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SNC 2018 : Kaba tape son tambour à Bobo

La 19e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) est en cours sous le thème : « Sauvegarde des valeurs culturelles : enjeux et défis ». L’ouverture officielle de la manifestation est intervenue l’après-midi du samedi 24 mars 2018 au stade Aboubacar-Sangoulé-Lamizana de Bobo-Dioulasso, sous la présidence du Premier ministre (PM), Paul Kaba Thiéba, représentant le chef de l’Etat. Les artistes venus de toutes les régions du Burkina et de la diaspora ivoirienne rivaliseront de talents durant l’évènement pour magnifier le riche patrimoine culturel national.

 

 

La belle cité de Sya a revêtu ses plus beaux atours pour la grande fête de la culture. Rendez-vous a été pris dans la cuvette du temple du sport pour une cérémonie officielle de démarrage toute en beauté. Animation, défilé des régions, allocutions et concert live avec des artistes nationaux et internationaux ont constitué les temps forts de la soirée d’ouverture de la SNC 2018, coparrainée cette année par Mahamoudou Ouédraogo, ancien ministre de la Culture, et Lassiné Diawara, président de la Délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins.

A tout seigneur tout honneur, c’est au maire de la ville hôte, Fabéré Bourahima Sanou, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir la série d’interventions par le traditionnel mot de bienvenue aux festivaliers. Pour l’édile de Bobo, le thème retenu pour la présente édition,«Sauvegarde des valeurs culturelles : enjeux et défis», est intéressant et plein de sens. Il donne l’occasion de célébrer et de magnifier la culture burkinabè dans toute sa diversité. Le Conseil municipal qu’il préside, a indiqué le bourgmestre de la commune, a pris l’engagement  ferme de faire de la culture le levier du développement de la capitale économique du Burkina Faso. Preuve manifeste de ce serment, la revue substantielle à la hausse des ressources allouées à la culture. Décision a été en outre prise par la municipalité d’offrir trois prix spéciaux, de prendre en charge trois podiums d’animation au profit de populations et d’apporter son soutien aux artistes de la commune qualifiés pour les phases finales. Pour tout cela, une enveloppe de 20 millions de francs CFA a été dégagée comme contribution. Le maire Sanou se réjouit de voir que Bobo-Dioulasso est devenue la capitale culturelle du Burkina. La fixation définitive de la SNC dans sa ville depuis 1990, la réalisation d’infrastructures culturelles et l’organisation des acteurs de la culture ont fini de convaincre plus d’un de cette situation.

 

Hymne à la cohésion nationale

 

Lassiné Diawara et son coparrain de la 19e édition de la SNC, le ministre Mahamoudou Ouédraogo, ont témoigné leur gratitude aux autorités burkinabè pour la marque d’intérêt et de reconnaissance à leur égard. Lassiné Diawara a salué le travail combien remarquable des créateurs, des hommes de lettres, en somme de tous les acteurs culturels qui contribuent ainsi à la promotion du riche patrimoine national.

La SNC, a rappelé le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, par ailleurs président du Comité national d’organisation (CNO), Abdoul Karim Sango, a été instituée dans le but d’offrir aux communautés et aux artistes un cadre adéquat de découverte, de promotion et de valorisation des expressions culturelles et de la créativité artistique. Cela se fait en favorisant la connaissance et le respect mutuels entre les différentes entités. Le festival, a-t-il signifié, contribue à la cohésion nationale et à l’éducation de la nation burkinabè. S’ouvrir aux communautés étrangères vivant au Pays des hommes intègres, aux diasporas burkinabè à travers le monde et aux Etats amis, confie le ministre, renforce la coopération sous-régionale et internationale. La SNC 2018, c’est près de 1 300 artistes et 300 000 festivaliers.

 

Une interpellation individuelle et collective

 

Plusieurs activités sont au programme. Il s’agit notamment des compétitions du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) et des activités du volet festival articulées autour des conférences et panels, du village des communautés, de l’exposition muséale, des plateaux off, du marché des arts, de l’initiation des enfants aux arts et de la traditionnelle foire artisanale et commerciale. Parlant du thème, le chef du département en charge de la Culture le trouve évocateur à plus d’un titre. Selon lui, il est une interpellation individuelle et collective face à une véritable crise des valeurs qui fragilise les fondements des sociétés humaines en général et burkinabè en particulier. Le thème, commente Abdoul Karim Sango, appelle à un sursaut salvateur dans une inculturation véritable afin de sortir de l’ornière de l’aliénation et de puiser dans la vraie source, celle de la culture, les principaux leviers du développement. Et le ministre de citer Jean-Paul II qui en 2001 encourageait la sauvegarde et la promotion des valeurs culturelles en ses termes : «Il faut cultiver dans les esprits la conscience de ces valeurs, pour nourrir l’humus culturel de nature universelle qui rend possible le développement fécond d’un dialogue constructif». Socle de tout essor durable, la culture est inscrite en bonne place dans le PNDES et la 19e SNC, qui intervient dans un contexte marqué par des attaques terroristes récurrentes et une conjoncture économique difficile, vient consacrer la ferme volonté des autorités burkinabè de poursuivre l’œuvre d’édification nationale. Le ministre reste convaincu que rien n’entravera la farouche détermination des Burkinabè dans la quête d’un pays prospère. Il a assuré les festivaliers que la sécurité a été une préoccupation majeure du CNO. Toutes les dispositions ont été prises pour une couverture sécuritaire optimale de la manifestation.

Le PM, après trois coups retentissants donnés au tambour royal marquant le top de départ de la fête, tout comme les autres intervenants avant lui, a tenu à situer le cadre de la SNC et l’importance de promouvoir la culture nationale. Pour le chef de l’exécutif, nous vivons dans un monde de globalisation, mais cela n’implique nullement la perte des identités. Chacun doit rester soi-même et s’enrichir de ce qu’il y a de positif chez l’autre. C’est cela, a-t-il souligné, la compréhension du chef de l’Etat et du gouvernement ainsi que la politique qu’il est en train de mettre en œuvre en tant que Premier ministre.

 

D. Evariste Ouédraogo

Jonas Apollinaire Kaboré

W. Alex Harold Kaboré

 

 

Les coulisses de la SNC

Le PM rend visite aux autorités coutumières

 

Le chef du gouvernement a effectué dans la matinée du samedi dernier une visite de courtoisie au chef du canton de Dioulassoba et à ses principaux collaborateurs. A sa Majesté, il a demandé des bénédictions pour une réussite de la fête de la culture dans la paix et la fraternité.

 

Les dozos sans leurs fusils de chasse

 

Ils ont toujours fière allure et se distinguent à chaque rassemblement de la SNC par leur accoutrement et, surtout, leurs fusils en bandoulière. Ils ne passent jamais inaperçus et se signalent toujours par de surprenants coups de feu qui plongent à chaque fois la foule dans une stupeur indescriptible.  Il s’agit bien évidemment de ces gardiens traditionnels de la flore et de la faune. Pour une première, c’en était vraiment une de voir des chasseurs dozos, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, défiler à l’ouverture de la SNC sans leurs fusils de chasse et sans coup de feu. Contexte sécuritaire national oblige. Pour cette 19e édition en effet, un accent particulier est mis sur la sécurité avec ce déploiement des forces de défense et de sécurité en certains points stratégiques de la ville et bien plus, sur les sites de manifestations. Pour une meilleure conduite des opérations de sécurité en cette biennale, la culture dozo a donc pris un sérieux coup. Et on comprend aisément cette mine grave qu’affichaient les chasseurs traditionnels à leur passage durant le carnaval.

                                   

Blaise Compaoré hante toujours les esprits

 

L’ouverture de la semaine nationale de la culture est toujours marquée par des discours. Cette 19e édition n’a pas dérogé à la règle avec les interventions du maire de la commune, Fabéré Bourahima Sanou, du  coparrain Lassiné Diawara et du ministre de la Culture, Abdoul Karim Sanogo. Afin de permettre à la grande majorité des participants d’être au même niveau d’information, ces discours sont généralement repris en langues locales et particulièrement en dioula. C’était le cas samedi dernier au stade général Sangoulé-Lamizana avec ce traducteur dioulaphone qui devait reprendre les propos des trois intervenants en dioula. Et comme on le sait, « Bobo 2018 est placé sous le très haut patronage du chef de l’Etat, Son Excellence Blaise… ». Un lapsus vite corrigé par le traducteur qui, en quelques fractions de seconde, a su rendre à César ce qui est à César. »  

 

Malentendu entre autorités municipales

 

Les populations de la ville de Sya ont été désagréablement surprises de constater que les affiches de la SNC Bobo 2018 qui tapissaient la grille de protection du jardin de la place de la Nation ont été arrachées et jetées à même le sol à 48 heures de l’ouverture de la manifestation. Renseignement pris : une décision du maire de l’arrondissement n°1 qui entendait ainsi manifester son indignation de n’avoir pas été associé par le maire de la commune aux activités relevant de son « territoire ». Et, selon nos informations, un agent aurait été arrêté, pendant quelques heures dans le cadre de cette affaire, par la police avant d’être libéré. Les choses sont par la suite rentrées dans l’ordre puisque les grilles du rond-point sont de nouveau tapissées d’affiches SNC.

 

Rassemblé par :

D.E.O.

J.A.K.

W.A.H.K.

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