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Drogba et la réconciliation ivoirienne : Le foot pour que ça tourne rond Spécial

Après de longues années de troubles et d’incertitudes, la crise ivoirienne est derrière nous. Et depuis maintenant quelques mois, le pays d’Houphouët-Boigny s’est engagé sur le chemin long et escarpé de la reconstruction, tentant d’effacer les nombreux stigmates de la guerre fratricide que se sont livrée les Ivoiriens.

 

Comme on ne cessera de le répéter, la reconstruction sera d’abord physique, avec la réhabilitation des nombreuses infrastructures anéanties par les combats, les bombardements, mais aussi le manque d’entretien. Il y a aussi les nombreux et ambitieux chantiers de la relance économique, un domaine dans lequel le président Alassane Ouattara ne manque pas d’atouts.

Mais sans conteste, le plus dur pour les nouvelles autorités, outre le défi énorme de la sécurité, ce sera l’aspect humain, la réparation d’un tissu social malmené par des années de crise et d’incompréhension. Une trame des plus difficiles à restaurer, tant les blessures sont profondes et les rancœurs tenaces.

En effet, depuis une dizaine d’années, la ligne de fracture entre les Ivoiriens est nette et les choses n’ont cessé d’empirer, atteignant leur paroxysme à l’occasion de la présidentielle de 2010 et des violents affrontements qui l’ont émaillée.

Voulue par le président, la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CRDV) devra contribuer à prendre en charge ce lourd fardeau. Présidée par l’ancien Premier ministre Henri Konan Banny, ses onze membres sont des responsables religieux, coutumiers et représentants des grandes régions du pays. Et parmi eux, une star du sport roi, le très emblématique capitaine de la sélection nationale, Didier Drogba lui-même.

Et c’est en véritable VRP de la réconciliation en Côte d’Ivoire que Charles Konan Banny est arrivé cette semaine en Angleterre pour rencontrer cet Eléphant-là. Il faut dire que le double ballon d’or africain a été désigné pour représenter les Ivoiriens de la diaspora au sein de la commission, dont il est par ailleurs le vice- président.

Un honneur que «Super Drogba», comme l’ont surnommé ses hordes de supporters, apprécie à sa juste valeur, souhaitant, lui aussi, apporter sa pierre à l’édifice de la réconciliation. «Nous voulons la paix, nous voulons que le pays aille de l’avant, se développe. Et je veux faire partie de ce processus», a affirmé l’attaquant de Chelsea avec une ferveur toute patriotique.

Une superstar, pour ainsi dire, au secours d’une noble cause, cela n’a rien d’inédit quand on sait que dans l’univers du «star system», c’est devenu chose courante. Mais en l’occurrence, Super Drogba devra mettre son aura et sa notoriété, considérables, au service du pays qui l’a vu naître. Une mission largement à la portée de l’attaquant de Chelsea qui, cette fois-ci, devra mouiller le maillot et déjouer les défenses adverses pour marquer des points en faveur du camp de la réconciliation.

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 21 septembre 2011 22:33

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