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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (659)

Sanctions américaines contre des officiels maliens : Wagner, Blackwater…à chacun ses mercenaires

Cette fois-ci, c’est au sommet que les Etats-Unis ont frappé. Quelque temps après avoir pris des sanctions contre des responsables de Wagner sur les bords du Djoliba, le Trésor américain a décidé hier de viser trois piliers de l’armée malienne à Bamako.

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Mali, Burkina et Guinée: La CEDEAO colle aux « Talon » des 3 transitions

Bola Tinubu n’aura pas perdu de temps. Neuf jours après le dernier sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenu à Bissau, le nouveau président en exercice de l’organisation, et tout nouveau président du Nigeria, a convoqué les membres de la troïka pour un mini-sommet consacré au suivi du conclave de la semaine dernière.

Le Nigérian avait à ses côtés ses homologues béninois, Patrice Talon, et bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, à qui s’est joint le chef de l’Etat nigérien, Mohamed Bazoum.

Lors de cette rencontre de la troïka+1 tenue le mardi 18 juillet dernier à Abuja, les chefs d’Etat ont décidé de « réengager les trois Etats membres, Mali, Burkina et Guinée, au plus haut niveau » et d’envoyer en mission le « numéro un béninois » auprès de ces trois transitions. Une mission au sommet sans pour autant mettre sur la touche les médiateurs Goodluck Jonathan, Mahamoudou Issoufou et Yayi Boni, qui géraient respectivement les transitions malienne, burkinabè et guinéenne.

On se rappelle que lors de la dernière conférence des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale, le chef de l’Etat nigérian avait eu des mots assez durs contre les changements anticonstitutionnels, promettant de faire en sorte qu’il n’y ait plus de coups d’Etat en Afrique de l’Ouest.

C’est donc dans le droit fil de cette ligne de conduite que Patrice Talon doit se rendre à Bamako, Ouaga et Conakry. Pour le moment, ni la date, ni la durée, encore moins les objectifs de sa mission ne sont connus. Tout au plus sait-on que « la CEDEAO restera attachée à des transitions rapides, à des processus électoraux inclusifs et au respect des chartes des transitions. » Autant dire que l’envoyé spécial de Tinubu aura du grain à moudre, dans la mesure où les trois pays sont engagés dans des transitions pour le moins incertaines.

Certes le Mali a organisé un référendum constitutionnel le 18 juin 2023, mais bien malin qui pourrait dire à cette étape si le délai de février-mars 2024 pour la tenue des élections générales et le retour à une vie constitutionnelle normale sera respecté. Idem pour le Burkina, dont la transition est censée prendre fin en juillet 2024.

Mais à Bamako comme à Ouagadougou, on entend certaines voies plus ou moins officielles conditionner la tenue du scrutin au retour de la sécurité et à la reconquête du territoire.

Concernant la Guinée, après avoir traîné les pieds pendant de longs mois, le colonel Mamady Doumbouya s’est finalement engagé à remettre le pouvoir aux civils en début d’année 2025.

Dans ces trois pays, les transitions avancent à un train de sénateur. Et vu les postures qui sont celles des putschistes, on peut se risquer à dire que le soldat Talon s’embarque dans une mission pour le moins incertaine.

On a bien peur en effet que l’envoyé spécial de Tinubu ne prêche dans un désert où il a peu de chances d’être entendu par des officiers rétifs, particulièrement sourcilleux sur leur souveraineté et dont les partisans rappellent à l’envi que la CEDEAO est souvent absente quand se nouent les crises, qu’elles soient sécuritaires ou liées aux modifications constitutionnelles et qu’on ne la voit que lorsque le mal est déjà fait. Un médecin donc après la mort, comme on l’en accuse régulièrement, et qui serait, de ce fait, très mal placé pour faire des injonctions à des Etats qui se battent pour s’en sortir.

 

Hugues Richard Sama

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Birame Souleye Diop inculpé au Sénégal: Opposant, donc intouchable ?

C’est une nouvelle affaire dans l’affaire.

Après avoir été gardé à vue, Biramane Souleye Diop, député de l’opposition sénégalaise, a été formellement inculpé le mardi 11 juillet 2023 pour « offense au chef de l’Etat et actes de nature à compromettre la paix publique ». En cause, ses propos tenus au lendemain de la décision du président Macky Sall de renoncer à briguer un troisième mandat à la présidentielle de février 2024.

Le président du groupe parlementaire de la coalition de Yewwi Askan Wi avait en effet déclaré au cours d’une conférence de presse : « J’avertis les prochains candidats de l’APR (Ndlr : le parti au pouvoir) : évitez de manger chez lui (Ndlr : Macky Sall), évitez de boire son eau, il est capable de vous empoisonner et de dire : comme nous n’avons plus de candidat, je reviens. Et de le faire à la Ouattara. Prenez garde ! » L’opposant faisait allusion à la mort du Premier ministre ivoirien et candidat annoncé du parti au pouvoir à la présidentielle, Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet 2020. Les méchantes langues y avaient vu un empoisonnement.

C’est cette comparaison qui vaut aujourd’hui à celui qui est également le numéro 2 du PASTEF, le parti d’Ousmane Sonko, ses ennuis judiciaires.

Il n’en fallait pas plus pour que les contempteurs de Macky Sall montent de nouveau au créneau au prétexte que l’incriminé est victime de « l’intolérance et l’intransigeance d’une justice punitive et instrumentalisée » ; le même refrain seriné depuis deux ans avec les procès successifs d’Ousmane Sonko, d’abord pour diffamation sur la personne du ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et ensuite pour une histoire de viol présumé sur l’employée d’un salon de massage, Adji Sarr.

Les camarades de l’élu pestent surtout contre la violation de  l’immunité parlementaire du député-maire de Thiès-nord

Certes, on peut s’interroger sur les procès qui frappent depuis le début de son mandat les principaux opposants du président sénégalais, de Karim Wade à Biramane Souleye Diop, en passant par Khalifa Sall, Barthelemy Dias et Ousmane Sonko.

Cela dit, ce n’est pas parce qu’on est opposant qu’on doit tout se permettre. Le statut d’opposant autorise-t-il, les injures ? Peut-on diffamer sans conséquence parce qu’on est juste de l’opposition ?

Ce sont là autant de questions qui appellent la responsabilité de ceux qui aspirent à gérer le pouvoir d’Etat et qui devraient plus que quiconque savoir qu’il faut tourner sa langue plusieurs fois avant de parler, au lieu de se barricader systématiquement derrière l’argument un peu trop facile de l’instrumentalisation de la justice.Ils sont des justiciables comme les autres qui doivent répondre de leurs actes.

C’est bien connu, en droit, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, et en l’espèce, plutôt que de jeter l’anathème sur le premier magistrat sénégalais et ses juges présumés acquis, ses contempteurs devraient avoir au moins l’humilité et l’honnêteté de reconnaître leurs propres erreurs. Bien souvent, ce sont eux qui tressent la verge avec laquelle on les bat.

 

Hugues Richard Sama

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Force militaire CEDEAO : Une chose est de la créer, une autre est de la faire vivre

La 6e conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est déroulée le 10 juillet dernier en Guinée-Bissau avec comme cadeau de bienvenue le poste de la présidence de l’institution au président fraîchement élu du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu. L’affaire a donc échu au géant de l’Afrique de l’Ouest, ou au géant de l’Afrique tout court avec ses 212 millions d’habitants.

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Macky Sall félicité par Moussa Faki Mahamat:Qu’aurait fait l’UA s’il s’était représenté ?

72 heures après la décision solennelle de Macky Sall de ne pas se représenter pour un troisième mandat, les conjectures sur ce qui va se passer au Sénégal les prochains mois vont bon train, notamment sur l’oiseau rare qui va représenter l’alliance Benno bokk yakaar sans pour autant diviser la coalition présidentielle.

Les conjectures vont bon train, les félicitations aussi. Nombreux sont ceux qui louent la sagesse du président sénégalais dans une Afrique, surtout celle francophone, où la tendance générale est de pousser des racines sur le fauteuil présidentiel, souvent à coups de tripatouillages électoraux, les uns plus grossiers que les autres, et de modifications constitutionnelles. Et les exemples sont légion.
Parmi les réactions positives on notera particulièrement celle de  Moussa Faki Mahamat. Voici ce que le président de la Commission de l’Union africaine (UA) a en effet déclaré : « Je salue la décision sage et salutaire de mon frère, le président Macky Sall, de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle de 2024. J’exprime mon admiration au grand homme d’Etat qu’il est d’avoir privilégié l’intérêt supérieur du Sénégal et de préserver ainsi le modèle démocratique sénégalais qui fait la fierté de l’Afrique ».
C’est bien de se réjouir de l’évolution des choses au Sénégal, mais qu’est-ce que l’UA aurait fait si ça avait été une décision contraire ?
On sait que les organisations régionales ou sous-régionales africaines, que ce soient la CEDEAO, la SADC ou l’UA, jouent souvent au médecin après la mort. On regarde impuissant sans mot dire les modificateurs patentés de Constitutions jusqu’à ce que le pire advienne : coups d’Etat ou insurrections.
C’est donc bien de se gargariser de cette posture républicaine du natif de Fatick, mais ce qu’on demande à ces plénipotentiaires d’Addis-Abeba, d’Abuja et d’ailleurs, c’est de prendre souvent clairement position contre les chefs d’Etat qui s’embarquent dans une gestion monopolistique du pouvoir, pour ne pas dire de dérives monarchiques.
Cela dit, on espère que l’organisation panafricaine aura le courage, à l’avenir, de mettre à l’index et de clouer au pilori ceux qui seraient tentés par des menées suicidaires. Il ne faut pas attendre que les coups d’Etat interviennent après les troisièmes mandats contestés pour les condamner et contraindre les militaires à retourner rapidement dans les casernes. Il faut être proactif et anticiper les crises qui pourraient survenir en jouant aux vigies de la démocratie.

Hugues Richard Sama

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3e mandat de Macky Sall : La surprise du chef

Macky Sall est donc enfin sorti du silence. Un silence qui était devenu bruyant ces dernières semaines. C’est que, depuis quelque temps, par petites touches successives, le président sénégalais laissait transparaître ses ambitions présumées, encouragé qu’il est par des partisans chauffés à blanc qui le conjurent de se présenter pour un troisième mandat.

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