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Affaire Floribert Chebeya : Verdict renvoyé pour le procès de lampistes Spécial

Le verdict de la Cour militaire de Kinshasa dans le procès des huit policiers accusés de l’assassinat de Floribert Chebeya, militant des droits de l’homme et directeur-fondateur de l’Ong «La voix des sans voix»,  qui devait être rendu hier a été reporté au 23 juin. La raison évoquée en est tout simplement pitoyable : «Il y a un juge de la Cour qui est malade». Rien à dire, il faut respecter les souffrants, à défaut de dire le droit à propos des morts.

On devra donc attendre une semaine de plus pour savoir la «vérité» sur l’assassinat de cet homme retrouvé mort le 2 juin dans sa voiture sur une route en périphérie de Kinshasa, et dont le chauffeur, Fidèle Bazana, a, lui,  mystérieusement disparu. Une fois de plus, sur un continent africain qui devient décidément coutumier du fait, on se retrouve avec des assassinats dont on peine à trouver les commanditaires.

Mais la vérité, c’est que le régime de Kabila fils donne l’impression, et c’est un euphémisme, qu’il ne fait pas ce qu’il faut pour découvrir la vérité sur ce double meurtre. Il aura commencé par nier toute implication dans cette affaire ; puis, la pression internationale aidant, il aura consenti à faire arrêter des suspects : 8 petits poissons, des policiers que l’on a vite fait d’inculper avant d’en faire embastiller certains ; les autres sont en fuite. Remarque digne d’intérêt,  l’inspecteur général de la police, John Numbi, l’homme avec lequel Floribert Chebaya avait rendez-vous quelques heures avant sa mort, lui, n’a pas été emprisonné. Plus il a comparu au procès à titre de témoin.

Pour couronner le tout, le report n’a pas été annoncé par avance aux avocats de la partie civile. Ils l’apprendront, sur place, à l’ouverture du procès, comme tout le monde. Plus que singulière, la manière est des plus cavalières et elle traduit sans ambages ce que les autorités congolaises ont décidé d’avance quant au verdict prochain de cette bien sale affaire. L’arrogance et le mépris qui en émanent forcent à dire que, dans le meilleur des cas, on consentira à la condamnation de quelques sous-fifres tandis que les vrais commanditaires de ce sordide double assassinat s’en tireront à bon compte ; rien ne dit d’ailleurs qu’ils n’iront pas fêter leur «veine» en sablant quelques bouteilles de champagne dans quelque maquis branché de Kinshasa, la belle.

Peu glorieux, très peu glorieux pour Joseph Kabila dont on espérait, à vrai dire, bien mieux. On attendait un procès pour l’exemple ; à la place on devra se contenter d’une mauvaise farce teintée de mépris et d’arrogance. Un peu à l’image de son ère, d’ailleurs, qui se sera, au final, révélée être celle d’une «démocratie» sous haute surveillance policière marquée par des embastillements injustifiés autant que par des assassinats non élucidés ; sans oublier le forceps que Kabila fils utilisa pour arracher la présidentielle à un tour, renforçant l’idée que lui aussi fera feu de tout bois pour rester accroché au trône que lui légua un père parti sans doute trop tôt ; tous, des faits qui indiquent que l’homme préfigure une pâle copie d’un certain Mobutu, piètre roi d’un Zaïre supplicié.

 

Jean Claude Kongo

Dernière modification lejeudi, 16 juin 2011 21:35

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