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Discours de Bachar Al Assad : Circulez, il n’y a rien à voir ! Spécial

On l’a attendue comme le messie, cette adresse promise. On l’avait présentée comme le tournant à partir duquel tout redeviendrait normal en Syrie : plus de morts, plus de persécutions d’opposants, plus d’exode et de déplacements de populations qui errent à la recherche d’un quelconque abri précaire, le plus important étant de se mettre à l’abri des balles mortelles des soldats de Bachar, presque tous entièrement acquis à sa cause.

 

Au final, ce discours s’apparente tout à fait à un bide sonore. Le président syrien semble s’être emmuré dans un autisme politique total qui l'empêche de faire quelque concession. Convaincu que son pays est l’objet d’un vaste complot ourdi par des puissances étrangères, il fait de cet l’alibi une parade en béton, ce qui lui permet de rejeter les réformes tant demandées par les Syriens, au motif qu’elles ne peuvent pas naître «dans le chaos».

Le président syrien pousse le cynisme au point de promettre des punitions encore à venir : «Les responsables de l’effusion de sang rendront des comptes», assène-t-il. Au point où on en est, on se demande jusqu’où il choisira de pousser l’horreur.

Et paradoxalement, le même Bachar appelle ses concitoyens à un «dialogue national». On est tenté de se demander ce qu’il signifie pour lui et ce qu’il compte mettre en œuvre dans le but de l’atteindre. On ne peut pas avoir opté pour la main de fer et en même temps vouloir d’un dialogue sincère avec des citoyens brutalisés, terrorisés et régulièrement massacrés.

Les populations de son pays semblent l’avoir bien compris, qui n’ont même pas pris la peine d’attendre la fin du discours fleuve prononcé à l’université de Damas pour se livrer, une fois de plus, à de violentes manifestations hostiles : le message tant attendu n’a rien comporté de nouveau, mais les revendications, elles, gagnent en intensité : les Syriens réclament désormais, outre des élections libres et l’annulation du Parti baas, tout simplement la chute du régime.

Et lorsqu’on réalise la détermination de Bachar à casser de l’insurgé, on peut aisément présumer que les jours à venir seront de tourmente dans un pays déjà dévasté où nul ne sait vraiment de quoi demain sera fait.

A tel point qu’on en vient à se demander quel est ce plus que possède Bachar qui fait que la communauté internationale semble vouée à devoir le laisser faire. Il n’est pas sûr que le Guide libyen fasse plus dans l’horreur que le président syrien. Et pourtant, c’est depuis de longues semaines que Kadhafi ploie sous les tirs nourris des forces d’une coalition de l’Otan plus que jamais déterminée à s’offrir son scalp.

A ce jour, seules de timides condamnations ont été faites. On parle de plus en plus d’une résolution à soumettre  à l’Onu. Certains pays occidentaux ont, certes, rédigé un projet dans ce sens, mais il n’a pour objectif que de condamner la répression, de demander au gouvernement syrien de répondre aux «revendications légitimes» des Syriens. Rien de vraiment contraignant, il faut le reconnaître. Kadhafi n’a pas, lui, bénéficié de la même sollicitude.

On le comprend, le caractère hautement volatile de cette région du monde commande que l’on y réfléchisse par deux fois avant toute prise de décision qui pourrait, au final, se révéler malencontreuse. Mais tout de même ! Les sources d’information s’accordent à dire qu’à ce jour, plus de 1100 civils, parmi lesquels des dizaines d’enfants, ont été tués depuis le début du mouvement de contestation contre le régime.

Et de toute évidence, Bachar, qui continue de réprimer à tour de bras, n’est pas près de s’arrêter. Et comme il refuse de partir, la contestation continuera, et lui réprimera de nouveau. Un cycle des plus infernaux. Sous les yeux d’une communauté internationale décidément frileuse –enjeux diplomatiques exigent- et dont on doit dire, ici, qu’elle applique la mauvaise politique de l’indignation sélective : celle des frappes militaires à la tête du candidat.

 

Jean Claude Kongo

Dernière modification lelundi, 20 juin 2011 21:34

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