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Lutte contre la radicalisation au Sahel : Oulémas, prêcheurs et imams en croisade à Ouaga

 

Ouagadougou abrite les 5 et 6 juillet 2021 la 3e Assemblée générale et le 12e atelier de travail de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS). Cette structure fondée en 2013 par onze pays se veut au service de la promotion de la paix et du vivre-ensemble. «Sur la voie du traitement de la radicalisation : l’acceptation de l’autre, entre la théorie et la pratique», est le thème qui fera l’objet de réflexion des érudits de l’islam avec pour finalité d’enseigner aux musulmans de se démarquer du terrorisme et de l’extrémisme violent.

 

 

 

 

Le choix des 5 et 6 juillet par la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel pour organiser sa 3e Assemblée générale et son 12e atelier de travail n’est certainement pas un fait du hasard. Cela fait en effet un mois, presque jour pour jour, que Solhan, dans la province du Yagha, faisait la Une de l’actualité nationale et internationale. Cette commune de la région du Sahel, devenue tristement célèbre, perdait en une seule nuit plus d’une centaine de ses fils et filles du fait du terrorisme ; une des manifestations de la radicalisation. Passé la minute de prière à la mémoire des victimes de ces violences d’ici et d’ailleurs, le secrétaire général par intérim de ladite ligue, Mohammad Dif, a traduit ses condoléances au peuple burkinabè et condamné des actes « barbares et criminels » de groupes qui se cachent derrière l’islam pour justifier leurs desseins funestes. C’est en étant convaincu que la lutte contre ces « individus armés non identifiés » ne doit pas seulement être militaire que les onze pays membres insistent sur l’importance de propager la culture de la paix, de faire le bien envers tout le monde, musulmans comme non-musulmans, dans l’ultime objectif de promouvoir le vivre-ensemble. Et qui mieux que les guides religieux pour apporter des réponses éclairées en transmettant aux fidèles ce que devrait être l’islam et le  comportement du musulman dans la société. La réflexion du présent atelier s’intitule : « Sur la voie du traitement de la radicalisation : l’acceptation de l’autre, entre la théorie et la pratique ». Pour Mohammad Dif, il s’agira de savoir si cette acceptation de l’autre ou le comportement à adopter avec « ceux qui ne partagent pas nos convictions, nos idéaux, entre autres » est une obligation religieuse ou tout simplement une option. Sera également développé en la matière, le comportement du prophète de l’islam au moment de la révélation.

 

 

 

«Si Dieu l’avait voulu…Il aurait fait de vous une seule et même communauté»

 

 

 

Avant de lancer les travaux, le président de la cérémonie, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, lui, a déjà défriché le terrain. « L’imam Clément », pardon, le ministre en charge du Culte à grand renfort de sourates a levé un coin du voile sur la perception de l’islam pour ce qui est de la diversité : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez ». Il venait ainsi d’énoncer la sourate 49, verset 13 du Livre saint qui professe l’origine unique des fils et filles d’Adam et de leur vocation à aller vers Dieu dans le respect de la pluralité des cheminements. Et comme pour achever de convaincre les sceptiques du principe de cette diversité, de la différence entre les humains, qui est consigné et consacré par la foi musulmane, le ministre ira plus loin : « Si Dieu l’avait voulu, certes, Il aurait fait de vous une seule et même communauté ; mais Il a voulu vous éprouver par la diversité. Rivalisez donc d’efforts dans l’accomplissement de bonnes œuvres » (sourate 5, verset 48). Des textes clairs selon Clément Sawadogo qui ne doute point que les conclusions de cette rencontre éclaireront d’un jour nouveau les valeurs de paix, de justice, de solidarité et de vivre-ensemble si chères aux sociétés du Sahel.

 

Cette rencontre qui est aussi consacrée à la 3e Assemblée générale de la Ligue sera l’occasion pour elle, en plus du renouvellement de ses instances, de formuler son plan d’action pour 2022. Elle réfléchira également sur les mécanismes les plus efficients à même de lui permettre de renforcer ses actions dans la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion des valeurs de l’islam dans la région.

 

Aboubacar Dermé

 

 

 

Encadré :

 

Les 11 pays membres de la LOPIS

 

 

Algérie ; Côte d’Ivoire ; Burkina Faso ; Guinée ; Mali ; Mauritanie ; Lybie ; Niger ; Nigeria ; Sénégal ; Tchad.

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