Blocus convoi militaire français : Et pourtant il faut qu’il passe !
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Roch Marc Christian Kaboré se serait bien passé de cette crise dans la crise. Il n’avait pas encore fini de gérer les remous sociopolitiques consécutifs au drame d’Inata, dont le bilan s’établit à 53 victimes, que le voici embarqué dans une autre galère, franco-burkinabè, cette fois-ci.
En effet, l’impressionnant convoi militaire hexagonal qui a quitté Abidjan pour Gao, au Mali via le Niger, est stoppé depuis jeudi en territoire burkinabè.
Le blocus, d’abord léger à Bobo-Dioulasso puis à Ouagadougou, s’est transformé en fortification infranchissable à Kaya où les populations ont dressé des barricades sur la RN3. Perturbant le trafic routier 72 heures durant et obligeant la caravane logistique à battre en retraite pour se replier à la périphérie de la capitale.
Voici donc le locataire de Kosyam pris entre deux feux :
d’un côté, des manifestants antifrançais chauffés à blanc par des partis politiques et des organisations de la société civile aux desseins pas toujours avoués, et de l’autre, les pressions, voire la colère, que l’on peut imaginer d’Emmanuel Macron.
Mais que peut bien faire le premier magistrat burkinabè qui marche comme sur des œufs et qui n’a peut-être pas d’autre choix que d’amener les croquants à la raison ?
Une raison que beaucoup ne veulent pas entendre malgré les multiples tractations publiques et souterraines des autorités politiques et administratives.
Certes, la puissance publique peut user de la force pour se sortir de ce traquenard, car ce n’est pas un lance-pierres antidrone (1) qui peut en temps normal arrêter une telle armada.
Mais le passage en force, chacun le sait, est une option trop risquée.
On voit mal, en effet, comment une telle opération peut être conduite sans laisser de victimes sur le bitume.
Déjà qu’il y a eu quelques blessés lors du « tir de barrage » des populations de Kaya, que n’a-t-on pas entendu ?
Si ça se trouve, c’est peut-être le souhait des officines qui, par cynisme, entendent pousser Roch à la faute, lui dont la démission est demandée par certains de ses compatriotes.
Il faut bien sortir de ce piège en permettant au convoi de poursuivre sa route dans la mesure où le Burkina Faso n’est pas sa destination finale et même si le sort des Burkinabè, des Maliens et des Nigériens est intimement lié dans cette guerre contre le terrorisme.
A un moment ou un autre, il faut bien arrêter cette minorité vociférante sur les réseaux sociaux et qui surfe opportunément sur la vague antifrançaise.
Certes, la présence du Coq gaulois dans les sables mouvants du « Sahélistan », malgré sa puissance de feu, n’a pas encore permis de nous désensabler.
Mais n’est-ce pas souvent trop facile, voire un tantinet puéril, de nous défausser de nos propres responsabilités sur l’ancien colonisateur malgré les brûlures de notre histoire commune ?
1. (1) En référence à ce jeune de Kaya qui a détruit un drone à l’aide d’un projectile tiré par son lance-pierres.
Alain Saint Robespierre
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