Polémique sur le code électoral : «Les opposants sont comme des danseurs de tango» (Simon Compaoré)
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Le président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a fait dans la métaphore le 7 août 2018 au siège du parti pour dénoncer l’attitude « ondoyante et versatile » de l’opposition, à la manière d’un « danseur de tango » (un pied en avant, un pied en arrière), au sujet du nouveau code électoral.
La controverse née de la réécriture de la bible des élections ne semble pas s’apaiser. Alors qu’on pensait que tout avait été dit et redit sur le sujet avec ces nombreuses escarmouches par conférences de presse interposées et ces débats enflammés sur les plateaux de télévision, le parti au pouvoir a porté une nouvelle charge hier. Interrogé sur ce qui s’apparente à une « overdose médiatique », le principal animateur du jour, Simon Compaoré, a expliqué que même si la Mouvance s’était déjà exprimée sur la question, le MPP, en tant que parti, devait également se faire entendre. Qui plus est, s’est-il défendu, « la répétition est pédagogique ».
Répétition pour répétition, la déclaration liminaire qu’il a lue était vraiment une répétition des arguments ressassés par la Majorité depuis le début de cette affaire : le processus d’adoption de la loi a été participatif et inclusif ; les cartes consulaires n’offrent pas partout les garanties de fiabilité ; l’implication de l’ONI dans les inscriptions sur la liste va permettre de réaliser des économies budgétaires ; ceux qui veulent voter ont jusqu’en 2020 pour se faire établir un passeport ou une CNIB…
Le président par intérim du Parti du « Soleil levant » a aussi raillé les prises de position de l’opposition, notamment de Zéphirin Diabré, qui défendait, a-t-il noté, il y a quelques mois la nécessité d’aller au vote avec un document unique, en l’occurrence la CNIB et qui s’illustre maintenant par un rétropédalage. « L’opposition est comme un danseur de tango : un pied en avant, un pied en arrière », a plaisanté celui qui, à 65 ans, a manifestement toujours le rythme politique dans le sang. D’ailleurs, il a promis de reprendre prochainement son bâton de pèlerin pour aller expliquer aux populations le bien-fondé de cette nouvelle loi.
« Je ne connais pas Madi de Gounghin »
Depuis quelque temps, une vague de démissions emporte des militants du MPP vers d’autres partis. La dernière saignée en date est le départ de l’« activiste », Madi Ouédraogo, dit Madi de Gounghin, et d’une cohorte de jeunes du parti. Un non-événement, a affirmé Tebguéré : « Moi-même je suis à Gounghin mais je ne connais pas ce Madi de Gounghin ». Ce qui se passe, a-t-il ajouté, « c’est que des gens se promènent, donnent de l’argent à certaines personnes pour qu’elles organisent des conférences de presse pour dire qu’elles quittent le MPP ». Le parti, à l’en croire, n’est ébranlé ni par ces démissions de lampistes ni par l’unité affichée par l’opposition pour le faire reculer sur le code électoral. « Quand vous nous regardez, est-ce que nous ressemblons à des poules mouillées ? Nous sommes bien portants et en ordre de bataille », a lancé Simon Compaoré.
Hugues Richard Sama
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