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Exploitation des carrières artisanales - De bonnes pratiques partagées à Diébougou et à Bobo

 

La Direction générale des carrières (DGC) a organisé, du 24 au 26 mai 2018 à Diébougou et du 29 au 31 mai à Bobo-Dioulasso, des rencontres d’information et de sensibilisation avec les exploitants artisanaux de substances de carrières. Former et sensibiliser à la réglementation sur l’exploitation des substances de carrières et inciter les exploitants à s’organiser en coopératives, tels étaient principalement les objectifs des rencontres organisées dans les deux localités

 

 

 

 

A Diébougou, où la quasi-totalité des concessions sont bâties à partir de blocs de latérite taillés (BLT), et à Bobo-Dioulasso, où nombre de bâtisses administratives et familiales renferment du sable en provenance de la carrière de Borodougou, les substances de carrières jouent un rôle déterminant dans la promotion des économies locales. C’est pourquoi le choix de la Direction générale des carrières s’est porté sur ces deux localités. A Diébougou, la rencontre a été présidée par le maire, Alphonse Somda, tandis qu’à Bobo-Dioulasso, c’est Bakoné Millogo, maire de l’arrondissement n° 4, qui a présidé la session d’information et de sensibilisation. Pour être en phase avec l’évolution de la législation et de la réglementation relatives à l’exploitation artisanale des carrières, les participants ont échangé avec la DGC autour de deux points. Le 1er se rapporte aux innovations apportées en 2015 par le Code minier. Au vu de ces innovations, la Direction générale des carrières  était aux côtés des exploitants artisanaux dans les régions des  Hauts-Bassins et du Sud-Ouest  afin de leur expliquer les tenants et les aboutissants de ladite loi qui consacre l’institution de trois types d’autorisation d’exploitation des substances de carrières au Burkina Faso : il s’agit respectivement de l’autorisation d’exploitation industrielle, de l’autorisation d’exploitation semi-mécanisée et de l’autorisation d’exploitation artisanale. Ce dernier type d’autorisation peut être obtenu par toute personne morale ou par des artisans organisés en coopératives répondant aux critères d’un cahier des charges et aux dispositions du décret n°2017-0036/PRES/PM/MEMC/MATSI/MINEFID/MEEVCC/MCI du 26 janvier 2017, portant gestion des titres miniers et autorisations. La superficie maximum pouvant être demandée est de 100 ha soit 1 km². Dans le processus d’octroi des autorisations d’exploitation par le ministère des Mines, les collectivités locales sont impliquées à travers des avis émis par les conseils municipaux des localités abritant les sites d’exploitation. Selon le code minier, 25% des taxes superficiaires payées par les exploitants contribuent à l’alimentation du Fonds minier de développement local. Aussi la DGC a-t-elle mis à profit la rencontre pour inciter au civisme fiscal.  

 

 

 

De bonnes pratiques à la portée des exploitants artisanaux

 

 

 

Au Burkina Faso, le ministère des Mines et des Carrières a relevé trois (3) principaux types d’exploitation artisanale des substances de carrières : il s’agit notamment de l’extraction des argiles pour la poterie et la peinture, du concassage de granulats et du ramassage de sable et de gravier pour la construction et enfin de la taille de blocs de briques latéritiques servant à la construction. Selon les estimations de la Direction générale des carrières, ces activités d’exploitation occupent plus de 100 000 Burkinabè. Bien que source importante de revenus pour ces nombreux Burkinabè, les activités d’exploitation artisanale de substances de carrières ne se pratiquent pas sans difficultés. Sur certains sites, des éboulements entraînant mort d’hommes interviennent quelquefois. La carrière de Borodougou, qui a servi de cadre à la sensibilisation, a d’ailleurs connu courant février 2018 un éboulement avec pour conséquence la mort de deux personnes. Après avoir témoigné sa compassion aux familles endeuillées au nom du gouvernement burkinabè, le ministère des Mines et des Carrières, en partenariat avec d’autres ministères et la commune de Bobo-Dioulasso, envisage des mesures pour protéger les riverains de la carrière.

 

Au Burkina Faso, la transformation des anciens sites de carrières en étangs ou en dépotoirs est un danger pour les humains et les animaux. D’importants dégâts environnementaux découlent des mauvaises pratiques d’exploitation artisanale des carrières. L’infiltration et la pollution de la nappe phréatique figurent dans les messages d’alerte des spécialistes. Tout comme Diébougou et Borodougou qui ont été visités dans le cadre de la mission de sensibilisation, beaucoup de sites sur le territoire burkinabè sont illustratifs de mauvaises pratiques d’exploitation.

 

C’est pourquoi la Direction générale des carrières propose aux artisans des carrières des alternatives qui ont pour principales entrées la mécanisation d’une part et la structuration d’autre part. Une expérience réussie en mécanisation existe à Bobo-Dioulasso et un autre projet porteur est prévu à Naponé dans la province du Kadiogo. La structuration offre aux exploitants artisanaux des substances de carrières l’avantage d’être mieux suivis et encadrés par l’administration minière et les collectivités locales. Déjà les structures décentralisées conviées aux rencontres de sensibilisation se sont montrées disposées à travers leurs premiers responsables à jouer leur partition non seulement dans la promotion des substances de carrières mais aussi dans le développement des bonnes pratiques d’exploitation artisanale de substances de carrières. Le maire Alphonse Somda de Diébougou qui est, de formation et de profession, technicien supérieur en génie civil, affirme avoir déjà eu à côtoyer  régulièrement  les petits  exploitants des substances de carrières  par le passé. Leur collaboration, dit-il, a permis d’améliorer  la qualité de la pierre et sa mise en forme. Bakoné Millogo, maire de l’arrondissement n°4 de Bobo-Dioulasso, qui a compétence territoriale sur la carrière de sable de Borodougou, s’est, quant à lui, engagé à poursuivre la concertation avec les exploitants, les propriétaires terriens et les chauffeurs de camions afin de préserver l’environnement et les infrastructures, à commencer par la route nationale n°1.

 

Le directeur général des Carrières, Abdoulaye Sambaré, recommande que cette portion de la route Ouagadougou-Bobo-Dioulasso soit protégée à l’aide de balises à distance raisonnable de la chaussée. «Dès à présent, une solution palliative devrait être trouvée en synergie avec les acteurs impliqués », a poursuivi le directeur général des Carrières qui souhaite qu’au Burkina Faso les activités d’exploitation artisanale des carrières soient dorénavant guidées par le triptyque ORGANISATION, CONFORMITE A LA LOI ET MECANISATION avec bien sûr la conformité à la loi comme volet central.

 

 

 

DCPM/Ministère des Mines et des Carrières

 

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