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Sommet extraordinaire de l’UEMOA : Le PM expose la situation de la nation à Accra

 

Invité à prendre part au sommet extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo, a été représenté par le Premier ministre Albert Ouédraogo le samedi 4 juin 2022 à Accra. C’était l’occasion pour la délégation burkinabè de présenter la situation sécuritaire, économique et humanitaire du pays et demander le soutien des membres de l’organisation dans ce contexte particulièrement  difficile.

 

 

 

 

C’est à 7h 30 que l’airbus C295 de l’armée de l’air burkinabè a quitté la base aérienne avec à son bord le Premier ministre, Albert Ouédraogo, à la tête d’une délégation, pour prendre part au sommet extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Parmi ceux qui étaient à ses côtés, il y avait naturellement la ministre Olivia Rouamba des Affaires étrangères. Après exactement 120 minutes de vol l’oiseau de fer s’est posé à la base aérienne d’Accra où l’attendaient l’ambassadeur du Burkina au Ghana, Pingrenoma Zagré, et ses collaborateurs. Dans la capitale ghanéenne, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO y étaient déjà en conclave pour se pencher sur les trois pays membres où une transition est en cours. Mais à cette rencontre, le Burkina n’était pas convié. Il était plutôt convié à celle de l’UEMOA qui devait intervenir juste après. Qu’à cela ne tienne, la patronne de la diplomatie burkinabè nous a situés sur les enjeux de la présence du Pays des hommes intègres à Accra : « C’est une rencontre extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, le chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo, y a été invité mais du fait de son agenda et au regard de la situation sécuritaire, il s’est fait représenter par le Premier ministre. C’est l’occasion pour le Burkina de renouer avec les pays de la sous-région car depuis le changement intervenu en fin janvier, il a été suspendu des instances des institutions sous-régionales comme l’Union africaine et la CEDEAO.  Ce sommet se tient en marge de celui de la CEDEAO auquel on a voulu prendre part mais du fait du respect de certains principes on n’y était pas   admis. Nous avons voulu porter de vive voix la situation du pays. Cela dit nous ne manquerons pas d’avoir des approches diplomatiques pour défendre notre cause », a-t-elle expliqué avant de souligner son espoir de voir les chefs d’Etat de la CEDEAO prêter une oreille attentive aux doléances de son pays : « Du 17 au 19 mai 2022,  la mission d’évaluation de la CEDEAO a séjourné au Burkina et touché du doigt les réalités à Kaya et à Barsalogho. Nous attendons donc leur rapport pour savoir si l’organisation a fait preuve de compréhension surtout après l’émoi exprimé sur le terrain. Jusque-là aucune proposition concrète n’a été faite par l’organisation sur durée de la Transition souhaitée. L’espoir est permis car l’institution ne se  résume pas aux sanctions  d’autant plus qu’on parle de la CEDEAO des peuples et non celle des Etats. A ce titre, elle est dans une dynamique d’accompagnement des Etats membres pour aider leurs citoyens à trouver des solutions à leurs problèmes ». 

 

 

Après de longues heures de travail, le sommet de la CEDEAO a cédé sa place à celui de l’UEMOA autour de 16 heures. Mais les journalistes n’auront pas du grain à moudre car le huis clos a été strictement respecté au point que même les photos du début n’ont pas été admises et la traditionnelle photo de famille de fin des travaux n’a pas été au rendez-vous.

 

 

Pour savoir de quoi il a été question, il n’y avait qu’à  tendre le micro au PM, Albert Ouédraogo, qui n’a pas manqué de dire sa satisfaction : « C’est un sommet d’information sur le fonctionnement de l’union et sur les perspectives. Nous sommes satisfait  car l’occasion nous a été donnée de présenter la situation sécuritaire, économique et humanitaire du pays. Nous avons insisté pour dire qu’il y a de plus en plus de l’amélioration avec la montée en puissance des forces de défense et de sécurité avec des revers des groupes terroristes même si en représailles, ils s’attaquent aux populations civiles. Sur la situation humanitaire, nous avons présenté des mesures pour y faire face.

 

 

Au plan économique, nous avons fait remarquer que nous subissons les effets de la crise sécuritaire avec l’insuffisance de la production agricole, mais aussi du contexte international marqué par la crise russo-ukrainienne qui a engendré une poussée inflationniste ». Quid de la CEDEAO vers laquelle on a tendu l’oreille ? « C’est vrai que l’ordre du jour a porté sur les trois pays en transition, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso mais il n’y a pas eu une décision majeure et rendez-vous a été pris pour le 3 juillet pour un autre sommet pour trancher les questions relatives à ces pays », nous a-t-il confié. De toute évidence le consensus n’a pas été au rendez-vous à en juger par la longueur des discussions et la lenteur à publier le communiqué final.  

 

Le Mali qui espérait la levée des sanctions s’est vu obligé de prendre son mal en patience pour un mois de calvaire supplémentaire.

 

Quant au Burkina, nous croisons les doigts en attendant le 3 juillet prochain.

 

 

 

Abdou Karim Sawadogo

 

de retour d’Accra

 

 

 

Encadré :

 

Les bénédictions de la communauté burkinabè

 

 

 

Une délégation de la communauté burkinabè au Ghana conduite par le doyen, El hadji Alassane, est venue rencontrer le PM à la résidence de l’ambassadeur. Elle a dit suivre avec attention  l’évolution de la situation sécuritaire de leur mère patrie tout apportant leur soutien aux autorités dans leur ferme détermination à y trouver des solutions idoines. « Nous vivons ici mais nous suivons ce qui se passe au pays, nous nous organisons pour aider les déplacés et nous prions pour le pays afin qu’il retrouve sa paix et sa quiétude. Notre prière est que Dieu donne la force et le courage au peuple burkinabè et à ses autorités pour relever le défi sécuritaire », a  dit le doyen. Il a fini son intervention en implorant Dieu par la prière de faire descendre la grâce sur le pays. Le PM a salué leur solidarité et réaffirmé la détermination du chef de l’Etat, celle du gouvernement et du peuple burkinabè à conduire la transition à son terme avec l’atteinte des objectifs fixés.

 

Dernière modification lelundi, 06 juin 2022 21:51

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