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Installation chef de file de l’opposition politique : Eddie n’a toujours pas digéré sa défaite

 

Avec 25 députés à l’issue des élections couplées du 22 novembre 2020, l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), est devenu la deuxième force politique du Burkina après le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). C’est donc tout à fait naturel que la gestion du Chef de file de l’opposition politique lui revienne. Eddie Komboïgo, le remplaçant de Zéphirin Diabré, a été installé le vendredi 5 mars 2021 dans ses fonctions par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. 

 

 

 

 

Elles ont été nombreuses, les personnes qui ont manifesté leur étonnement quand elles ont vu le président de l’Assemblée nationale à la cérémonie d’installation du nouveau chef de file de l’opposition. Pourtant, il n’y a pas de quoi s’en étonner. Le chef du Parlement est bien dans son droit, car il revient au président de cette institution d’installer le nouveau patron du CFOP.

La résolution portant nomination du chef de file de l’opposition ayant été prise depuis le 10 février 2021, il ne manquait plus que cette cérémonie pour qu’Eddie Komboïgo prenne officiellement son bâton de commandement. A son installation, il y avait d’anciens dirigeants de la maison CFOP comme  Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/PS et Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA. Sans oublier la présence de certains présidents de partis politiques et des chefs d’institutions.

 

Après avoir porté sa caquette de chef de file de l’opposition, Eddie a prononcé son premier discours. Dès l’entame, il a envoyé une pique à l’ancien patron de la maison. Selon le président du CDP, c’est parce que gérer l’opposition n’est pas facile que Zéphirin Diabré est aujourd’hui avec la majorité. Au delà des attaques, l’expert-comptable a reconnu les mérites de son prédécesseur.  « Ce grand homme, Zéphirin Diabré, nous a imprimé sa vision de l’opposition.

Nous y avons cru. Nous avons même signé un accord ensemble pour préparer les élections. Aujourd’hui, il a fait le choix de rejoindre la majorité, nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent. Ce qui est important, c’est l’intérêt supérieur de la Nation. Je voudrais rendre hommage à ce grand homme qui a su travailler à ce qu’à l’issue des élections il n’y ait pas de heurts », a-t-il affirmé. 

 

Visiblement, le candidat du CDP à la présidentielle passée (22 novembre 2020) n’a toujours pas digéré sa défaite. Pour lui, les Burkinabè ont été désabusés par les résultats servis par une CENI consciente de transgresser le code électoral en proclamant les résultats provisoires sans compilation manuelle.  Il a déclaré : « J’ai encore en mémoire les déclarations des candidats qui avaient donné tant d’espoir par leur fermeté pour une correction des résultats entachés d’importantes irrégularités.  J’ai également en mémoire ces observateurs nationaux et internationaux contraints de courir dans les couloirs du CFOP, de l’APMP et de la CENI afin de faire accepter une victoire qui n’en est pas une ou une défaite qui se révèle être une victoire. Mais, il fallait avaler la couleuvre afin de préserver la paix au Burkina Faso », a-t-il déploré.

 

Les attaques terroristes  n’ont  pas été occultées dans le discours de prise de fonction d’Eddie Komboïgo. Il se demande si l’accalmie de ces derniers jours est due au fait que le Premier ministre ait annoncé lors de sa déclaration de politique générale d’aller à la négociation.  Si tel est le cas, il aimerait que le Premier ministre explique au peuple dans les détails sa méthode de négociation avec ceux qui attaquent le Burkina Faso. «  Opposition comme majorité, nous devons joindre nos forces pour soutenir nos forces de défense et de sécurité et soutenir tous ceux qui s’engagent pour la recherche de la paix. 5 ans de guerre, c’est énorme pour nos maigres économies. Même la première guerre mondiale a duré quatre 4 ans et nous avons fini sur la table de négociation. Donc nous encourageons le Premier ministre à aller vers la solution intelligente de la diplomatie », a-t-il ajouté avant de se prononcer sur la réconciliation nationale. « Nous devons apprendre à pardonner. Pardonner n’est pas synonyme d’injustice. C’est une force de transcender intellectuellement un problème pour travailler à la cohésion nationale et à un avenir constructif. En tant que chef de file de l’opposition, nous apporterons notre soutien au ministre en charge de la Réconciliation pour que l’ensemble des dossiers qui touchent le cœur des Burkinabè puissent connaître une fin heureuse ».

 

Cette cérémonie fut une occasion pour le nouveau dirigeant du CFOP de faire un clin d’œil aux syndicats. Selon lui, la gestion du Premier ministre a amené Bassolma Bazié de la CGT-B  à jeter l’éponge. Une chose qu’il pense regrettable et que l’amène à affirmer son soutien aux travailleurs. 

 

 

 

Akodia Ezékiel Ada

 

Dernière modification lemardi, 09 mars 2021 23:13

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