Situation sécuritaire : Conseil de guerre à Kosyam
- Écrit par Webmaster Obs
- Publié dans Politique
- Lu 24103 fois
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Imprimer
- Ajouter un commentaire
Le Conseil militaire joue un rôle de direction des Forces armées d’un Etat. Celui-ci veille à l’entraînement de ses Forces dont les « forces spéciales » et les corps d’élite, à l’acquisition d’armements et à l’analyse stratégique des menaces.
C’est en quelque sorte à cet exercice que s’est livré le Conseil supérieur de la défense nationale (CSDN) le samedi 8 septembre 2018 à la Présidence du Faso à Ouagadougou au cours d’une rencontre d’un peu plus de cinq heures.
Le vendredi 7 septembre courant, deux des valeureux éléments de l’armée nationale tombés sur une embuscade meurtrière qui leur a été tendue à Kaboanga, localité située sur l’axe Fada-Pama, ont été conduits à leur dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin. Le lieutenant K. Félix Bayem et le soldat de 2e classe Wend-Kouni Franck Josué Tarpilga y rejoignent sept des leurs, fauchés neuf jours plus tôt dans les mêmes circonstances ainsi que bien d’autres frères d’armes avant eux, victimes des attentats terroristes auxquels est soumis depuis quelque temps le Pays des hommes intègres, pris pour cible par des agresseurs invisibles.
En raison de ces assauts répétés que subit le Burkina, la hiérarchie militaire, réunie autour du Président du Faso (PF), Roch Marc Christian Kaboré, de son Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, et de quelques patrons de départements ministériels spécifiques, a parlé de dispositif de riposte.Sitôt de retour de mission en Chine populaire, le chef de l’Etat a convoqué le CSDN pour examiner la situation sécuritaire préoccupante au Burkina, en particulier dans la région de l’Est. Il a salué la mémoire des soldats qui sont tombés pour la défense de la patrie et présenté ses sincères condoléances à toutes les familles éplorées. Le président a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Il est important, souligne-t-il, qu’on reprenne l’initiative à l’Est. Sans entrer dans les détails des opérations qui seront menées, le PF donne l’assurance au peuple burkinabè que des dispositions seront prises pour, non seulement éradiquer le fléau qui sévit à l’Est, mais également neutraliser définitivement ceux qui continuent tous les jours de tuer des Burkinabè. Roch Kaboré dit assister à une vaste opération de déstabilisation du Burkina Faso par des opérations de harcèlement de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) au niveau des différentes frontières. L’objectif visé est simple selon lui : c’est de montrer que l’insécurité existe au Burkina. Mais, soutient-il, force reste à l’Etat. C’est pour cela, ajoute-t-il, que des dispositions urgentes seront prises les prochains jours pour parer à cette situation et rétablir la sécurité dans cette zone du pays. Les Forces armées nationales (FAN), les FDS vont travailler à reprendre en main toute la zone de l’Est, tout en continuant à sécuriser celles du Sahel, du Sud-Ouest et également les autres zones où elles ont subi des attaques. Leur détermination et leur engagement à défendre la patrie seront sans faille, a martelé le premier des Burkinabè.
Prise en charge diligente des familles des victimes et des blessés
Le chef de l’Etat, par ailleurs, invite le peuple burkinabè dans son entièreté à soutenir les vaillants combattants qui chaque jour se battent pour la défense du Burkina Faso dans son intégrité territoriale. Pendant que le pays est attaqué, confie-t-il, il est inadmissible que des Burkinabè travaillent à saper le moral des troupes. Pour lui, ce n’est pas patriotique. Il appelle alors chacun à faire preuve de patriotisme, parce que la défense de la nation doit être collective. Chacun de ses filles et fils doit par conséquent jouer sa partition.
Roch Marc Christian Kaboré, chef suprême des armées, profite de l’occasion pour saluer la vaillance des troupes sur le terrain, les encourager à garder le moral haut. Il y a eu certes beaucoup de décès, mais son avis est qu’avec l’engagement de tous, le terrorisme ne pourra jamais vaincre le Burkina Faso. La victoire appartiendra toujours, non seulement aux Forces armées, mais également au peuple burkinabè tout entier.
La rencontre a été l’occasion pour le CSDN de revenir sur un certain nombre de situations qui concernent les FAN, lesquelles ont perdu beaucoup d’hommes dans le cadre de leur mission. Le ministre de la Défense, affirme le PF, a soumis au Conseil des propositions concrètes pour la prise en charge des familles des ayants droit de ceux qui sont décédés, de ceux qui sont blessés et qui sont dans un état d’invalidité. Toutes ces questions, précise-t-il, seront examinées lors des prochains Conseils, pour qu’avant fin septembre des décisions soient prises pour les résoudre.
Pour le président Kaboré les Forces armées sacrifient leurs vies pour la nation. C’est donc tout à fait normal que celle-ci, même si elle ne peut pas régler toutes les questions, leur soit reconnaissante. C’est dans ce sens-là, répète-t-il, que des dispositions seront prises, espérant et affichant sa confiance que très prochainement les choses reprendront normalement.
D. Evariste Ouédraogo
Prenons le chef de l’Etat au mot
La situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans notre pays vaut bien la tenue d’une session extraordinaire du Conseil national de Défense.
Au regard de la série d’attaques et d’embuscades contre des symboles de l’Etat et les forces de défense et de sécurité dans les régions de l’Est et du Sud-Ouest et de la psychose qui s’est ensuivie, les Burkinabè avaient besoin d’un signal fort de la part du chef suprême des armées.
C’est désormais chose faite. Puisque de la bouche du président Roch Marc Christian Kaboré, nous avons appris que plus rien ne serait comme ces derniers mois dans ces deux localités.
Il a promis que des actions fortes seraient engagées pour un retour à l’ordre et à la quiétude.
Même si pour des raisons évidentes les détails n’ont pas été divulgués, on aimerait prendre au mot le chef de l’Etat et gager que la sécurité publique sera effectivement de retour dans ces zones si chères à notre pays.
Dans cet esprit, on espère qu’au moment où ces assurances ont été données, des mesures ont été prises pour empêcher les ennemis de se replier au-delà des frontières environnantes.
C’est le lieu d’associer notre modeste voix à celles de tous ceux qui appellent à l’union sacrée pour venir à bout de ce défi asymétrique lancé à notre pays.
Mais il faut éviter que les « forces du Mal » ne nous divisent en nous montant les uns contre les autres ; particulièrement ceux qui règnent aujourd’hui contre ceux qui étaient hier aux affaires.
D.E.O.
Dernier de Webmaster Obs
- Bonne gouvernance en Afrique : Les mauvaises notes de la Fondation MO
- Campagne législatives et Sénégalais du Liban : Un rapatriement politiquement opportun
- Armée malienne : Des généraux comme s’il en pleuvait
- « Personne n’est à l’abri d’une fausse information »: (Adnan Sidibé, meilleur fact-checker africain de l’année)
- Santé du président Camerounais : Taisez vous, y a rien à dire