Menu

Crise au marché central de Bobo : «Nous ne reconnaissons pas Martin Coulibaly»

 

La crise au marché central de Bobo est en train de prendre des proportions inquiétantes avec notamment cette sortie médiatique, hier lundi, de membres du Comité de gestion du marché (CGM). Tout en balayant d’un revers de  la main la nomination par le maire de la commune d’un nouveau président de la structure de gestion du marché (SGM) en lieu et place d’Ibrahima Traoré, suspendu. Les membres du comité de gestion menacent d’inviter les commerçants à ne plus s’acquitter de leurs droits de marché si le maire, Boureima Sanou, ne revient pas sur sa décision.  C’est l’essentiel de leur message au cours de ce point de presse, organisé hier à Bobo-Dioulasso.

 

 

 

 

L’atmosphère était très tendue hier en début d’après-midi à l’hôtel Ran Somkieta au cours de ce point de presse. Des commerçants membres du CGM, visiblement remontés contre le maire de la commune,  ont tenu à donner leur version des faits sur cette crise qui secoue la structure chargée de la gestion du marché central de Bobo. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, les conférenciers du jour ont  tenu à faire un rappel historique sur la procédure de financement de cette infrastructure commerciale et son mode de gestion dans leur déclaration liminaire, ils ont fait savoir que la réalisation de ce marché a été rendue possible grâce à l’Agence française de développement (AFD) dont la contribution s’était élevée à 65% pendant que les 35% restants  avaient été assurés par les principaux bénéficiaires que sont les commerçants.  Et les animateurs de ce point de presse de s’en prendre ouvertement au maire de la commune qui, disent-ils, « semble lamentablement assimiler la SGM à une unité socioéconomique alors que la SGM est dotée d’une personnalité morale et juridique distincte de celle de la commune ». Les conférenciers vont même plus loin en affirmant que, selon les dispositions de la convention de financement relative à la réhabilitation du marché central  passée entre la commune de Bobo et l’AFD, le maire « ne doit pas s’ingérer dans la gestion des marchés en ce sens que la SGM a été créée pour gérer le marché pendant 25 ans (2001-2026) en lieu et place de la régie communale ». Ainsi donc la décision de suspension du président du comité de gestion est vue par les conférenciers comme une usurpation de pouvoir par le maire de la commune. Dès lors, la nomination par décret de Martin Coulibaly, premier adjoint au maire de la commune de Bobo, est considérée comme nulle et sans effet pour les commerçants. « Nous ne reconnaissons pas Martin Coulibaly », ont clamé les conférenciers dans une salle pleine et véritablement acquise à la cause d’Ibrahima Traoré ; une position qu’ils justifient par le fait que le président du comité de gestion du marché reste un poste électif et non nominatif. Pour se faire entendre par l’autorité communale, les commerçants disent avoir plusieurs cartes à jouer. Une chose est sûre, la fermeture du marché pour exiger le rétablissement du président suspendu dans ses fonctions n’est pas à l’ordre du jour. C’est plutôt une campagne de désobéissance qui serait envisagée. Un ultimatum de 72 heures a d’ailleurs été donné au maire pour annuler son décret. Passé ce délai, les conférenciers disent qu’ils prendront la responsabilité d’inviter les commerçants à ne plus s’acquitter de leurs droits de marché. Outre le maire de la commune, le directeur du marché, Amadou Barry, était dans le collimateur des conférenciers. Il est reproché à ce dernier de « graves manquements » dans la gestion des affaires notamment la réparation d’un véhicule de fonction à environ 4 millions de nos francs.  Le moins que l’on puisse dire est que les animateurs de la conférence de presse en avaient gros sur le cœur et tenaient véritablement à éclairer l’opinion sur les dysfonctionnements de la SGM. Un audit est d’ailleurs demandé afin de déceler les nombreuses irrégularités qui entravent son bon fonctionnement. S’achemine-t-on vers un bras de fer entre le maire et les membres du comité de gestion ? Wait and see ! 

 

 

Jonas Apollinaire Kaboré

Dernière modification lemardi, 13 février 2018 22:55

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut