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Massacres à Sobane : IBK sur un champ d’horreur

Qui a bien pu commettre cette infamie ?

 

Serait-ce l’œuvre diabolique d’un de ces groupuscules terroristes qui ont mis le Mali, depuis, sous leur coupe ou faut-il y voir l’abominable fait d’armes d’une de ces milices dites parfois d’autodéfense qui ont petit à petit comblé le vide sécuritaire laissé par un Etat défaillant tout en se criminalisant ?

Quarante-huit heures après les massacres de Sobane, au centre du Mali, jusque-là non revendiqués, cette question reste sans réponse.

Même interrogation qui confine à la polémique indécente sur le nombre de victimes.

Pour le gouverneur de la région, il n’y aurait eu « que » 35 morts, alors que des élus locaux maintiennent le chiffre de 95 et des dizaines de disparus.

Qu’importe, au demeurant, la différence entre ces décomptes macabres. Pour un village qui comptait quelque trois cents habitants, c’est une véritable hécatombe et c’est dans une cité fantôme, aux cases brûlées, d’où émane encore l’odeur pestilentielle des restes de corps de femmes, d’enfants, de vieillards et d’animaux, que le Premier ministre malien, Boubou Cissé, s’est rendu hier, un peu en éclaireur avant l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Keïta qui doit y aller en principe aujourd’hui mercredi 12 juin. 

Il faut dire que le locataire du palais de Koulouba  a tout de suite  pris la mesure de l’ampleur du drame puisqu’il a écourté son séjour en Suisse, où il participait aux festivités commémoratives du centenaire de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Et il n’a pas eu de mots assez justes et forts pour décrire la situation lorsqu’il a affirmé que c’est la survie de la nation qui est en jeu.

Hélas, Monsieur le président, c’est bien de cela qu’il s’agit effectivement. Mais on peut s’étonner que ce soit seulement maintenant qu’il s’en rende compte. Tant on assiste depuis sept longues années  à un délitement progressif de l’Etat et à un effritement continu du tissu social sous l’effet conjugué, d’abord, de la rébellion touareg, du terrorisme salafiste, ensuite, et, enfin pour ne rien arranger, de la violence intercommunautaire qui a fini par désaxer le centre du Mali.

Dans cette guerre asymétrique et sans frontière, c’est d’ailleurs ce à quoi on assiste, peu ou prou, au Burkina Faso.

Le tout n’est pas de reconnaître dans un éclair de lucidité que c’est la survie de la nation qui est en cause. Encore faut-il se donner les moyens de la sauver.

Or force est de constater que l’Etat semble désarmé face au péril.

Le président IBK a montré son impuissance à enrayer le cycle de la violence malgré la présence de Barkhane et de la MINUSMA.

Lui et son nouveau Premier ministre vont aller dans le village martyr de Sobane où le dispositif sécuritaire a été renforcé sans que l’on sache si c’est pour protéger les rescapés ou si c’est à cause de la présence des deux têtes de l’exécutif.

 

Alain Saint Robespierre 

Dernière modification lemercredi, 12 juin 2019 20:05

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