Campagne cotonnière 2020-2021 : Les ambitions revues à la baisse
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La campagne cotonnière 2020-2021 est lancée. Cependant, confrontés à d’énormes difficultés au nombre desquelles l’insécurité, les aléas climatiques et les impacts de la Covid 19, les producteurs de « l’or blanc » ont adopté une approche « réaliste » visant l’obtention d’une production minimale de 550 000 tonnes de coton graine pour cette nouvelle saison. L’annonce a été faite le samedi 30 mai 2020 à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse animée par les responsables des structures exerçant dans ce domaine. Par ailleurs, ils ont fait part du prix d’achat du coton graine, plafonné à 240F/Kg.
C’est « une approche réaliste » qui a été mise en place par l’Association interprofessionnelle du coton Burkina (AICB) en cette saison cotonnière 2020-2021. La cause, la persistance des évènements ayant entraîné la non-atteinte des objectifs fixés lors de la campagne précédente. Au nombre de ces entraves qui ont « totalement désarticulé le plan de production des producteurs », il est fait cas des conditions climatiques difficiles courant mai et juin 2019, de l’abandon de superficies par certains producteurs du fait des inondations et du fort enherbement des parcelles, de la poursuite des pluies jusqu’en fin octobre 2019 ayant entraîné la pourriture des capsules et de l’insécurité. Si avec tant de difficultés les acteurs du coton burkinabè ne savaient plus où mettre la tête, la survenue du coronavirus aussi bien dans notre pays qu’ailleurs a enfoncé le clou. Conséquence : sur une production cotonnière de 722 000 tonnes attendue en avril 2019, c’est finalement 460 114 tonnes de coton qui ont été engrangées. En plus de cela, on observe une récession économique mondiale du fait de la Covid 19, ce qui a provoqué la baisse du prix de ce produit (soit 240F/Kg pour le coton premier choix et 215F/Kg pour le deuxième choix). Pour Wilfried Yaméogo, directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), cette situation défavorable explique « certainement le 4e rang » qu’occupe actuellement le Burkina dans le classement des pays africains producteurs de coton. Ces difficultés « n’ont pas pour autant empêché une évolution, soit-elle légère », a-t-il ajouté. Mieux, dira-t-il, au sortir de la nouvelle campagne, « on peut constater qu’il y a eu une amélioration substantielle de la production nationale et surtout dans les exploitations pour faire œuvre utile dans la production du coton. C’est ce qui explique par ailleurs la sensibilisation à la productivité à l’hectare ; seul gage d’amélioration de la performance des exploitations cotonnières en particulier et agricoles en général ».
Et au regard de ce résultat qui se veut « encourageant », M. Yaméogo pense qu’il faut « plus de sérénité dans la campagne lancée ». C’est pourquoi, à son avis, « expliquer aux producteurs que le décrochage du prix est une situation liée aux fondamentaux du marché dans ce domaine qui s’est dégradé » est une démarche indispensable quand bien même il y aurait « du professionnalisme dans les activités cotonnières », a-t-il relevé.
Pour sa part, Louis Yanzon Yé, secrétaire général de l’AICB, a exhorté les producteurs de coton à respecter les mesures barrières et exprimé sa reconnaissance à l’Etat pour « son accompagnement », qu’il juge au passage « inestimable ».
Roukiétou Soma
(Stagiaire)
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