Menu

Karangasso Sambla : Où sont passés les 120 millions du PDIS ?

 

Plus rien ne va au conseil municipal de Karangasso Sambla : la crise entre le maire et ses deux adjoints est si profonde que des ressortissants du département à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ont été mis à contribution pour aplanir les divergences. Mais la mission du comité de médiation mis en place à cet effet semble des plus difficiles au regard des points de désaccord entre les différents protagonistes. Une rencontre de restitution des travaux dudit comité s’est déroulée dimanche à Karangasso Sambla. C’était en l’absence du maire, Abdramane Traoré, qui doit dire l’usage fait d’une importante somme d’argent qu’il aurait perçue au profit de quatre villages du département.

 

 

 

C’est au cœur du village et sous l’arbre à palabres que va se dérouler cette rencontre organisée par le comité de médiation et de conciliation pour le bon fonctionnement du conseil municipal de Karangasso Sambla. Ce grand rassemblement des fils et filles de la localité fait suite à des auditions des différents protagonistes de cette crise qui paralyse depuis toujours le conseil municipal du département. La rencontre d’écoute du maire et de sa délégation par les membres du comité, qui a eu lieu le 21 janvier 2018, aura duré plus de sept heures. Quatre jours plus tard, soit le 25 janvier, le comité était cette fois-ci face aux deux adjoints, toujours dans l’optique de mieux s’imprégner des points de divergence afin d’y trouver des solutions.

Mais les positions de part et d’autre semblaient si radicales que les médiateurs n’avaient pas d’autre choix que de rassembler les populations pour les informer de leur démarche et solliciter leur contribution pour un dénouement heureux de cette crise. Si les deux adjoints ont répondu favorablement à l’invitation du comité à cette rencontre de restitution, il n’en était pas de même pour le maire, qui a brillé par son absence dimanche à Karangasso Sambla : Abdramane Traoré aurait, selon le comité, décidé de s’en tenir à la future médiation du parti, le MPP. Ce qui n’engage que le maire lui-même, a fait savoir le comité de médiation.

Car pour son président, le professeur Sado Traoré, « notre comité est apolitique et nous n’avons aucune ambition politique. Nous nous sommes retrouvés simplement en tant que fils et filles de la localité pour résoudre un problème en famille. Nous n’avons de compte à rendre à aucun parti politique ». Des précisions qui en valaient véritablement la peine dans cette crise qui ne cesse de diviser les populations.

La démarche entreprise par le comité de médiation pour une sortie de crise a révélé cinq points principaux qui constituent les causes du conflit qui oppose les membres du conseil municipal de la commune de Karangasso Sambla. Après audition des deux parties, le comité a déploré la non-délégation d’une partie des attributions du maire (qui réside à Ouagadougou) à ses deux adjoints, conformément au Code général des collectivités territoriales, les déroulements conflictuels des réunions du conseil municipal, la non-résidence à Karangasso Sambla du secrétaire général et du comptable de la commune.

Outre ces points, le comité a relevé des dysfonctionnements dans la gestion des affaires communales avant de dénoncer l’absence d’information des membres du conseil municipal sur la gestion des sommes collectées auprès des exploitants de carrières, la non-information et la non-implication des membres du conseil municipal dans l’attribution et la gestion de la somme de 120 millions de francs CFA à des villages affectés dans le cadre du barrage de Samandéni. Autant de griefs à l’encontre du maire, Abdramane Traoré, qui ont été portés à la connaissance des chefs de village, des responsables de CVD et de la population au cours de cette rencontre du dimanche. Une chose est sûre, le conseil municipal de Karangasso Sambla va mal. Et la tâche s’annonce plus difficile que prévu pour le comité de médiation, même s’il est parvenu à contenir les ardeurs des jeunes qui menaçaient, ces derniers jours, de fermer la mairie.

 

 

Jonas Apollinaire Kaboré

Dernière modification lemardi, 13 mars 2018 22:02

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut