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Couverture médiatique en période électorale : Les journalistes à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie

 

Le 20 octobre de chaque année, est célébrée la Journée nationale de la liberté de la presse. Comme à l’accoutumée, a été célébrée par le Centre de presse Norbert-Zongo. Cette 22e édition, actualité oblige, a été placée sous le signe du « Journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale ». Cette thématique a par ailleurs fait l’objet d’un panel de haut niveau animé par d’éminentes personnalités du monde des médias.

 

 

 

 

Dans quelques jours, la campagne électorale pour le double scrutin du 22 novembre sera officiellement ouverte. Pendant cette période, les médias, en particulier les journalistes, font l’objet de convoitise par les partis politiques pour bénéficier de plus de visibilité. Ce n’est un secret pour personne, l’argent circule à volonté pendant ce temps. Face à cela, le journaliste se doit de rester professionnel et de respecter son éthique et sa déontologie.

 

C’est pourquoi  le Centre national  de presse Norbert-Zongo,  à l’approche de l’ouverture de la campagne et à l’occasion de la 22e Journée nationale de la liberté de la presse, a décidé de le célébrer sous le signe du « Journalisme à l’épreuve de l’éthique et de la déontologie en période électorale».  S’il semble être une antienne pour les journalistes, surtout pour ceux qui ont l’habitude de couvrir la campagne électorale, il demeure tout de même d’actualité.  Particulièrement cette année, où les élections se déroulent dans un contexte particulier, à savoir les défis sécuritaire et sanitaire. « À ce contexte difficile pour l’ensemble du pays  s’ajoute la situation économique de plus en plus précaire des médias et plus particulièrement de la presse privée », a précisé Guézouma Sanogo, président du comité de pilotage du Centre de presse Norbert-Zongo.

 

Un choix thématique salué  par l’animateur principal du panel, le Pr Serge Théophile Balima.  Pour lui, les élections sont des moments d’extrême tension et les hommes des médias doivent faire prévaloir l’équité, l’équilibre et la pluralité des opinions. « Les élections constituent des moments d’extrême tensions. Des tensions qui mettent en rivalité des enjeux importants puisque les élections vont permettre à des gens d’accéder à l’ascension présidentielle, à la réussite économique. Ce qui permettra d’exercer le pouvoir avec les avantages du pouvoir qui sont liés à l’exercice de ce pouvoir. Cela veut dire que nous sommes à une période où il y a beaucoup d’exigence et cela va nécessiter des journalistes beaucoup plus de rigueur. Parce que la pression qui va s’exercer va être très grande avant, pendant et après les résultats ». Et le rôle du journaliste, rappelle le Pr Balima, c’est de donner des informations en veillant à l’équilibre de celles-ci tout en résistant à la tentation du gain facile. C’est pourquoi l’éthique et le respect de la déontologie doivent l’emporter.

 

 

 

Médias publics et privés face aux défis de la couverture médiatique

 

 

 

Un point de vue partagé par les autres  panélistes, Jean Emmanuel Ouédraogo, rédacteur en chef de la RTB/télé, et Ousséni Ilboudo, le directeur des rédactions de L’Observateur Paalga. Pour ces deux responsables de rédactions, malgré leur volonté de faire preuve d’impartialité, d’égalité et d’intégrité, ils sont confrontés à de nombreux défis. Pour ce qui est des médias publics, Jean Emmanuel Ouédraogo déplore le fait qu’ils soient fréquemment l’objet d’un jugement de valeur.  « En tant que médias de service public, nous avons cette présomption de culpabilité sur nous parce que dans l’opposition, on se dit que naturellement nous sommes peut -être enclins à accorder des faveurs aux gouvernants. » Pour la campagne, informe-t-il, ils travaillent en étroite collaboration avec le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour définir un programme général et s’assurer que tous les candidats aient un égal accès aux médias publics. « Chaque candidat aura droit à 13 reportages. Ce sera aux candidats de choisir les 13 évènements qu’ils souhaitent que nous couvrions.» Et d’ajouter que pour ce qui est du traitement de l’information, une charte spéciale a été élaborée ; elle « s’impose à tous les journalistes de la télévision du Burkina  qui seront commis à la couverture médiatique des élections». Une difficulté qui n’est pas étrangère aux médias privés, indique Ousséni Ilboudo. Mais au lieu d’être qualifiés de médias au service du gouvernement, ils sont généralement accusés d’être à la solde de l’opposition.  Cela, explique-t-il, est dû au fait que la tendance des médias privés est d’être du côté des plus faibles. La problématique de l’éthique et de la déontologie, dans la même veine que ces prédécesseurs,  il l’aborde sur trois postulats. Le premier, c’est le respect du droit qui est reconnu aux votants d’avoir une information fidèle, exacte et complète. Le deuxième, lui, concerne les candidats. Il s’agit pour eux de faire connaître, par le biais des médias, leur programme de société. Le troisième, les médias ont pour obligation d’examiner sous toutes ses coutures l’entièreté du processus électoral.

 

S’agissant des élections couplées, pour ce qui est de sa rédaction, Ousséni Ilboudo informe que comme en 2015, ils essaieront, autant que faire se peut, un monitoring interne. «  La responsabilité est confiée à un journaliste qui relève au jour le jour l’espace consacré aux différents candidats », a-t-il déclaré.

 

Rabiatou Congo

 

Bela N. Ouédraogo

 

(Stagiaires)

 

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