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Tentative de putsch en RDC : 3 morts et une foultitude de questions

 

C’est aux crépitements d’armes automatiques que certains Kinois ont été tirés de leur sommeil au crépuscule matinal d’hier. C’est d’abord le domicile du vice-Premier ministre, ministre de l’Economie, Vital Kamerhé, candidat de la coalition au pouvoir pour être président de l’Assemblée nationale qui a été attaqué.

 

Les assaillants s’en sont ensuite pris au Palais de la Nation, le siège de la présidence congolaise, situé à proximité dudit domicile.

 

Mais les Congolais n’auront pas eu le temps de s’inquiéter outre mesure. En effet, dans une déclaration lue à la télévision nationale, le porte-parole de l’armée donnait l’information qu’une tentative de coup d’Etat ‘’a été étouffé dans l’œuf’’. Elle aurait impliqué des Congolais et des étrangers, ’tous mis hors d’état de nuire’’ par l’armée qui contrôle la situation et invite les ’populations a vaqué librement et tranquillement à leurs occupations’’.

 

Le président Félix Tschisekedi, son parti l’UDPS et la coalition l’Union sacrée, vainqueurs des dernières élections, l’ont échappé belle. En effet, les assaillants putschistes, n’auront pas occupé le Palais de la Nation longtemps et l’illusion de leur succès se résume à la mort de 2 policiers, à des voitures caillassées et à des bris de vitres ici et là. Le drapeau de l’ex-Zaïre brandi, leur slogan, Zaïre ooyéee, entendu dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux cachent mal leur cuisant échec avec à la clé, la mort de leur cerveau présumé : Christian Malanga Musumari.

 

Quelle mouche a bien pu piquer ce Congolais de la diaspora qui vivait aux Etats-Unis où il a créé un parti, United Congolese party (UCP), formé un gouvernement parallèle et ne tarissait pas de critiques contre celui de Félix Tshisekedi à se gratter ainsi pour… mourir ? Quel autre opposant était de mèche avec cet apprenti putschiste ? Combien de mercenaires américains a-t-il embarqué dans son entreprise suicidaire ? Quelles autres motivations, en plus de la nostalgie de l’ère Mobutu, ont poussé les conspirateurs à tenter de renverser les institutions républicaines de la RDC ?

 

Comment les assaillants ont-ils pu introduire des armes jusqu’au cœur de la capitale et s’emparer si facilement du siège de la présidence ? Le début d’exécution du putsch n’est-il pas une preuve d’une fragilité de la sûreté d’Etat ? Ou au contraire, peut-on subodorer une intelligence tactique des services de sécurité qui ont su et vu les comploteurs s’organiser, préférant les laisser s’enfermer en véritables pieds nickelés dans une souricière avant de leur assener un coup fatal ?

 

D’une question à l’autre, que ces assaillants de dimanche soient des amateurs politiques et en stratégie militaire ou les bras armés d’une opposition qui n’a pas confiance à l’alternance par les urnes, leur acte est symptomatique des questionnements récurrents sur le modèle de gouvernance le plus à même d’impulser le développement des pays africains ? Dans le cas présent, un coup d’Etat n’aurait-il pas créer en RDC plus de problèmes qu’il n’en résoudrait ?

 

A l’évidence, entre l’insécurité persistante à l’Est de la RDC, la difficile conjoncture socio-économique avec les problèmes de pauvreté qui tenaillent la majorité des Congolais, les priorités du pays sont ailleurs. Le retour au mobutisme serait pur aventurisme quand on connaît la vacuité d’idéal qui l’a caractérisé et l’image désastreuse que ce mégalomane laisse à la postérité ! Bref, cette tentative de putsch a fait 3 morts à Kinshasa et soulève moult et une questions sur les rives du fleuve Congo et ailleurs.

 

La Rédaction   

 

Dernière modification lelundi, 20 mai 2024 22:50

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