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Nuit de la Nativité: La police, ange gardien des lieux de culte

 

 

Fêtes de fin d’année riment avec période de hauts risques : excès de vitesse et accidents de la circulation, des faits de petits délinquants. Depuis l’existence du terrorisme au Burkina avec l’attaque spectaculaire de Cappuccino et du Splendid Hotel, sécuriser les regroupements est plus que difficile. A la faveur de la nuit de la Nativité le 24 décembre 2018, la police nationale a déployé des unités dans les lieux de culte.  

L’évènement est sous haute sécurité. Depuis  que le Burkina est dans l’œil du cyclone terroriste, il y a trois ans de cela,  les chrétiens s’habituent à prier, la nuit de la nativité en présence des éléments des forces de défense et de sécurité. «Pour ce 24 décembre, la sécurisation des lieux de culte fait partie des priorités», a annoncé le commissaire principal de police Abdoulaye Belème.

A la cathédrale de Ouagadougou où le président de la Transition, Michel Kafando, Dadis Camara et le ministre de la Sécurité, P. Clément Sawadogo, se sont rendus pour la messe de minuit, il n’y a pas eu de portique de sécurité aux deux principales entrées. Mais des éléments de la CRS et de l’UIP, toutes des Unités de la police nationale, postés à des points stratégiques, veillaient au grain.

A l’entrée principale, deux jeunes filles vendent les programmes de chants de la messe à la criée. « SVP ! Reculez un peu. Vous gênez notre dispositif », leur enjoint un flic mince, le doigt sur la gâchette de sa Kalach et flottant dans son parka militaire.  Comme lui, ils sont au moins trois cents hommes et femmes commis à la tâche cette nuit dans les lieux de culte ; un dispositif dont le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, avant d’aller à sa messe de minuit, s’est assuré  de l’effectivité pour que les citoyens puissent vaquer tranquillement à leurs occupations.  «Tout le monde est en place. Les fouilles s’opèrent à l’entrée des églises pour s’assurer vraiment que ce sont des chrétiens qui viennent prier et non des personnes malveillantes qui cherchent à s’infiltrer», a expliqué le premier flic du Burkina.

Par ces temps qui courent et avec les nombreux assauts terroristes contre le pays, les chrétiens en cette nuit n’en demandaient pas moins. Présence policière, fouilles, palpations, passage au détecteur de métaux : le jeu en valait la peine. Mme Compaoré, comme tant d’autres fidèles, a montré patte blanche avant de franchir le portail de la cathédrale cette nuit. « C’est très bien. On est rassuré », a-t-elle apprécié. Comme elle, Fidèle Yaméogo est de ceux qui voient  d’un bon œil ce dispositif sécuritaire de la police. « C’est rassurant qu’on essaie de savoir si tous ceux qui entrent sont en règle et n’ont pas quelque chose dans leur poche qui peut créer des désordres », a-t-il complimenté.

Cette présence policière est selon le ministre de la Sécurité visible sur l’entièreté du territoire national surtout dans les centres urbains. En plus des éléments en faction dans les églises, il y a eu des patrouilles sur les circuits interurbains, dans les artères et aux carrefours des villes. La sécurisation des lieux de culte s’est  passée sous la supervision du commandant de la Brigade anticriminelle (BAC), le commissaire principal de police Abdoulaye Belème. Il a expliqué qu’il a un dispositif qui comprend un fixe et un autre mobile, instaurés depuis mi-décembre et ce jusqu’en début janvier. Il a détaillé la mission des éléments de police qui sont sous ses ordres : «C’est fouiller les gens, faire la détection à l’entrée des lieux de culte». En sus il a précisé que, dans les coins qu’il a jugés  fragiles dans les églises, il a placé des hommes de sorte à pouvoir faire face à toute menace qui pourrait être dirigée contre ces lieux.

Le commissaire principal de police Abdoulaye Belème a aussi ajouté que la sécurisation des lieux partout dans la ville a été faite de façon concertée avec les autorités religieuses. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, partout ce ne sont pas ces éléments qui font les fouilles dans les entrées.

A la paroisse Jean XXIII, la fouille et la palpation sont faites par la jeunesse catholique. Une opération que des éléments en faction de la CRS et de l’UIP suivent de très près. Renaud Somé, qui est le chef de l’équipe, n’a rien découvert dans les sacs que les uns et les autres amènent à l’église. « Sauf les limes des femmes, nous n’avons pas encore pris dans le sac de quelqu’un un objet dangereux ».  

Cette nuit du 24 au 25 décembre, la sécurité  des lieux de culte, de la cathédrale tout comme des autres lieux de culte d’autres confessions chrétiennes de la capitale a été assurée par des éléments de la police nationale.

 

Lévi Constantin Konfé

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