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Sommet mondial sur les ressources hydriques: Pourvu que les belles résolutions ne tombent pas à l’eau

On dit souvent que l’eau est source de vie, mais il est parfois source de trouble, pour ne pas dire de mort. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, il aura fallu attendre 46 ans pour que les dirigeants de la planète se penchent de nouveau sur cette ressource si vitale pour l’humanité. 

Alors que le dernier et unique sommet sur l’eau jusqu’à présent était celui qui s’est tenu en 1977 à Mar del Plata en Argentine, New York abrite depuis hier une grand-messe de l’or bleu. Il faut dire que l’heure est grave. On estime que 2 milliards de personnes à travers le monde sont privées d’eau potable et 3,6 milliards n’ont pas accès à des services d’assainissement gérés de façon sûre. La situation est particulièrement préoccupante en Afrique où 400 millions de personnes n’ont pas un accès sécurisé à l’eau et à l’assainissement. On prévoit également que d’ici 2025, près de 230 millions d’Africains seront confrontés au manque d’eau et 460 millions d’entre eux vivront dans des zones qui connaîtront un stress hydrique. 80% des maladies sont d’origine hydrique (choléra, dysenterie, malaria, etc.) et chaque jour 650 personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans, meurent de diarrhée en Afrique.

On pourrait aligner à l’infini d’autres chiffres aussi alarmants les uns que les autres.

A cela il faut ajouter les tensions entre Etats ou entre communautés pour le partage ou l’utilisation de l’or bleu. On pense notamment aux frictions entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan avec la construction par Addis-Abeba de l’immense barrage de la Renaissance sur le Nil bleu. Au Moyen-Orient, la tension est également latente autour du bassin du Tigre et de l’Euphrate que se partagent la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.

C’est dire combien l’enjeu de ce sommet de New York, qui doit réunir durant trois jours au siège des Nations unies, des centaines de ministres et une dizaine de chefs d’Etat est important. 

Il doit permettre de trouver des solutions pour gérer une denrée qui se fait de plus en plus rare. Et il faut espérer que les participants à la concertation onusienne trouvent les voies et moyens pour régler de manière durable cette crise qui est devenue  plus criarde avec l’accroissement de la population mondiale et le changement climatique. Sur ce dernier point, la Corne de l’Afrique devrait ainsi entamer sa sixième saison des pluies sans…pluie.

Malheureusement sur ce dossier climatique, les COP se suivent et se ressemblent. Les parties prenantes sont incapables de s’entendre sur des mesures radicales pour arrêter cette descente aux enfers. Espérons que les bonnes résolutions qui seront adoptées à l’issue du sommet de New York connaîtront un sort différent et qu’elles ne vont pas tomber à l’eau.

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lejeudi, 23 mars 2023 22:50

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