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Les Fennecs champions d’Afrique : Pas de trêve footballistique pour Bensalah

Les lampions se sont éteints le vendredi dernier sur la 32e édition de la coupe d’Afrique des nations de football, qui s’était ouverte le 21 juin. Ce fut une édition marquée du sceau des innovations avec le passage du nombre d’équipes à 24, la tenue du tournoi en été et sous forte canicule égyptienne et enfin la fameuse VAR qui, ici comme ailleurs, ne fait pas l’unanimité et qu’on accepte ou rejette selon que la décision est avantageuse ou pas.

 

On l’a encore vu au stade international du Caire quand l’arbitre Alioum Alioum avait accordé un penalty au Sénégal avant de revenir sur sa décision. Est-ce un retour du bâton pour les Lions de la Téranga  contre lesquels l’arbitre Bamlak Tessema avait refusé un coup de pied de réparation aux Aigles de Carthage en demi-finale ?

 

C’est d’ailleurs à partir de là que le sort du match a été scellé pour les Sénégalais, surtout que, très tôt d’entrée dans le jeu, l’attaquant algérien Baghdad Bounedjah avait ouvert le score sur une frappe contrée par Salif Sané. On dira que c’est presque dans les vestiaires que les protégés d’Aliou Cissé ont encaissé ce but, obligeant Cheikou Kouyaté et ses coéquipiers à courir derrière le score durant 90 mn. Mais en vain, l’issue du match ne changera pas jusqu’au coup de sifflet final du juge central camerounais.

 

Tout compte fait, c’est l’équipe la plus constante et la plus prolifique du tournoi qui a été sacrée puisqu’en 7 sorties, les Algériens ont scoré 13 fois et n’ont concédé que 2 buts quand leur adversaire arrivait en finale, auréolé de leur statut de meilleure défense (seulement un but encaissé face à … l’Algérie en phase de poule).

 

 

En fait, le match, d’une manière générale, a été plutôt terne en matière de qualité technique, mais les Sénégalais auront malgré tout fait une meilleure prestation, contraignant leur vis-à-vis à multiplier les fautes en début de partie, et l’arbitre à multiplier les coups de sifflet et même les cartons jaunes, pour calmer les ardeurs des Algériens dont l’impact physique était à la limite de la régularité.

 

Déjà finalistes malheureux en 2002 face au Cameroun avec un certain Aliou Cissé comme capitaine, les Sénégalais sont toujours à la recherche de leur première étoile. L’Algérie, elle, vient de conquérir son deuxième trophée continental 29 ans après la génération Rabah Madjer, Cherif El-Ouazzani, Moussa Saïb…

 

Dans nos pays, où football et politique sont intimement liés, au point que ce qui touche au ballon prend l’allure d’affaire d’Etat, où même le président de la république met sa «bouche» ; comme ce fut le cas dans cette Algérie qui, même en crise, a établi un véritable pont aérien footballistique pour convoyer des milliers de supporters au Caire. Au premier rang de cela, le président intérimaire, Abdelkader Bensalah, qui espère, comme tout dirigeant l’aurait fait, tirer les dividendes politiques de ce parcours exceptionnel.

 

En réalité, il y a peu de chance que l’ivresse de la victoire amène les millions de supporters à mettre un peu d’eau dans leur vin. Avant la finale, disputée dans la soirée, on a assisté dans la journée en Algérie à un 22e vendredi de manifestations qui avaient une coloration footballistique particulière : «Aujourd’hui, on fera 2 fois la fête. La coupe, on va la gagner, et la Issaba (ndlr : le gang, nom donné aux dirigeants algériens), on va la gagner ». C’est fait pour la première manche, la seconde victoire finira par venir, même si elle met un peu plus de temps que prévu.

 

En attendant, il y a une évidente osmose entre les insurgés d’Alger et les joueurs de la Kadra qui ont publié après leur qualification pour la finale une vidéo où ils chantaient «la liberté» tube du rappeur algérien Soolking, devenu la chanson de ralliement des croquants. Bensalah a donc eu beau recevoir les héros du Caire dès leur retour samedi à Alger et leur promettre la médaille du Mérite, il y a peu de chance qu’il profite véritablement d’une trêve footballistique.

 

La rédaction

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