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Coin du jeûneur : Réponses à nos lecteurs

La fidélité et l’interpellation de nos lecteurs nous commandent un arrêt pour une attention particulière à leurs préoccupations. Bien évidemment, elles ne peuvent toutes être prises en compte (nous nous en excusons), et nous espérons que les réponses apportées seront à la hauteur des attentes de leurs destinataires. Vos suggestions sont attendues sur Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. . C’est vrai que le mois de jeûne tire vers sa fin, mais un débat que nous avons eu dans notre grin m’amène à vous interpeller sur un thème : le statut du jeûneur. Est-ce que le jeûne est une obligation pour tout musulman ?

 

 

Comme le Coran nous l’enseigne, le jeûne a été prescrit pour la communauté musulmane comme il l’a été aux peuples précédents. Dieu dit dans son Saint-Livre : «Oh, croyant ! Le jeûne vous est prescrit comme il avait été prescrit aux confessions antérieures. Ainsi atteindrez-vous la piété» (S2, V285). C’est précisément un lundi du mois de chaabane (neuvième mois lunaire) de la deuxième année de l’Hégire en 624 après Jésus Christ, que le jeûne fut institué pour les musulmans. Selon le Coran, le jeûne a toujours été une pratique des prophètes et des hommes pieux depuis Adam, 1er des hommes, jusqu’au dernier des envoyés, Muhamad (Paix et salut sur lui). Mais si certains jeûnent de leur propre gré et par intention de s’élever spirituellement, le jeûne tel que Dieu l’a prescrit dans le mois de Ramadan à la communauté de Muhammad revêt un caractère obligatoire pour tout musulman résident, pubère et en bonne santé.

L’importance du jeûne dans ce mois tient au caractère exceptionnel du mois de Ramadan, choisi parmi les douze mois lunaires de l’année. Pour souligner le caractère exceptionnel de ce mois, l’importance des actes à y accomplir et la grandeur des récompenses y relatives le Prophète dit : «Celui qui, intentionnellement, rompt un seul jour pendant le Ramadan, même une éternité de jeûne ne saurait remplacer l’unique jour manqué». Il a ajouté : «Si ma communauté savait la valeur du mois de Ramadan, elle aurait souhaité que toute l’année soit Ramadan». On rapporte que les compagnons du Prophète préparaient la venue de ce mois six mois à l’avance.

Je sais que le mois de ramadan est divisé en trois décades et chacune d’elles a sa particularité. Quelle est l’importance des dix dernières nuits ?

 

Dans son discours sur le mois de Ramadan, le messager de Dieu a souligné que les dix derniers jours sont les meilleurs parmi les jours, ces nuits meilleures que les autres, et les dix dernières heures meilleures que les autres heures. Il faut cependant remarquer qu’une nuit contenue dans les dix dernières nuits, appelée «Laïlatul qadr», «la nuit de la valeur», vaut plus qu’une vie entière d’adoration : «Nous l’avons fait descendre la nuit d’Al qadr, et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al qadr ? La nuit d’Al qadr est meilleure que mille mois» (S97 V1-3).

Incontestablement, le Coran est le livre de référence des musulmans. Savoir que c’est au cours de ce mois qu’il a été révélé doit interpeler le croyant à se demander pourquoi la descente du livre en ce mois et non en tout autre mois ? Et comme le Coran est descendu au cours de ce mois, la valeur de sa lecture pendant celui-ci est plus grande que dans tout autre mois. Un seul verset lui vaut la récompense de sa lecture intégrale.

Depuis que nous étions petits, j’ai remarqué que de nombreuses familles musulmanes préparent des galettes à distribuer à leurs connaissances ou à apporter à la mosquée le jour de Laylatoul quadr ou nuit du destin. J’aimerais savoir si ce jour-là, il est obligé que chaque musulman qui a les moyens offre des galettes à son entourage.

 

Trois actes essentiels marquent la dernière décade du mois de Ramadan : Laylatoul quadr ou nuit du destin, la zakat El Fitr ou dîme et la fête elle-même ou l’Aid El Fitr. Il est fréquent de voir des gens se taquiner ou réclamer ouvertement des galettes à la veille ou le jour même de Laylatoul quadr. Cette perception populaire selon laquelle la nuit du destin doit être obligatoirement marquée par la distribution de ce met à base de farine ou de féculents,   cette pratique, bien ancrée dans les mœurs au Burkina Faso, ne sont pourtant pas une exigence de la religion. La célébration de la nuit du destin avec des galettes n’est pas un enseignement du Prophète. Il est recommandé de multiplier les œuvres d’adoration comme la lecture du Coran, les prières, les invocations, les méditations ou encore l’aumône. En considération de ce dernier volet, les populations sous nos tropiques apportaient ce qu’elles avaient le plus à leur disposition, c’est dire les galettes. Et c’est cette pratique qui se perpétue. Mais les choses ont évolué. La philosophie de l’aumône en islam voudrait que le donateur offre ce que lui-même aime consommer ou ce que les autres préfèrent.  Aujourd’hui, les gens mangent des hamburgers, des saucissons, même les indigents ne veulent plus les galettes. Par exemple, on pourrait consacrer le prix des galettes à l’achat de jus de fruits locaux ou de sandwiches dont les gens raffolent. Laylatoul qadr ou nuit du destin, encore appelée nuit de la destinée, nuit du décret ou nuit de la valeur, n’est donc pas la nuit des galettes. Le verset 1 de la sourate 3 du Coran en donne les grâces : «Nous l’avons fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-qadr ; et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-qadr ? La nuit d’Al-qadr est meilleure que mille mois ». Mille mois, cela signifie que le minimum que les musulmans peuvent gagner est la récompense de quatre-vingt-trois (83) années et quatre (04) mois d’adoration. 

En suivant la télé, je suis tombé sur un reportage sur le mouvement Ahmadiyya. Ce n’était pas la première fois que j’en attendais parler, mais je n’en sais pas autre chose à part le nom, et les gens autours de moi n’ont pas pu m’éclairer ce jour-la. Je voudrais des informations sur ce mouvement. Qu’est-ce qui le distingue des autres tendances de l’islam ?

«La différence entre la communauté Islamique Ahmadiyya et les autres communautés musulmanes est que notre attente est terminée, le Mahdi est arrivé et c’est lui qui a fondé notre communauté». Voilà la singularité de cette communauté, que nous avait décrite en juillet 2013 Khalid Mahmood Shahid, Amir et Chef missionnaire du mouvement Ahmadiyya au Burkina Faso. L’ «attente» vient d’une prophétie du prophète Mohammad (PSL). Celle-ci a annoncé dans les derniers instants de l’humanité, l’arrivée d’un réformateur qui viendra pour renouveler l’islam. Le Saint-Prophète l’a même nommé Imam Mahdi, et certains hadiths parlent du Messie Promis. Le mouvementAhmadiyya a étéfondé parMirza Ghulam Ahmad en Inde en1889. Il proclama qu'Allah lui a confié la tâche de restaurer l'islam dans sa pureté et il se déclaramujaddid(«rénovateur»),muhaddath(«à qui Dieu parle») puismahdi(«guide»). Aujourd’hui la communauté Islamique Ahmadiyya adresse ses messages dans 202 pays du monde et compte 200 millions d’adhérents. Cette position fait de l'Ahmadiyya un mouvement vivement combattu par les courants majoritaires de l'islam, pour lesquels Mohammad est le dernierprophète. L'Organisation de la conférence islamiquea déclaré ses adeptes non musulmans en 1974, leur interdisant le pèlerinage àla Mecque. Ils sont persécutés dans de nombreux pays,et les autorités pakistanaises ont souvent accusé les convertis à l'Ahmadiyya de blasphème, de violations des lois antiahmadis ou d'autres crimes.

Au Burkina Faso, le mouvement Ahmadiyya compte une forte communauté. Il est présent dans toutes les treize régions du pays. Cette communauté est très présente sur le front social. Elle s’investit dans les œuvres sociales qui soulagent les populations, notamment au niveau de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable.

Allah est le plus savant !

Encadré

Jeudi 24 juillet 2014

Heure de début : 04h35mn

Heure de rupture : 18h35

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