Trophées France Football : Benze…d’or

Ce choix ne devrait pas faire de polémique outre mesure comme ce fut le cas l’année passée, sans doute aussi à cause de l’ignorance du public sur le mode opératoire du vote. D’ailleurs, l’on sait ce qui s’est passé l’année dernière lorsque Lionel Messi remportait son 7^e B.O., à la grande désolation de Robert Lewandowsky.

Cette année par contre, il ne pouvait pas y avoir de discussion possible, tant toutes les statistiques plaidaient en faveur d’un homme : Karim Benzema. Tenez !  Pour la saison 2021-2022, le joueur de 34 ans a claqué 44 buts, toutes compétitions confondues, et réalisé 15 passes décisives, pichichi de la Liga (meilleur buteur avec 27 buts), vainqueur de la ligue des champions, meilleur buteur de la ligue des champions (12 réalisations), meilleur joueur d’Europe de l’UEFA, vainqueur de la Supercoupe d’Europe, vainqueur de la Supercoupe d’Espagne, meilleur joueur français à l’étranger. L’on oublie sans doute les trophées mineurs. Sans non plus occulter que le sélectionneur national des Bleus, Didier Deschamps, a dû le rappeler en équipe de France, à son corps défendant. Ce sont des stats astronomiques à telle enseigne que ce n’’était qu’un secret de Polichinelle de voir le natif de Lyon soulever le 66^e ballon d’or. Et effectivement la confirmation fut annoncée ce lundi 17 octobre au théâtre du Châtelet. Ce n’est que justice pour «El Nueve» et aussi pour l’ensemble de sa carrière, lui qui porte à bout de bras le Real Madrid depuis le départ de Cristiano Ronaldo de la «Maison Blanche».

Pour y tirer une fierté africaine, on dira que depuis le Libérien Georges Weah, aucun autre joueur africain n’avait remporté le graal. Benzema est certes né en France, a grandi dans la région du Rhône, cependant, il n’a pas porté les couleurs de son Algérie d’origine. Comme diraient les agriculteurs, c’est un « africain hors-sol ». Mais bon, d’autres joueurs du continent auraient aussi pu l’emporter en son temps, à l’image de Didier Drogba, du temps de sa superbe à Chelsea ou encore du Sénégalais Sadio Mané quand il faisait feu de tout bois sous les couleurs de Liverpool. Malheureusement pour diverses raisons, souvent subjectives, ils sont passés à côté.

Et comme lot de consolation pour le Lion de la Teranga, Sadio Mané, il se contentera d’une 2^e place sur le podium, mais surtout le prix Socrates (décerné pour la première fois) pour son investissement social, notamment dans son village de Bambali au Sénégal. Après tout, n’est-ce pas l’Afrique qui gagne ?

Kader Traoré