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Santé d’Ali Bongo Odimba : Une convalescence qui ne rassure pas

Hier à Riyad, aujourd’hui à Rabat, voilà plus d’un mois que le président gabonais n’est plus apparu en public. C’est connu, depuis le 24 octobre dernier, officiellement « une fatigue sévère » l’a pris à Riyad en Arabie Saoudite où il était invité avec d’autres chefs d’Etat et de gouvernement à un sommet sur la marche de  l’économie mondiale.

 

Cette « fatigue sévère » le tient donc éloigné de son pays où les rumeurs les plus folles, y compris celles sur son décès, ont créé une psychose au sein des populations. Depuis hier, il a été transféré au Maroc pour une convalescence que ses proches annoncent brève sans pour autant rassurer les Gabonais. La faute à une communication défectueuse des institutions de la République, de la présidence au gouvernement, qui ont véritablement été prises au dépourvu par la brusque détérioration de la santé du président Ali Bongo Odimba.

Cette mauvaise communication sur l’état de santé du président Bongo persiste même depuis son transfert au Maroc. Ainsi aucune image ni au départ de Riyad ni à l’arrivée à Rabat n’était disponible, la presse et les populations gabonaises devant se contenter des affirmations du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, faisant état d’un bref séjour de convalescence au Maroc.

A l’appui des déclarations du ministre porte-parole du gouvernement, la page Facebook de l’épouse de Bongo Odimba annonce la bonne nouvelle d’un président qui recouvre ses pleines capacités physiques et qui, depuis Rabat, va travailler sur les dossiers les plus prioritaires. Un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères publié hier matin confirme l’arrivée d’Ali Bongo Odimba dans un hôpital du pays. Décision prise, selon ce communiqué, «en accord avec les institutions constitutionnelles du Gabon en suivant l’avis des médecins.»

Voilà de quoi assurer définitivement aux Gabonais que leur président est bien vivant. Mais dans quel état physique est-il ? Cette dernière question continue d’alimenter les rumeurs d’autant plus que, par un simple  jeu d’écriture, la présidente du Conseil constitutionnel  a modifié la loi fondamentale du pays pour faire constater une vacance temporaire du pouvoir. Un acte qui permet au vice-président d’assurer l’intérim du pouvoir.

Un intérim que les institutions gabonaises voudraient de courte durée, d’où leur communiqué rassurant sur la brièveté du séjour marocain d’Ali Bongo. Mieux, pour convaincre les Gabonais que leur président n’est pas loin de reprendre la direction du pays, on annonce le voyage au Maroc du Secrétaire général de la présidence, du Directeur du cabinet, du chef du protocole et porte-parole de la présidence pour des séances de travail sur les dossiers urgents. En tout cas, du pain, les autorités gabonaises en ont sur la planche, car la centrale syndicale «Dynamique unitaire» appelle à une grève générale  du 10 au 12 décembre prochain et à une «grande marche noire» le 18 du même mois contre «la modification illégale de la constitution».

On le voit bien, de l’absence, selon les syndicats, d’interlocuteur pour traiter les conséquences des mesures d’austérité prises ces derniers mois par l’exécutif à la contestation de la modification illégale des dispositions constitutionnelles organisant l’intérim du pouvoir, le baromètre social n’est pas au beau fixe au Gabon. Au contraire ! Et  quand s’y ajoutent les séquelles probables de l’AVC ou de l’œdème cérébral dont serait victime le président Bongo, la crainte d’un pays en crise entre les mains d’un président grabataire agite l’opinion publique gabonaise.

Vivement alors que la réunion de travail entre le président Ali Bongo Odimba et ses plus proches collaborateurs à Rabat et  les prises de vue promises à cette occasion assurent aux Gabonais que le pays n’est pas à vau-l’eau avec un moribond au gouvernail.

 

Zéphirin Kpoda

Dernière modification ledimanche, 02 décembre 2018 21:37

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