Burkinabè et rendre service à ses amis d'hier? et ne trouvez-vous pas suspect cette coincidence bizarre, chaque fois que l'on lève la question du putsch, vite une attaque? alors svp, il faut être lucide et cohérent dans vos analyses pour ne pas avoir un parti pris car les individus peuvent en avoir mais l'Observateur Paalga NON/////
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0 #1 Sidzabda 04-03-2018 22:35
Tout burkinabè quel que soit son bord politique ou sa situation sociale est bien choquée par ce qui est arrivé ce vendredi 02 mars 2018. Que certains m’excusent, mais je lie cette attaque au procès en cours. Comment se fait-il que c’est à chaque que l’on sort le dossier du putsch que ces fous de Dieu nous envahissent ? je tire ma fière chandelle aux forces de défenses et de sécurité pour leur prompte réaction, m’incline devant la mémoire des disparus et souhaitent meilleure santé aux blessés. Mais je m’insurge contre la population en général « moi-même inclut » car c’est nous qui causons ces attaques soit en les facilitant, soit en les cautionnant. Tout ce que je sais, ces assaillants ne sont pas venus directement du Nord Mali pour nous attaquer. Ils ont séjourné dans les logements que nous les avons loués ou prêtés. Surement que des burkinabè ont servi de guide à ces gens, alors comment voulez-vous qu’on puisse éviter de telles situations ? il faut que la population prenne ses responsabilités , évite de vouloir s’enrichir au prix de la vie de leurs compatriotes, dénonce tout mouvement de population. Que les promoteurs immobiliers reclament la Carte Nationale d’Identité ou le passeport de toute personne souhaitant louer sa maison, c’est une manière de lutter contre ce mal car laisser ce problème aux FDS c’est leur faire un faux procès.
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