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Etudiants burkinabè à Taïwan : «Toutes les situations sont gérées et ils seront transférés sans problème » (Seydou Sinka, SG ministère des Affaires étrangères)

Initialement prévue pour le 22 juin 2018, c’est finalement le lendemain qu’a eu lieu la conférence de presse voulue par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry. Un face-à-face avec les journalistes qu’il ne livrera pas, car empêché à la dernière minute, lui qui était aux côtés du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, dans les locaux d’une radio de la place. C’était donc au secrétaire général du ministère, Seydou Sinka, d’entretenir les hommes et les femmes de médias de la gestion des étudiants en République de Chine Taïwan, après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Selon ses propos, toutes les situations sont gérées, et les étudiants seront transférés sans problème.

 

 

Le nombre des étudiants burkinabè qui ont été recensés par le service culturel de l’ambassade du Burkina Faso en République de Chine Taïwan s’élève à 130 (boursiers et non-boursiers). Le Pays des hommes intègres ayant rompu ses relations diplomatiques avec l’île de Formose le 24 mai 2018, cette situation n’est pas sans conséquences sur l’avenir de nos compatriotes qui ont d’ailleurs déjà adressé une lettre ouverte au chef de la diplomatie, Alpha Barry. A travers cette correspondance, la communauté estudiantine burkinabè à Taïwan a listé trois grands points résumant ses préoccupations. En se référant au cas d’école des étudiants de la République de Sao Tomé et Principe et du Panama qui ont été transférés en Chine continentale, ils craignent que beaucoup d’entre eux aient à reprendre les «crédits» qu’ils ont déjà validés à Taïwan ou qu’ils soient obligés de changer complètement de filière d’études au cas où ils n’auraient pas «la possibilité de choisir librement leurs universités ». Un autre motif d’inquiétude est relatif à la langue d’étude ; la majorité désirant poursuivre leurs programmes d’enseignement dans la langue de Shakespeare. Ils n’ont pas manqué non plus d’égrener les problèmes relatifs au transfert.   

Selon le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Seydou Sinka, des 130 étudiants qui ont été dénombrés, 64 boursiers se sont inscrits et ont marqué leur accord en vue d’un transfert en Chine populaire. Mais ils ne sont que 57 à être effectivement inscrits sur la liste des départs. Le chronogramme de ces départs fait ressortir les dates des 5 juillet, 30 juillet et 25 août 2018 qui concernent respectivement le transfert de 25 étudiants, 12 et 20 qui seront accueillis à Hong Kong avant d’aller vers Beijing (autre nom de Pékin). « Là-bas, il y a deux universités que nos partenaires chinois ont identifiées pour les accueillir. Ces deux universités vont les loger le temps que chacun trouve une université de son choix en fonction de son profil et de sa formation. Tous ces étudiants bénéficieront d’une bourse gouvernementale chinoise, seront exemptés de frais de scolarité, auront un logement gratuit, auront aussi des subsides pour vivre, seront assurés et pourront rejoindre leurs universités. C’est vous dire qu’il n’y aura pas de rupture, toutes les situations sont gérées et les étudiants seront transférés sans problème», a expliqué Seydou Sinka. Et de préciser que certains ont obtenu directement auprès de leurs universités des bourses académiques qui leur permettent de poursuivre sur place à Taïwan.

Le cas des 16 nouveaux boursiers qui avaient été retenus par Taïpei au titre de l’année académique à venir est aussi suivi de près par le ministère. Ce sont 9 bacheliers, 4 de niveau master et 3 de niveau doctorat. A en croire le secrétaire général du département des Affaires étrangères et de la Coopération, le dossier de ces derniers a été soumis à la partie chinoise pour une éventuelle prise en charge.

Seydou Sinka a également abordé la situation des 52 étudiants non boursiers qui ont souhaité la prise en charge de leur transfert par l’Etat. «Sur ce point, nous avons soumis leur requête au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a dit que ça va être un peu difficile parce que les bourses sont mises à concurrence au niveau national et que les aides concernent aussi les étudiants burkinabè qui sont inscrits au pays», a-t-il justifié. Subsidiairement aux non-boursiers, la communauté estudiantine a demandé l’octroi, à titre exceptionnel, d’une bourse à Mahamat Messouade Nébié, un étudiant victime d’accident qui se trouve en rééducation depuis six mois. Là aussi le ministère de l’Enseignement a donné un avis défavorable au regard des critères déterminés pour bénéficier d’une bourse d’études.

Après un mois de reprise de la coopération avec la Chine continentale, Seydou Sinka a annoncé que l’ouverture de l’ambassade de Pékin au Burkina Faso interviendrait entre le 11 et le 13 juillet 2018 et serait faite par le vice-premier ministre chinois.

Aboubacar Dermé

Dernière modification lelundi, 25 juin 2018 23:06

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