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Traitement journalistique des attaques terroristes : La leçon de Dandjinou

Le jeudi 18 octobre 2018, le ministre de la Communication, Rémis Djandjinou, a rencontré les patrons des médias  privés à Ouagadougou. Ils ont échangé sur les défis et les enjeux du secteur dans un contexte d’insécurité. «Les mots employés, les exemples cités et les images montrées devraient informer et non verser dans le sensationnalisme », a indiqué le ministre de la Communication.  

 

A deux jours de la commémoration nationale  de la liberté de la presse, le ministre de la communication a évoqué avec les patrons des médias les questions liées au traitement des informations relatives aux attaques terroristes à répétition. En attendant d’entrer  dans le vif du sujet, il a planté le décor de la rencontre en ces termes : «En attendant vos apports, permettez-moi de m’exprimer  sur les enjeux et défis qui sont les nôtres dans le contexte de l’insécurité que nous vivons…».

La suite de son argumentaire, il ira la chercher dans les réflexions de Francis Balles consignées dans l’ouvrage « Médias et société » qu’il a cité ainsi : « Les médias « sont » diversement capables d’influer sur les opinions ou sur les comportements selon les époques ou selon les publics, indépendamment de leurs caractéristiques intrinsèques ». 

A la lumière de cette assertion du théoricien du journalisme, il a affirmé que, plus que jamais, la responsabilité sociale des journalistes et plus généralement des médias, est engagée face à ces actes de terrorisme qui fragilisent les institutions démocratiques et sèment un climat de psychose et de méfiance au sein des populations. 

Dans ce climat où un seul jour ne passe sans que les médias se fassent l’écho d’une attaque terroriste, le ministre dit avoir constaté ceci de la part des médias. «Il arrive souvent que l’on joue, par précipitation ou par la recherche de scoop ou encore par défaut de recoupement, le jeu  des terroristes». 

Comment donc satisfaire le devoir d’informer le public sans faire la propagande des acteurs de la terreur ? C’est à ce dilemme  posé par le ministre de la communication que sont donc confrontés les journalistes  ce qui est. « Loin donc d’être un appel à moins informer … », précise  Rémis Dandjinou, pour lequel,  les mots employés, les exemples cités et les images montrées devraient informer et non verser dans le sensationnalisme. Mieux, il invite les professionnels des médias à faire prévaloir l’intérêt de la nation dans la quête et la divulgation de «l’information sur le terrorisme».

En outre il estime que le problème du recoupement des informations avant toute diffusion se pose avec acuité. «Beaucoup plus sensibles encore sont les questions des positions occupées par nos forces de défense et de sécurité, les questions de leur capacité de feu ou des stratégies mises en œuvre», a-t-il relevé.

Après avoir évoqué ces questions avec les journalistes lors de son passage dans les différentes rédactions, il a abordé cette fois-ci la problématique avec les patrons des médias. «Aujourd’hui, lorsqu’on voit un peu le traitement de l’information dans nos médias,  on voit que parfois le terroriste est arrivé à convaincre les acteurs que le problème ne vient pas de lui mais des gouvernants. Je crois qu’il faut avoir le courage de poser la question de notre traitement de l’information durant cette période», a-t-il souligné.

Outre les questions liées aux attaques terroristes, il sera question, au-delà de la subvention de l’Etat à la presse, d’évoquer d’autres aspects avec les patrons des médias.

 

Lévi Constantin Konfé

&

Rabiatou Congo (stagiaire)

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