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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (721)

Election présidentielle en Tunisie : Un boulevard pour Kaïs Saïed, Zorro ou zéro réformateur ?

Prévue pour le 6 octobre prochain, l’élection présidentielle en Tunisie connaît un début de campagne difficile. Les 3 candidats sur les 17 prétendants au départ sont restés inaudibles avec un agenda totalement vierge durant le week-end, la rue leur ayant volé la vedette à Tunis.

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Promesse d’Embalo de faire un seul mandat : Ne nous… emballons pas trop vite

Le président bissau-guinéen a surpris tout le monde, notamment ses partisans, par une grande annonce. Mercredi dernier, ils ont eu droit à un compte rendu de Conseil des ministres pas comme les autres. En effet, au sortir de la réunion hebdomadaire des membres du gouvernement, le président Umaru Embalo Sissoko a déclaré devant un parterre de journalistes : « Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils. »

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Procès des métis congolais: Procès couleur café au lait à Bruxelles

C’est un procès couleur café au lait qui se tient en Belgique depuis 2021. Il oppose cinq métisses nées au Congo entre 1946 et 1950, Monique Bitu Bingi ; Lea Tavares Mujinga ; Simone Vandenbroecke Ngalula ; Noëlle Verbeken et Marie-José Loshi, à l’Etat belge qu’elles accusent d’être civilement responsable de   crime contre l’humanité.

Cinq plaignantes parmi les 14 000 à 20 000 enfants issus d’unions entre des colons et des femmes indigènes et arrachés à leurs familles pour être rapatriés en Belgique entre 1959 et 1962. Un drame qui concerne non seulement l’actuel RDC mais également le Rwanda et le Burundi.

Déboutées en première instance par le tribunal civil de Bruxelles, elles ont interjeté appel. Un appel qui s’est tenu les 9 et 10 septembre 2024 dans la capitale belge.

Les requérantes arguent notamment du fait que les rapts d’enfants métis ont été organisés par les officiers de l’Etat belge qui contraignaient les mères à se séparer d’eux avec le concours de l’Eglise quand les avocats  de l’Etat invoquent des raisons de sécurité dans la mesure où, prétendent-ils, l’abandon des bambins par leur père européen les mettait en danger. Ces enlèvements forcés entraient donc a priori  en droite ligne de la mission civilisatrice que se sont imposés les colonisateurs, notamment assurer une meilleure éducation aux peuples indigènes. En 2019, le Premier ministre Charles Michel avait certes présenté ses excuses au nom de l’Etat belge pour l’enlèvement forcé des métis du Congo, de Rwanda et de Burundi mais ses excuses n’ont jamais été suivies par l’adoption d’une loi de réparation et la Belgique conteste toujours la qualification de crime contre l’humanité. Mais les plaignantes n’en démordent pas. Plus de 60 ans après l’indépendance, il s’agit pour elles d’obtenir des réparations morales et administratives notamment la nationalité belge pour les intéressées  et  leurs descendants.

En avril 2024, une délégation de enfants des Belges laissés au Congo avait été reçue par les autorités belges mais les choses n’ont pas vraiment évolué depuis ce temps.

Le délibéré de l’appel mis en décembre va-t-il confirmer ou infirmer le verdict de première instance ? Là est la question.

En attendant, ce dossier est la preuve une fois de plus que la Belgique éprouve de sérieuses difficultés à solder son horrible passé colonial en RDC. Une colonie qui, on se rappelle, était considérée comme le patrimoine personnel de Léopold II qui disposait donc de ses richesses et de ses habitants comme bon lui semble avec toutes les horreurs qu’on peut imaginer.

La RDC n’a d’ailleurs de cesse d’exiger des excuses publiques et officielles pour toutes les blessures de tous ordres infligées au peuple congolais, mais pour toute excuse,  l’actuel roi Philippe,  en visite officiel en juin 2022, n’avait exprimé que de « profonds regrets ». Autant dire que cette politique de ségrégation ciblée et d’enlèvements forcés qui a eu cours pendant cette période coloniale  va continuer de diviser pendant longtemps l’ex-Zaïre et son ancienne puissance coloniale dont les relations alternent invariablement entre le tiède et le froid.

 Soulignons enfin le fait que les mulâtres étaient souvent écartelés entre les Blancs qui les rejetaient souvent et les Noirs pour qui ces toubabs n’étaient pas des leurs. Une politique de ségrégation qui n'empêchait cependant pas les colons de raffoler de la «chair noire», les métis,  dont la majorité est septuagénaire aujourd’hui, étant les fruits vivants de ces liaisons parfois cachées.

 

Hugues Richard Sama

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Naufrage au Sénégal : Emigration d’accord, préservation de la vie d’abord

Combien étaient-ils  à bord de l’embarcation ? 150 ? 200 ?  Ou même plus, selon bien d’autres sources locales ? Difficile pour le moment de le savoir, d’autant plus que ce genre de traversée, par nature clandestine, se fait sans traces d’enregistrement des passagers.

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9e sommet Chine-Afrique: Vous avez dit partenariat gagnant-gagnant ?

Le siège de l’Union africaine (UA) s’est déporté à Pékin pour 72 heures. La capitale chinoise accueille en effet, du 4 au 6 septembre 2024, le 9e Forum de coopération Afrique-Chine (FOCAC) en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat africains. Les mêmes qui souvent snobent les sommets de l’organisation panafricaine sont toujours prompts à aller à ces grands rendez-vous. Quand ce n’est pas avec la Chine, c’est avec la France, l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde, le Brésil, la Russie, la Turquie et que savons-nous encore, chacune de ces puissances, grandes ou moyennes, voulant son traditionnel tête-à-tête avec le continent.

L’objectif officiel de tous ces conclaves est le renforcement des relations entre ces pays ou regroupement de pays et le Berceau de l’humanité dans un partenariat qu’on dit toujours gagnant-gagnant. Mais y a-t-il toujours du gagnant-gagnant  dans la coopération quand on sait que les relations internationales sont par essence un monde impitoyable où c’est souvent la raison du plus fort qui est la meilleure ? Qui plus est, quand l’Afrique est obligée de tendre la sébile pour les besoins de son développement. Un adage ne dit-il d’ailleurs pas que la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit ?

Les Chinois ont beau se présenter comme les vrais amis de l’Afrique, on se demande si ce n’est pas, avant tout, les intérêts qui priment.

Rendez-vous triannuel lancé en 2000, le FOCAC se tient cette année sous le thème «Unir nos forces pour faire avancer la modernisation et construire une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir commun». Un thème assez pompeux comme c’est souvent le cas dans de pareilles enceintes, mais de façon concrète, l’Empire du milieu et ses partenaires africains discuteront de la coopération concernant les infrastructures, les énergies, l’éducation  et le commerce. Pékin serait actuellement le premier partenaire commercial de l'Afrique et, depuis de nombreuses années, ses échanges commerciaux avec le continent noir croissent de 17% par an en moyenne. Il sera également question sur les rives du Yangtsé de l’épineuse question de  la dette. Entre 2000 et 2020, la Chine a prêté au continent l’équivalent de 140 milliards de dollars. Ce qui en fait son premier débiteur.

Pour certains observateurs, Pékin prête à tire-larigot, au point que certains emprunteurs se trouvent pratiquement pris à la gorge par cet «argent facile» craché par le Dragon asiatique.

Sans doute les Chinois pensent-ils au développement de l’Afrique, mais en se rasant chaque matin, Xi Jinping pense tout aussi à la pourvoyeuse de matières premières qu’est l’Afrique, qu’il s’agisse de pétrole, de bois ou de minerais, notamment les fameuses terres rares dont les grandes puissances ont besoin pour leur croissance technologique.

Dans un monde dominé par la superpuissance américaine, les Chinois jouent aussi quelque part une carte diplomatique dans ces relations avec les pays africains pour contrebalancer, dans une certaine mesure, le diktat américain et celui européen sur un certain nombre de sujets internationaux.

L’avantage avec les Chinois au moins, si c’en est un,  c’est qu’ils ne se piquent pas de parler de démocratie, de droits de l’homme et autres, contrairement aux Occidentaux qui sont très regardants sur ces questions et qui, très facilement, tombent dans l’ingérence, ce que certains Etats, pour ne pas dire dirigeants,  abhorrent au plus haut point.

Il faut espérer en tout cas que de ces retrouvailles sino-africaines sortent des décisions concrètes pour booster le développement du continent qui demeure, hélas, une simple réserve de matières premières, une arène où les pays riches s'étripent à qui mieux mieux dans un jeu d'intérêts où les sentiments n'ont pas toujours leur place.

 

Hugues Richard Sama

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Armées nigériane et nigérienne : Après l’orage

Il n’y a manifestement pas de nuage entre Abuja et Niamey et c’est par un ciel politique dégagé que le chef d'état-major des armées du Nigeria, le général Christopher Musa, a été accueilli avec les honneurs à la base aérienne 101 de Niamey par son homologue nigérien, le général Moussa Salao Barmou, le mercredi 28 août.

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