Bras de fer Mali/CEDEAO : Ça ne sent pas bon
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Ééééh Burkinabè ! Plus prompt à s’occuper de la paille dans l’œil du voisin que de la poutre dans le sien. Depuis la crise entre le Mali et la CEDEAO, on voit fleurir sur les profils des internautes burkinabè toutes sortes de propos exaltés. Si ce n’est «Je suis Mali», c’est «Un autre Sankara vient de naître en Afrique», ou encore «La véritable indépendance du Mali en marche». La récréation a assez duré, il est temps d’en sonner la fin.
Quoi qu’on dise ou quoi qu’on écrive, tant que les colonels putschistes de Bamako ne vont pas mettre balle à terre, le Mali sera dans un beau pétrin. Surtout que les sanctions votées par les Etats de la CEDEAO sont légales et prévues par les textes. Du reste, la patrie de Modibo Kéïta avait entériné ces mêmes genres de sanctions, à l’époque, contre un certain Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et contre un Dadis Camara en Guinée. L’Histoire est têtue.
Et puis, que peut bien faire Goïta d’un bonus de 2, 3, 4, 5 et même 10 ans ? Pour prétendument installer son pays sur de bons rails ? Mon œil oui ! Une Transition c’est une Transition. On ne demande pas la durée d’un mandat. «Pendant que le pays engrange de spectaculaires victoires dans la lutte contre le terrorisme... », selon la vulgate officielle. Quelle victoire spectaculaire ? Combien de populations réinstallées dans leurs villages ? Kidal a-t-elle été reconquise ? Que peut bien faire le président intérimaire, qu’il n’a pas pu faire quand il était patron des Forces spéciales ou depuis son premier coup d’Etat d’août 2020 ? Arrêtons de nous chatouiller pour rire. Ça m’énerve à la fin.
D’aucuns annoncent de façon péremptoire que l’heure a enfin sonné pour le Mali de frapper sa propre monnaie, comme la ménagère du coin qui décide subitement de produire et de vendre du maffé ? Les gens savent-ils de quoi ils parlent ? Oublient-ils ou ignorent-ils que le pays avait tenté cette expérience qui s’est révélée amère et qui s’est soldée par un retour pas très glorieux au franc CFA ? Pour avoir une monnaie viable, il faut produire des biens et des services (à l’image du Nigeria et du Ghana) ; ce qui n’est pas le cas, le Mali étant presque exclusivement importateur de produits. Qui voudra alors de cette monnaie ? Les Maliens seuls, peut-être ! Bonjour alors l’inflation avec de la monnaie en sac de cinquante kilos.
La sérénité est-elle dans les rangs ? Rien n’est moins sûr. Aussitôt les sanctions rendues publiques, ceux qui avaient de l’argent dans les banques se sont vite empressés d’aller vider leurs comptes. Une chose est sûre : sauf miracle, et si rien n’est fait, le Mali sera dans une impasse et le passage que le voisin guinéen lui a promis (et vous devinez pourquoi : le bourreau a peur du couteau) ne lui sera pas d’un grand recours. Et puis ce n’est pas toute l’opinion malienne qui est favorable aux exigences ` de la junte. L’imam Mahmoud Dicko, pour ne citer que lui, estime par exemple que la période de Transition ne devrait pas excéder un an. Alors, il faut faire attention ; au Mali, il n’est pas de bon augure de croiser le fer avec le tombeur d’IBK.
Issa K. Barry
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