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Décès députée Claudine Ouédraogo : Les adieux de l’Assemblée à une «combattante de la Nation»

 

Le jardin de l’Assemblée nationale a servi de cadre, hier 2 mars 2021, pour une cérémonie d’hommage à la députée Claudine Ouédraogo, décédée la veille à l’hôpital Yalgado-Ouédraogo des suites d’une courte maladie. Membres de l’hémicycle, ministres, personnel de l’administration parlementaire, parents de la disparue, pour ne citer que ceux-là, se sont recueillis sur la dépouille mortelle de l’élue de la province du Ganzourgou avant que le cortège funèbre ne s’ébranle en direction de ladite localité pour son inhumation.

 

 

 

 

« L’Assemblée nationale rend hommage à la députée Claudine Ouédraogo. Repose en paix ! » Cet écriteau accompagné de la photo de la disparue et d’un ruban noir étaient bien visibles dès l’entrée de l’administration parlementaire. Cette institution, en effet, a été amputée d’un de ses membres à 48 heures de l’ouverture de sa première session ordinaire de l’année 2021. Et c’est un truisme de dire que l’esprit de Dame Claudine Ouédraogo planera sur la plénière de ce jour 3 mars. Mais en en attendant, c’est sa dépouille mortelle qui a été exposée sous un chapiteau dans le jardin. Face à elle, un parterre de personnalités composées de ministres, dont Eric Bougouma, celui-là même qui a cédé son écharpe à la défunte avant de rejoindre l’équipe gouvernementale, d’élus nationaux, du personnel de l’administration parlementaire ainsi que des membres de sa famille biologique. S’est ensuivie une avalanche de propos faisant les éloges de l’illustre disparue. Morceaux choisis : « Chère collègue Claudine Ouédraogo, au nom des députés du groupe parlementaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), repose en paix et que notre solidarité avec celle du peuple burkinabè accompagnent ceux que tu as laissés derrière toi. Que le Seigneur, le Tout-Puissant, les protège et continue de les élever par ses bénédictions. Que tous les ancêtres qui t’ont devancée avec tous les leurs t’accueillent dans le royaume de Dieu, Amen ! » ; « Le groupe parlementaire Rassemblement pour la démocratie et la justice (RDJ), profondément affligé par cette disparition, présente tout d’abord ses condoléances les plus attristées à votre famille biologique, à celle politique ainsi qu’à tous vos proches. Il salue votre engagement et votre combativité politique. Il salue enfin votre mémoire et estime qu’une amazone s’est éclipsée » ; «Sur la base des différents témoignages qui nous sont parvenus, nous retenons d’elle, membre de notre groupe parlementaire MPP, qu’elle était une militante avertie, une vraie battante qui savait mobiliser les femmes non seulement pour les combats politiques mais aussi pour des actions de développement. Aujourd’hui, nous avons du mal à retenir nos larmes parce qu’une personne de grande qualité s’en est allée définitivement sans avoir pu exercer son mandat de député à quelques jours seulement de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2021 ». Passé les mots prononcés par les responsables des six groupes parlementaires, ce fut au tour du vice-président, Nestor Batio Bassière, de clôturer cette oraison funèbre au nom du président Alassane Bala Sakandé, lequel était tout de blanc vêtu pour la circonstance.  

 

 

 

« Nous ne t’oublierons certainement pas… »

 

 

 

La voix grave, le vice-président a indiqué que c’est seulement le 22 janvier dernier, soit il y a un mois et une semaine, que l’Assemblée nationale a validé le mandat de la défunte par acclamation après lui avoir enfilé son écharpe. La native de la province du Ganzourgou, qui a vu le jour le 3 octobre 1971 à Zorgho, était attachée d’administration scolaire et universitaire de formation. « Elle a longuement servi la Nation dans le secteur de l’Education. A titre illustratif, elle fut présidente provinciale puis régionale des mères éducatrices, conseillère au Conseil économique et social (CES) représentant les parents d’élèves, membre de plusieurs réseaux de protection des enfants et point focal des Droits humains et lutte contre les mutilations génitales féminines », a égrené le député Bassière. Et d’ajouter que ce n’est pas un fait du hasard si la Nation lui a été reconnaissante le 11 décembre 2012 quand elle lui décernait, à travers le ministère de la Promotion de la femme et du Genre, la médaille de chevalier de l’ordre du Mérite burkinabè. Une distinction honorifique parmi tant d’autres. « C’est donc pour rendre un hommage très mérité à cette combattante de la Nation et respecter une tradition bien connue de la Représentation nationale que nous organisons la présente cérémonie. Très chère défunte collègue, l’ensemble des députés, par ma voix, voudraient te rassurer que nous ne t’oublierons certainement pas, que nos pensées affectueuses t’accompagneront éternellement et que tu nous manqueras énormément. Tu manqueras à la Représentation nationale au regard du potentiel d’expériences sociale, administrative et politique que tu détenais et qui allaient profiter à l’Assemblée nationale. Que notre collègue repose en paix et que la terre du Burkina Faso lui soit légère », a-t-il conclu.        

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification lemercredi, 03 mars 2021 20:42

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