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Coronavirus : Leçons d’une tragédie planétaire

 

Il y a encore trois mois, même les films d’anticipation n’auraient imaginé pareil scénario apocalyptique à l’échelle planétaire. Près de la moitié des sept milliards et demi de la population cloîtrée à la maison, usines à l’arrêt, avions cloués au sol, rues et places publiques désertes, lieux de loisirs, restaurants, cinéma et plages fermés, églises, mosquées, temples, synagogues et pagodes interdits aux fidèles. Soudain, la vie économique et sociale est figée. Sans que l’on sache quand est-ce que ce temps suspendu reprendra son cours normal.

 

 

Mais comme à quelque chose malheur est bon, si on peut se risquer à rappeler cet adage en pareille circonstance, alors que nombre de patients à travers notre planète sont en situation de détresse respiratoire, cette situation constitue une véritable bouffée d’oxygène pour l’environnement, situation autrement plus efficace que les documentaires de feu Commandant Jacques-Yves Cousteau et Nicolas Hulot ou les discours enflammés de la jeune Suédoise Greta Thunberg qui, depuis longtemps, prêche dans le désert sans être entendue par les Etats, notamment les grandes puissances économiques, toutes attachées à leurs profits, à commencer par « l’Atelier du monde » d’où est partie la catastrophe.

 

Plus d’usines qui crachent à longueur de journée d’énormes volutes de fumée, plus de Boeing ou d’Airbus qui lacèrent le ciel sans discontinuer, plus de camions poids lourds sur les autoroutes ; une aubaine pour l’environnement qui se tape une véritable cure de jouvence.

 

On ne sait pas combien de temps va durer cette embellie écologique, tout comme on ignore quel effet réparateur elle aura sur le biotope. Mais c’est toujours ça de gagné.

 

 

 

A l’inverse, cette pandémie du coronavirus aura mis à nu la fragilité des systèmes sanitaires à travers le monde.

 

Le cas de l’Afrique, endémique s’il en est, était déjà connu : des hôpitaux mouroirs que les dirigeants fuyaient pour aller se soigner ailleurs, un déficit chronique en  personnel soignant et pas toujours rémunéré à la hauteur de son sacrifice.

 

Mais même dans les pays dits développés, la microscopique bête a brutalement levé le voile sur la face cachée d’un système de santé qui ne respirait déjà pas la grande forme :

 

Français, Italiens et Espagnols, pour ne citer que ces cas, s’en sont tragiquement rendu compte ; les Américains aussi, chez lesquels la privatisation à outrance du secteur de la santé a mis sur le carreau des millions de personnes.

 

A Washington, l’ « Obamacare », en référence à la réforme du système de santé du président Barack Obama pour la création d’une assurance-santé universelle », avait pour but de réparer un tant soit peu cette injustice sociale. Mais c’était sans compter avec le bulldog Trump qui l’a balayé bruyamment du revers de la main une fois installé au bureau ovale.

 

En France, les déserts médicaux se sont multipliés, et l’hôpital public est depuis longtemps devenu le parent pauvre des gouvernements successifs.  

 

Ironie du sort, c’est un « petit pays » comme Cuba, Etat socialiste, qui a mis un accent particulier sur les secteurs sociaux comme la santé et l’éducation, qui vole au secours de certaines grandes puissances économiques et démocratiques avancées. Le monde à l’envers ou le monde à l’endroit ? Le débat aura lieu.

 

 

 

Quoi qu’il en soit, la grande épreuve à laquelle l’humanité est actuellement confrontée doit être un moment de remise en cause et d’introspection aussi bien individuelles que collectives afin que les individus et les Etats en ressortent meilleurs et solidaires. Afin que l’économie soit effectivement au service de l’homme et non le contraire.

 

On espère qu’à tous points de vue, en Afrique comme dans les sociétés de consommation à outrance, il y aura un avant et un après-Covid-19.

 

Cette pandémie nous offre  l’opportunité   de repenser le  monde, d’ouvrir une nouvelle ère  où l’homme devra être l’Alpha et l’Oméga du développement.

 

Car si après l’orage on devait retomber dans les  mêmes travers d’hier, cela voudrait dire qu’on n’aurait pas su tirer les leçons de la tragédie planétaire qui se joue actuellement. 

 

Et ce serait un autre drame.

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 01 avril 2020 20:00

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