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Cour pénale internationale: Le chef de la police islamique de Tombouctou fixé sur son sort

Abdoul Aziz al-Hassan, un nom qui ne dit sans doute pas grand-chose à beaucoup de monde. Et pourtant, c’était le chef de la police islamique, de sinistre mémoire, qui a sévi à Tombouctou durant l’occupation djihadiste entre le 1er avril 2012 et le 28 janvier 2013.

On se rappelle en effet, comme si c’était hier, la mise sous coupe réglée de la partie septentrionale du Mali soumise à la charia, avec la destruction des mausolées,  les séances de flagellations, d’amputations, l’obligation de porter le voile, de se laisser pousser la barbe, l’interdiction des lieux de loisirs, etc. Tombouctou était devenue le musée des horreurs pour le sieur al-Hassan, qui exécutait avec zèle les décisions du tribunal islamique, n’hésitant pas lui-même à flageller les victimes ou à faire enfermer des femmes dans un distributeur automatique de billets près du siège de la Banque malienne de solidarité (BMS), où il avait établi son quartier général.

Fort heureusement, tout à une fin, à commencer par les horreurs les plus sordides. Le parcours de l’affreux al-Hassan a pris fin avec son arrestation en avril 2017  et son transfert à la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2018. Son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité a été ouvert devant la juridiction internationale en juillet 2020.

Le verdict est tombé le mercredi 26 juin 2024. Ce membre de la première heure d’Ansardine qui a souillé de sa haine islamiste la «ville des 333 saints» a été reconnu coupable, notamment de « tortures et d’atteinte à la dignité de la personne », mais sa peine ne sera prononcée que dans plusieurs mois.

Son sort est ainsi quasiment scellé pendant que le péril terroriste continue de ronger la société malienne où les Amadou Koufa, Iyad Ag Ghali et autres continuent de sévir. Pour un al-Hassan alpagué, ils sont encore nombreux en effet à jouir en toute impunité de liberté.

Pas plus tard que le 21 juin dernier, le bureau du procureur a d’ailleurs rendu public un mandat d’arrêt délivré en juillet 2017 sous scellés contre Iyad Ag Ghali, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), né en 2017 de la fusion de plusieurs groupes proches d’al-Qaïda. Si l’ancien émir d’Ansardine venait lui-même à être pris dans les mailles, ce serait une grosse prise, même si, pour le moment, il nage dans le désert comme un poisson dans l’eau, à l’abri de toute poursuite ou élimination par un drone ou un commando.

Les esprits chagrins mettront toujours en avant le tropisme un peu trop poussé de la CPI pour les criminels africains, mais doit-on s’en émouvoir quand une crapule comme al-Hassan est amenée à répondre de ses actes devant la justice internationale ?

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lejeudi, 27 juin 2024 21:48

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