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Election à la CAF : La FIFA met Ahmad Ahmad hors-jeu

 

La nouvelle est tombée comme un penalty sifflé dans les arrêts de jeu d’un match de football. Alors qu’il était à 2 doigts de boucler son premier mandat à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) et de se lancer dans la conquête d’un nouveau bail, le président Ahmad Ahmad vient de voir son ambition s’effondrer.

 

 

Il a été condamné par la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA qui lui a infligé une suspension de 5 années et une amende de 200 000 CHF (francs suisses). Il est reproché au patron du football africain d’avoir failli au devoir de loyauté en ayant des accointances avec l’entreprise Tactical Steel, spécialisée dans la fourniture d’équipements sportifs, d’avoir accepté et distribué des cadeaux ou d’autres avantages. Selon le communiqué de la FIFA, le Malgache a aussi abusé de son pouvoir selon l’article 25 de son code d’éthique et détourné des fonds (selon l’article 28).

 

Ce coup de sifflet de réparation de l’instance mondiale du ballon rond tombe au mauvais moment, car, comme un carton rouge, il exclut Ahmad de la course à sa propre succession. Il était d’ailleurs en lice pour un second mandat avec des adversaires qui sont le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya, l’Ivoirien Jacques Anouma et le Sud-Africain Patrice Motsepe. Tout porte à croire que sa victoire était presque assurée au soir du 12 mars prochain à Rabat. On savait de toutes les  façons que l’épée de Damoclès pendait au-dessus la tête d’Ahmad. En effet en 2019, en acceptant l’arrivée de  la SG de la FIFA, Fatma Samoura, comme déléguée générale de la FIFA pour l'Afrique, le président de la CAF ne savait pas qu’il se dirigeait dans un gouffre. Comme dirait l’expert et analyste camerounais des questions de sport Martin Camus, le Malgache avait lui-même huilé la machine de sa propre guillotine. Par naïveté ou par excès de confiance, le premier responsable de la Confédération africaine de football a accepté la tutelle de la FIFA sans se rendre compte que cela lui serait fatal.

 

Tout compte fait, les arguments à charge contre l’actuelle CAF ne manquent pas. Le système CAF n’a jamais été transparent, cela est vrai. Il est aussi vrai que de graves erreurs sont commises et on pourra même dire qu’on a franchi la ligne jaune à de multiples reprises et que la sanction contre Ahmad Ahmad n’est pas volée. Mais ce qu’il faut constater est qu’avec cette suspension et surtout son timing, on aperçoit un signe tangible que l'administration de la FIFA sous Gianni Infantino est fondamentalement colonialiste, bien plus que celle de Sepp Blatter. Ahmad n'aurait pas été inquiété s'il n'avait pas mis Samoura à la porte fin janvier.

 

 

Kader Traoré

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