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ADO sur RFI : Tchogo, tchogo, on va voter, pian !

Qu’Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan, Mamadou Coulibaly se le tiennent pour dit : il n’y aura ni report de scrutin ni transition, comme le réclament à cor et à cri les opposants au président Alassane Dramane Ouattara, qui ont lancé un mot d’ordre de désobéissance civile et de boycott actif.

 

 

ADO l’a martelé hier mardi 27 octobre en début de soirée au cours d’une interview accordée à Christophe Boisbouvier de RFI et à Marc Perelman de France 24. Car, quand bien même celui qui dit avoir en permanence une copie de la Constitution de son pays en poche le voudrait, il ne le pourrait pas pour une raison simple, car de la même manière que la présidentielle américaine se tient tous les quatre ans le premier mardi suivant le premier lundi du mois de novembre (ça sera le cas mardi prochain), la loi fondamentale ivoirienne du 8 novembre 2016 a prévu l’élection à la magistrature suprême pour le dernier samedi du mois d’octobre de la cinquième année du mandat en cours. Difficile donc d’être plus précis, et il n’est donc pas question d’un quelconque glissement électoral. Mais ça, on se doutait bien qu’à quatre jours de l’échéance fatidique, on ne pourra pas arrêter un processus bien avancé même si seulement 41% des électeurs ont retiré leurs cartes.

 

 

Bon gré mal gré, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan, Mamadou Coulibaly, dont les candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel, seront bien présents sur le bulletin unique à côté de Kouadio Konan Bertin et du président sortant qui balaie du revers de la main l’idée d’une volte-face ou d’un parjure que certains lui jettent à la figure. Lui qui avait promis, urbi et orbi, de ne pas briguer un troisième mandat. Avant de se raviser, comme on le sait, après le décès brutal de son Premier ministre et dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, disparu le 8 août dernier. C’est que le pauvre ADO n’avait pas le choix, puisque c’est son parti, le RHDP, et les trois quarts des Ivoiriens qui lui ont demandé ce sacrifice qu’il a accepté par « devoir patriotique et par obligation au nom de la stabilité et de la sécurité de son pays et du bien-être de ses compatriotes ».

 

 

N’allez donc pas dire que lui aussi, comme tant d’autres, à l’image de son voisin guinéen, Alpha Condé, est atteint du syndrome d’Hubris ou qu’il professe le culte de l’indispensabilité.

 

 

Tchogo, tchogo donc, comme on le dit du côté de la lagune Ebrié, on ira voter pian le samedi prochain malgré les risques de violences qui ont déjà fait une trentaine de morts que le locataire du palais de Cocody attribue à ses contempteurs. Notamment le sphinx de Daoukro et son ennemi juré, Guillaume Soro.

 

Le pays d’Houphouët, soutient ADO, qui cite un rapport de la Banque mondiale, a doublé son revenu par habitant en dix ans et serait aux portes du paradis.

 

 

Mais en attendant, il faut craindre que les portes de l’enfer ne s’ouvrent au pays à la faveur de ce scrutin qui suscite des frayeurs aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lejeudi, 29 octobre 2020 21:29

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