Fonds commun et autres revendications : La grosse colère de Rosine
- Écrit par Webmaster Obs
Savez-vous qu’au ministère de l’Economie et des Finances il y a 9 syndicats ? Ou que le fonds commun servi aux travailleurs dépasse de loin le budget alloué aux salaires ? Et qu’il s’en trouve qui disposent de 2 500 000 francs CFA de carburant ? Ce sont ces informations assez troublantes, avouons-le, par ces temps de vaches maigres que les auditeurs ont apprises de la ministre de l’Economie et des Finances, Rosine Hadizatou Coulibaly/Sory, qui répondait à une question orale posée par le député Ousséni Tamboura le 23 mars dernier à l’Assemblée nationale.
C’est véritablement un cri d’alarme qu’a lancé Rosine Coulibaly/Sory, notre ministre de l’Economie et des Finances, lors de sa réponse à la question orale posée par le parlementaire Ousséni Tamboura, laquelle avait trait aux revendications des fonctionnaires de l’Etat, notamment ceux de son département, et aux conséquences de ces doléances sur le budget de l’Etat. A écouter cette dame, si outrée pendant son speech que son hôte, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a dû instruire de lui servir un verre d’eau, la situation des finances publiques n’est pas des plus reluisantes dans notre pays. Selon notre argentier, cet état des choses est surtout lié aux revendications, à la faible mobilisation des ressources, consécutive notamment aux grèves. A cela s’est greffé le terrorisme, qui sape l’économie et appelle à une augmentation continue des besoins des forces de défense et de sécurité. Chiffres à l’appui (Ndlr : lire encadré), Mme Coulibaly a dressé un tableau alarmant de la situation et n’a pas hésité à lancer, d’un ton grave, cette phrase lourde de significations : «Se pose alors la question de la soutenabilité du budget.» Comme pour dire : Attention à ne pas tuer la poule aux œufs d’or ! Et de préciser que c’est d’ailleurs avec un pincement au cœur qu’elle revient sur la question des fonds communs.
Le constat sera fait face à cette invitée de l’hémicycle en cet après-midi de mars que c’est surtout les revendications des travailleurs de l’Etat, à commencer par ceux du ministère dont elle a la charge, avec ces syndicats qui reviennent toujours sur les mêmes questions, qui lui «font mal au cœur». Elle s’est même écriée : « Dans quel pays on est ?… Pourquoi les mêmes conseils que nous avons donnés à d’autres pays, nous n’arrivons pas à nous les appliquer ?» A la fin de son discours, elle réitérera le vœu suivant : «Je souhaite que la grève soit l’exception et non la règle. Sinon, nous allons mettre le pays à genoux.» Son hôte du jour paraissait tout aussi révolté au cours de son mot de la fin. Alassane Bala Sakandé : «Pendant que le pays est attaqué de toutes parts et que nos soldats sont au front, certains ne voient que leur intérêt. Je demande que nous ayons un peu de patriotisme. Essayons de différer les revendications. Pendant les attaques, il y en avait qui manifestaient à côté de l’ambassade de France (Ndlr : sit-in des agents de l’Administration territoriale). Ils n’ont pas fui sans demander leur reste ? Quand les fous de Dieu arrivent, ils ne cherchent pas à savoir qui est syndicaliste ou pas. »
L’ambiance était tellement à l’émotion que la question orale destinée au ministre de l’Agriculture, qui était venu avec tout son staff, n’a pu être posée.
Issa K. Barry
Encadré
Ces chiffres qui donnent le tournis
Contrairement à une certaine opinion, il n’y a pas que chez nos argentiers qu’il y ait un fonds commun. Dans notre administration, il y en a 21 répartis dans une dizaine de ministères et d’institutions. Cette manne, distribuée aux travailleurs tous les six mois ou en fin d’année, a bondi, passant de 7 milliards en 2010 à… 55 milliards en 2017. Il arrive que ce fonds, initialement destiné à motiver le travailleur, dépasse son salaire annuel. De 2016 à 2018, l’incidence financière des revendications salariales est passée de 55,8 milliards à 94, 9 milliards. En 2016, le salaire était de 23 milliards, et le fonds commun de 26 milliards. Au ministère des Finances, pendant que certains chefs de service bénéficient de 500 000 francs CFA de carburant, d’autres de la même catégorie en ont pour 2 500 000 francs.
I.K.B.
Commentaires
- baisse visible des fonds souverains des institutions (50%)
- baisse des traitements des hautes personnalités en commençant par celui du Président (30 à 40%)
- Ajustement des fonds communs par rapport aux saalires (en aucun cas cela ne peut excéder 50% du saliare perçu)
- Élargissement du FC à tous les ministères équitablement.
- Engagement individuel de chaque personnel à respecter cette nouvelle donne avant de réintégrer son service.celui qui n'est pas d'accord n'est pas obligé de rester dans la FP.
- Mise en location vente des véhicules de l'état affectées sur 5 ans (ça ferait d'ailleurs des ressources de gagner et moins de prise en charge)
- le Parc de l'état sera juste là pour gérer cette location vente u àdéfaut le confier à des structures habilitées.
Merci!
D'autres matières grises pourraient éventuellement allonger les propositions.
Madame la ministre est aussi bénéficiaire de ce fonds commun, tout comme les grands patrons du ministère et ce sont plutôt eux qui s’accaparent des plus hauts fonds.
Vouloir donc stigmatiser les syndicats et dépeindre la situation comme si elle est nouvelle, me semble assez exagéré.
Il est clair pour moi que le fonds commun doit être remis à plat et que cette manne peut être utiliser à d’autres fins.
Il faut en finir avec les avantages que certains commis de l’état s’octroient.
Il faut en finir avec cette histoire de caisse noire du président de la république ainsi que du président de l’Assemblée nationale surtout pour un pays très pauvre comme le nôtre.
Il faut en finir avec les millions que l’on distribue aux députés pendant la fin d’année.
Il faut en finir avec les institutions budgétivores qui ne servent à rien dans le quotidien du burkinabè. Nous pouvons en citer entre autres, le médiateur du Faso, le CES, le haut représentant du chef de l’état, les gouverneurs des régions, etc…
Comment se fait-il que malgré leurs salaires mirobolants (en ce qui concerne le cas burkinabè), certaines personnalités ne paient ni eaux, ni électricité, ni téléphone, et ni carburants sans oublier le côté santé pris en charge par le contribuable burkinabè.
Pourquoi demander au paysan de casquer avant de se faire soigner et vous, qui êtes riches, on vous soigne gratuitement. Si ce n’est pas honteux, c’est le pauvre qui nourrit et blanchit le riche.
Il va falloir que l’on instaure la guillotine dans ce pays.
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.