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Visite de chantiers routiers à l’Est : Bulldozer qui veut carburer à l’essence

 

Le mardi 15 avril dernier, le Bulldozer qui carbure généralement au diesel a dû se muer en moteur à essence pour mettre le turbo sur la région de l’Est.

 

Il fallait rappliquer dare-dare pour éteindre le feu de la fronde d’habitants dont les grondements se faisaient de plus en plus entendre dans la capitale. Le piètre état des infrastructures routières et le retard dans l’exécution des travaux de bitumage en étaient le casus belli. Il fallait vaille que vaille assurer les uns et les autres que l’Est est loin d’être un territoire abandonné par le pouvoir central.  Le ministre des Infrastructures s’est voulu rassurant : « Nous reviendrons dans quelques semaines pour nous assurer de la tenue des engagements». Et d’ajouter, la main sur le cœur, que la zone est loin d’être abandonnée: « Je suis témoin de ce que le gouvernement fait pour la région et je puis dire qu’aucune autre région n’a bénéficié comme l’Est de plus de 160 milliards d’investissements dans le domaine routier uniquement. » La messe est dite…

 

Il était temps ! Bulldozer est venu, a vu. Reste à savoir s’il a vaincu, pour emprunter à la célèbre expression de l’empereur romain Jules César « veni, vidi, vivi » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu). Soit dit en passant, à propos d’empereur, ça me rappelle la disparition du seul maréchal qui nous restait sur la terre, le président Idriss Déby Itno. Hier, juste quand je m’apprêtais à répondre à mon devoir de ponte hebdomadaire de cette chronique, j’apprenais son décès et toute mon inspiration s’en est allée : j’étais scié. Mais comme il fallait bien qu’Humeurs se fassent, j’ai quand même fait un effort. N’est-ce pas ? Bref, excusez pour cette sortie de piste et revenons à nos moutons. Que dis-je, revenons sur nos grands axes du Gulmu. Oui, Bougouma a frappé fort. On est tellement heureux qu’il soit venu, mais il a intérêt à plus huiler sa mécanique afin que ses promesses ne restent pas des vœux pieux. En effet, les routes n’appartiennent pas aux Fadalais. Ce sont nos routes à tous. Et quelque part, en procédant au désenclavement des zones, on lutte contre l’insécurité,  et s’agissant de l’Est, ce n’est pas une simple vue de l’esprit.

 

Malheureusement, les retards dans l’exécution de travaux, ça nous connaît. La route de Yalgado avec son échangeur qui a pris des années et des années pour sortir de terre est là pour interpeller les Ouagavillois. Il faut qu’on mette le holà et que les sanctions tombent, en frappant ces entrepreneurs là où ça leur fait mal, c’est-à-dire à  leur portefeuille. Certes, on n’ira pas jusqu’aux extrêmes en proposant de criminaliser les retards dans les travaux diligentés par l’Etat ; quoique certaines nations l’aient expérimenté, et avec succès. Si vous savez que certains manquements dans l’exécution de marchés peuvent vous conduire à la case prison, vous réfléchirez par deux fois avant d’invoquer le retard dans l’obtention d’avenants. Sur les questions sécuritaires en effet, à ce qui nous revient, il n’y a que sur l’axe Kantachari-Diapaga-Frontière du Bénin que les retards peuvent être justifiés. Et là aussi, il s’agit de la portion Diapaga-Frontière du Bénin.

 

Il est vrai que ce n’est pas si simple : quand ceux qui sont, à un niveau insoupçonné, censés faire un constat du niveau d’exécution des travaux se lèchent souvent les babines  sur du bitume encore fumant, il est difficile de sévir. Comme quoi, il est assez difficile de sortir blanc comme neige du goudron.

 

 

Issa K. Barry

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