Niger : Une attaque qui tombe vraiment mal
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C’est une attaque qui tombe vraiment mal. Si tant est qu’il y ait un bon moment pour pareils événements sanglants. Le lundi 1er juillet dernier, le camp militaire d’Inates dans l’ouest nigérien, aux confins de la frontière avec le Mali, a été pris pour cible par des assaillants.
Tout est parti de l’explosion de deux véhicules kamikazes devant l’entrée de la garnison suivie de tirs d’autres terroristes venus à moto.
Le bilan aussi bien humain que matériel est particulièrement lourd : dix-huit militaires tués, quatre autres portés disparus, le camp réduit en cendres, des armes et neuf véhicules incendiés.
Jusqu’à hier, le ratissage de la zone par l’armée nigérienne appuyée par des avions français et américains se poursuivait.
Selon le ministère de la Défense, une réaction rapide aurait mis « l’ennemi en déroute », « neutralisé » les terroristes ou les aurait « repoussés » à la frontière malienne. A moins que les assaillants aient tout bonnement replié sur leur base après une mission accomplie en attendant de préparer une autre.
En vérité, cette propagande bien inutile cache mal l’impuissance non seulement du Niger mais aussi du Mali et du Burkina Faso, tous embarqués dans la même galère, à enrayer cette spirale de la violence qui ne finit pas.
A l’image du centre du Mali et de la province du Soum au Burkina Faso, l’ouest du Niger est réputé particulièrement instable. Les actions terroristes s’y succèdent à un rythme infernal. Comme ce fut le cas à Tongo Tongo en mai dernier, où vingt-huit militaires avaient été tués dans une embuscade revendiquée par l’organisation Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS).
Vingt-quatre heures après, l’assaut contre la base militaire n’avait toujours pas été revendiqué. Mais on imagine que ce sont les mêmes renégats qui se rappellent au mauvais souvenir des Nigériens.
Le moins qu’on puisse dire est que le pays d’Hamani Diori n’avait pas besoin de cette mauvaise publicité en ce moment :
en effet, sa capitale abrite à partir de demain jeudi 4 juillet un sommet de l’Union africaine où des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus.
Autant dire qu’au regard de l’ampleur de cette attaque, les mesures de sécurité seront particulièrement drastiques dans une ville où la présence militaire est déjà très prononcée. Mais cela suffira-t-il à rassurer toutes les guest stars de la rencontre, dont certaines doutent de l’efficacité du dispositif sécuritaire de certains Etats de leurs pairs ?
Alain Saint Robespierre
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