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Présidentielle au Togo : Faure frappera-t-il fort en un coup K.-O. ?

Toute la journée d’hier dimanche, soit 24 heures après le scrutin présidentiel, le Togo baignait dans un calme qui jure avec la crise politique de grande ampleur que le pays a vécu entre 2017 et 2018.

 

 

En effet on se souvient que, les 7 et 6 septembre 2017, près de 100 mille manifestants avaient envahi la rue à Lomé et dans d’autres villes du pays  pour contester un projet de réformes politiques dont une relecture de la loi fondamentale qui permettrait à Faure Gnassingbé de briguer un quatrième, voire un cinquième mandat présidentiel en 2020 et 2025. Pendant plus d’une année, l’opposition était restée alors maître de la rue malgré une répression violente qui a fait au total une vingtaine de morts.

 

 

Mais l’année 2020 a commencé sous de meilleurs auspices avec une campagne électorale des plus calmes et des plus pacifiques ayant abouti à une élection présidentielle toute aussi sereine et apaisée. Hormis l’intermède du grand déploiement des forces de sécurité, pendant 3 heures samedi dernier autour des domiciles de l’opposant Agbéyomé Kodjo et de l’évêque émérite de Lomé, Monseigneur Kpodzoro, on a assisté  à l’élection présidentielle la plus paisible au Togo depuis 1990. Qui l’eût cru il y a 24 mois au plus fort des courses-poursuites entre manifestants de l’opposition et forces de l’ordre dans les rues de Lomé ? On croise alors les doigts pour que le pays ne vive pas dans une bulle de calme trompeur avant la tempête que pourrait engendrer une contestation probable des résultats de cette élection.  On est en effet coutumier des crises violentes consécutives à des élections aux résultats contestés en Afrique.

 

C’est pourquoi, le Togo, l’UEMOA, la CEDEAO, autant dire l’Afrique de l’Ouest, retiennent leur souffle dans l’attente des résultats de ce scrutin dont les premières tendances devraient être connues aujourd’hui avec les chiffres partiels que viendraient à proclamer la CENI. Qui de Faure Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo, Tchabouré  Gogué, pour ne citer que les poids lourds parmi les 7 candidats qui ont pris part à cette élection arrivera en tête,  Jean-Pierre Fabre ayant reconnu sa défaite dès hier soir ? Avec quel score et surtout, y aura-t-il un second tour ?

 

L’opposition compte sur ce dernier cas de figure pour damer le pion au président sortant, elle qui s’est désunie à l’approche de cette présidentielle en y prenant part avec 6 candidats. A l’inverse, le président sortant et son parti, l’Union pour la république, UNIR, boivent du petit lait depuis leur victoire aux législatives de décembre 2018 et l’adoption de la nouvelle Constitution. Ils comptent sur une victoire dès le premier tour du scrutin.

 

Alors, Faure Gnassingbé, surfant sur les divisions de l’opposition et les acquis d’un bilan flatteur, réussira-t-il le coup K.-O., c’est-à-dire à être réélu dès le premier tour ? On attend de voir non sans faire  remarquer qu’être l’héritier de la dynastie Eyadema est comme un péché originel et certainement un handicap lourd à porter pour ce quinquagénaire. Cependant, aussi bien sur les plans des droits humains, de la bonne gouvernance que des investissements dans le domaine des infrastructures, Eyadema fils fait mieux qu’Eyadema père : en 15 ans d’exercice du pouvoir, il a des acquis à faire valoir en commençant par la stabilité institutionnelle et la paix que son parti met en avant dans un pays aux portes d’un Sahel bien déstabilisé par les attaques terroristes. Cela suffira-t-il à porter un coup K.- O. à l’opposition qui, aujourd’hui plus qu’hier, a eu plus de latitude pour battre campagne ?

La rédaction

Dernière modification lelundi, 24 février 2020 22:48

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