Sondage «Présimètre» : «Le chef de l’Etat ne mérite même pas 3 sur 10» (CFOP)

Noël, c’est dans quelques jours mais l’opposition politique n’entend toujours pas faire de cadeau au gouvernement. Animée hier par le président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) et son homologue du Parti national des démocrates sociaux (PNDS), Yumanli Lompo, la traditionnelle revue hebdomadaire de l’actualité a, comme d’habitude, tourné au tir aux pigeons.

Sur la décision de la Coordination nationale des syndicats  de l’éducation (CNSE) de suspendre, à compter du 17 décembre, les évaluations, le CFOP rappelle que les enseignants avaient l’année dernière obtenu du gouvernement la signature d’un accord qui malheureusement n’a jamais été mis en pratique. Se disant déçue de cette attitude du pouvoir, l’opposition l’exhorte au respect de la parole donnée et à un sens élevé des responsabilités en vue d’une résolution diligente de la crise qui secoue le système éducatif.

Dans un sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) dont les résultats viennent d’être rendus publics, le Président du Faso, jugé sur sa gouvernance, a obtenu une note de 4,91 sur 10. Un score en dessous donc de la moyenne. Mais à en croire les opposants, s’ils devaient décider de la note de l’élève Roch, ils lui auraient réservé pire sort : « L’échec lamentable du régime Kaboré fait que le chef de l’Etat ne mérite même pas 3 sur 10. Aucun secteur ne marche. De la sécurité à l’économie, de la santé à l’éducation, des infrastructures à la réconciliation, tout est en panne et en décadence ».

La bande à Zeph qui a pris fait et cause  pour  la présidente du Cadre de concertation nationale des OSC, Safiatou Lopez, actuellement détenue à la MACO pour un présumé complot, estime qu’ « au fond, rien de sérieux n’est reproché à Madame Lopez. Elle est abusivement détenue pour des raisons politiques ».  Vu son état de santé qui s’est dégradé depuis son incarcération, le CFOP appelle de tous ses vœux à sa libération provisoire, le temps que la procédure suive son cours.

Les partis de l’opposition  qui se disent également solidaires des revendications de la CCVC concernant la révision des prix des hydrocarbures, ne mâchent pas leurs mots : « Tous les arguments que le pouvoir a avancés pour augmenter le prix du carburant ne tiennent pas. Pendant que les ministres construisent des résidences luxueuses sur le dos du peuple, on demande au citoyen lambda de serrer la ceinture ».

Alors que les commissaires de l’opposition à la CENI avaient déclaré une guerre ouverte au président de l’institution, Newton Ahmed Barry, et à sa nouvelle plateforme d’enrôlement, ces mêmes frondeurs ont accepté de faire partie des missions d’explication qui ont lieu dans un certain nombre de pays. Paradoxal ? Pour le président du Prit-Lannaya, Mamadou Kabré qui a pris en cours la conférence de presse, l’absence des commissaires de l’opposition à ces tournées aurait pu être interprétée comme une désapprobation du CFOP au vote de la diaspora. Et à l’entendre, le coût de ces voyages ne dépasse pas le cadre réglementaire des missions à l’extérieur.

Hugues Richard Sama