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Retrait de plainte : A Simon, la première bouffée du calumet de la réconciliation

 

«Comme tous les Burkinabè le savent, j’avais déposé une plainte en décembre 2017 contre Monsieur Simon Compaoré, à l’époque ministre de la Sécurité, lors de la crise qui avait secoué notre parti suite à la démission de 13 députés de notre groupe parlementaire. Il me plaît d’informer l’ensemble du peuple burkinabè et l’opinion internationale que j’ai eu une rencontre fraternelle avec Monsieur Simon Compaoré, et que nous avons décidé tous de nous pardonner et de nous réconcilier.

 

 

J’ai demandé à mon avocat d’engager les démarches pour retirer ma plainte. Je demande aux uns et aux autres de considérer avec nous que cet épisode est désormais clos et oublié. Que la paix, la réconciliation et la concorde règnent au Burkina Faso ! Ouagadougou, le 19 janvier 2021. Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, ministre d’Etat, ministre auprès du président en charge de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale ».

 

Prêtez-moi un mouchoir, s’il vous plaît. Sensible que je suis, j’ai la larme à l’œil à la lecture de ce communiqué de faire-part de notre Réconciliateur national pour enterrer la hache de guerre avec son jusque-là ennemi Simon Compaoré, président du parti au pouvoir, le MPP. Il vous souvient d’une vidéo publiée le 24 octobre 2017 qui relatait l’apparition spectaculaire de ce dernier au domicile de Ladji Coulibaly, député démissionnaire de l’UPC, portant un gilet pare-balles, kalachnikov à la main, pour rassurer l’hôte des lieux qui faisait l’objet de séquestration de la part de ses anciens camarades de l’UPC. Un Zorro des temps modernes, qui a valu à Tebguéré un autre surnom : celui de Django sous les traits de méchants caricaturistes.

 

Ainsi donc, Zèph a décidé de fumer le calumet de la paix avec Simon Compaoré. Il est bien dans son rôle, lui qui vient de faire une entrée fracassante dans le gouvernement pour s’occuper de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Et pour qu’il prenne sa mission très au sérieux, Roch l’a hissé sur le haut du podium, avec les honneurs et les avantges qui vont avec, de ministre d’Etat. Mieux, tout au long de son mandat, il sera à droite de Jésus. N’est-ce pas génial, ça ? Après Simon Compaoré, à qui le tour ? Il est vrai que, comme l’a dit Lao Tseu, même un voyage de 1000 kilomètres commence par un pas, mais il faut plus d’efforts pour réconcilier tous les Burkinabè. Encore faut-il savoir qui l’on doit réconcilier avec qui.

 

 

 

Issa K. Barry

 

Dernière modification lemercredi, 20 janvier 2021 21:52

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