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Procès du 28-Septembre: Dernière ligne droite d’un jugement marathon

Après trois semaines de suspension, le procès du massacre du 28-Septembre en Guinée a repris le 13 mai dernier avec les plaidoiries des conseils de la partie civile.  Passé cette étape  viendront tour à tour les réquisitions du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense avant que le tribunal ne se retire pour livrer son verdict.

Le procès ouvert le 28 septembre 2022 amorce donc sa dernière ligne droite. Mais même si l’on vit les derniers instants du jugement, la partie civile ne désespère pas de voir requalifier les faits en crime contre l’humanité. Une requête sur laquelle statuera le tribunal au moment de rendre son verdict, c’est-à-dire d’ici le mois d’août, comme l’espère son président, Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Quoi qu’il en soit, ce procès marathon se veut historique pour la Guinée. A la barre, 11 accusés, dont l’ancien président Moussa Dadis Camara, poursuivis notamment pour assassinats, meurtres, actes de torture, coups et blessures volontaires et séquestration. Alors que celui qui avait profité du décès de Lansana Conté pour prendre le pouvoir par les armes le 24 décembre 2008  s’était mis à rêver de pousser des racines sur le fauteuil présidentiel, l’opposition et une bonne partie de la casse politique avaient décidé de lui barrer la route en organisant le 28 septembre 2009 une grand rassemblement au stade éponyme. Des militaires ont alors fait irruption dans l’enceinte sportive, tirant sur la foule et violant plusieurs femmes. Le bilan fait état de 157 personnes tuées et de centaines de blessés.

Il aura donc fallu attendre treize ans et la construction d’un bâtiment flambant neuf pour accueillir le tribunal pour qu’enfin débute la manifestation de la vérité.

On aura assisté à un jugement spectacle qui a révélé des «stars» comme Toumba Diakité et Moussa Dadis Camara, fidèle  à lui-même avec ses  pitreries qu’on avait l’habitude de  voir quand il était aux affaires.

Quelles que soient l’issue ce jugement et les peines qui seront prononcées, ce devrait être une leçon pour tous les responsables guinéens et même au-delà de la Guinée

Dieu seul sait en effet à quel point  les hommes forts, quand ils sont au pouvoir, peuvent se permettre tout et n’importe quoi. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent dans cette Afrique,  où la vie humaine est parfois banalisée au nom de la lutte pour le pouvoir ! Nos dirigeants gagneraient à gouverner d’une manière vertueuse et à ne pas sombrer  dans l’arbitraire et la violence aveugle. Même si certains pensent que ça n’arrive qu’aux autres, l’histoire nous enseigne le contraire : aucun crime ne reste impuni.

 

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification ledimanche, 19 mai 2024 18:27

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